Une éducation ouverte et pragmatique sous un cadre juridique renforcé

Dans le cadre de la 10e session de la 15e Assemblée nationale, les députés ont examiné matin mercredi trois projets de loi relatifs à l’éducation : la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi sur l’éducation, la Loi sur l’enseignement supérieur (modifiée) et la Loi sur l’éducation professionnelle (modifiée).

Le ministre de l’Éducation et de la Formation, Nguyên Kim Son. Photo : VNA
Le ministre de l’Éducation et de la Formation, Nguyên Kim Son. Photo : VNA

Dans le cadre de la 10e session de la 15e Assemblée nationale (AN), les députés ont examiné matin mercredi trois projets de loi relatifs à l’éducation : la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi sur l’éducation, la Loi sur l’enseignement supérieur (modifiée) et la Loi sur l’éducation professionnelle (modifiée). Ces réformes ambitieuses visent à moderniser le système éducatif vietnamien et à l'aligner sur les exigences du développement économique et de l'intégration internationale.

Vers une éducation vietnamienne ouverte et inclusive

Présentant la loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi sur l’éducation, le ministre de l’Éducation et de la Formation, Nguyên Kim Son, a souligné que cette réforme permettrait de concrétiser les orientations et résolutions récentes du Parti, tout en assurant la cohérence avec la Constitution amendée de 2025 et les autres textes législatifs en vigueur.

L’objectif est de corriger les insuffisances de la loi actuelle, de moderniser le cadre juridique en vue d’un système éducatif « ouvert, axé sur la réalité et les besoins du marché », fondé sur l’apprentissage pratique, la qualité d’enseignement et de gestion, et l’intégration technologique. Il s’agit aussi de promouvoir une société apprenante, renforcer la gouvernance du secteur, encourager la décentralisation et accroître l’autonomie et la responsabilité des établissements.

Un volet majeur de la réforme porte sur la simplification administrative : il est prévu de supprimer au moins 30 % des conditions d’investissement non essentielles dans l’éducation, ainsi que 30 % des coûts de conformité réglementaire. Cela facilitera l’accès équitable à l’éducation pour tous les groupes sociaux et entre tous types d'établissements, tout en contribuant à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux enjeux de la transformation numérique et de la mondialisation.

Le projet de loi ne détaillera pas les procédures administratives spécifiques, mais établira les principes directeurs, conférant au gouvernement et au ministre de l’Éducation le soin de préciser les modalités par voie réglementaire. Toutefois, 69 des 126 procédures actuelles seront impactées, notamment en matière de diplômes, d’autorisation d’ouverture d’établissements, d’accréditation, de manuels scolaires et d’examens.

L’enseignement supérieur, pilier de l’innovation

S’agissant de la Loi sur l’enseignement supérieur (modifiée), le député Nguyên Dac Vinh a précisé que cette réforme vise à ériger l’université en moteur stratégique du système d’innovation national. L'objectif est de moderniser la gouvernance universitaire et de mettre en place un modèle de gestion adapté au contexte vietnamien, tout en renforçant le rôle de l’enseignement supérieur dans la formation de talents, la recherche scientifique et le rayonnement international.

Le projet de loi comprend neuf chapitres et 46 articles, intégrant plusieurs innovations majeures : la reconnaissance de l’enseignement supérieur comme un acteur de premier plan; le renforcement de l’autonomie juridique des établissements, avec une exigence accrue de transparence; la modernisation de la gestion publique via des audits a posteriori; l'application des technologies numériques; l’assurance de l’égalité des chances entre le secteur public et le secteur privé.

La loi vise également à diversifier les sources de financement, à créer un environnement concurrentiel équitable et à instaurer des politiques incitatives pour les établissements performants. L’accent est mis sur la formation de l’élite intellectuelle du pays, tout en répondant aux besoins de massification de l’enseignement supérieur et aux attentes du marché de l’emploi.

Réforme de la formation professionnelle : priorité aux compétences

Concernant le projet de Loi sur la formation professionnelle, Nguyên Dac Vinh a indiqué que l’enjeu est de créer un cadre légal cohérent et moderne, en adéquation avec les objectifs de développement du pays et les standards internationaux. L’objectif est de former une main-d’œuvre hautement qualifiée, dotée de compétences pratiques, en appui aux trois percées stratégiques définies par le 13e Congrès national du Parti.

La réforme entend aussi alléger les obstacles réglementaires, renforcer l’intégration des contenus de formation générale et professionnelle, et améliorer la passerelle entre les différents niveaux de qualification, y compris la reconnaissance des acquis pour faciliter la mobilité. Elle prévoit aussi la réduction de 30 % des conditions d’investissement superflues et des coûts de conformité, tout en renforçant la décentralisation et l’autonomie des institutions.

Le texte met également en avant le rôle des entreprises dans la formation professionnelle. Il prévoit des mesures de soutien financier, d’incitation fiscale, et une meilleure coordination dans la conception des programmes et la conduite de la formation, notamment pour la formation continue et la montée en compétences des travailleurs.

Optimisation de l’orientation scolaire

Dans son rapport d’évaluation, la Commission de la Culture et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, présidée par Nguyên Dac Vinh, a approuvé plusieurs orientations majeures concernant le système éducatif. La Commission a salué les orientations visant à renforcer les passerelles entre l’enseignement général et la formation professionnelle. L’introduction du modèle de « lycée professionnel » est jugée une réponse concrète aux besoins des élèves après le collège, leur offrant la double opportunité de poursuivre une formation générale tout en acquérant des compétences techniques.

La Commission a émis les suggestions suivantes pour ce modèle : établir une classification claire dans le cadre des huit niveaux de qualification nationale; harmoniser les exigences en termes de compétences de sortie et de formation, reconnaître officiellement le diplôme de lycée professionnel.

La Commission soutient l’idée de proposer un seul manuel scolaire national pour l’enseignement général. Cependant, elle préconise de laisser aux provinces la responsabilité de développer les contenus éducatifs locaux adaptés à leurs réalités culturelles et économiques spécifiques.

Concernant l’enseignement supérieur, la Commission insiste sur la nécessité d’un financement public soutenu, d’un renforcement de l’autonomie selon des critères de qualité, et d’un encadrement rigoureux du fonctionnement des conseils d’administration, en particulier dans les établissements publics. Elle recommande de favoriser les partenariats entre universités, entreprises et autorités publiques pour stimuler l’innovation et la valorisation de la recherche.

En matière de finances, la distinction entre les établissements publics et privés doit être clarifiée, notamment dans la gestion des revenus hors budget. Enfin, une réflexion est en cours sur le développement de mécanismes de financement fondés sur les performances, les indices de qualité et les spécificités territoriales.

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