Une force motrice pour stimuler les exportations vertes et durables des entreprises

La Stratégie d'importation et d'exportation de marchandises jusqu'en 2030 met en avant des objectifs spécifiques pour stimuler les exportations durables des entreprises. Le docteur Lê Quôc Phuong, ancien directeur adjoint du Centre d'information sur l'industrie et le commerce relevant du ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce, a discuté de cette question.
 Le docteur Lê Quôc Phuong, ancien directeur adjoint du Centre d'information sur l'industrie et le commerce relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce. Photo : congthuong.vn
Le docteur Lê Quôc Phuong, ancien directeur adjoint du Centre d'information sur l'industrie et le commerce relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce. Photo : congthuong.vn

Monsieur, les changements sur le marché mondial posent de nouvelles exigences aux entreprises d'exportation. Dans ce contexte, la Stratégie d'importation et d'exportation de marchandises jusqu'en 2030, proposée par le ministère de l'Industrie et du Commerce et approuvée par le Gouvernement, vise une exportation durable avec une structure équilibrée et harmonieuse, exploitant les avantages concurrentiels et comparatifs, et développant la marque des produits vietnamiens. Quelle est votre opinion sur le rôle de cette Stratégie dans le contexte actuel de l'import-export ?

Depuis l'ouverture et l'intégration du Vietnam, il y a près de 40 ans, l'import-export a connu une croissance très forte, car nous avons adopté une stratégie de croissance axée sur l'exportation. Grâce à cette forte croissance, le Vietnam est désormais classé parmi les 20 plus grands pays exportateurs au monde sur un total de 240 économies. Nous sommes actuellement en tête mondiale pour de nombreux produits tels que le riz, le café, la noix de cajou, le textile, et les chaussures.

Cependant, nos exportations présentent encore de nombreuses limites, notamment le manque de durabilité. Bien que le volume de nos exportations soit élevé, la valeur ajoutée n'est pas proportionnelle, car nous nous concentrons encore sur la quantité plutôt que sur la qualité et l'efficacité. De plus, la structure de nos marchés est encore trop concentrée sur quelques marchés clés et produits clés.

En outre, nos produits d'exportation ne contiennent pas encore une grande proportion de technologie avancée, car nous n'avons pas pleinement exploité nos avantages concurrentiels et n'avons pas adopté une exportation basée sur la technologie, la productivité, nous nous appuyons encore beaucoup sur la main-d'œuvre et les ressources naturelles, ce qui peut entraîner des impacts environnementaux.

Ces limites font que, bien que nous atteignions des chiffres d'exportation impressionnants, nous n'avons pas encore vraiment une exportation durable.

Dans ce contexte, la Stratégie d'exportation de marchandises jusqu'en 2030 a été promulguée, visant à développer une exportation durable. En particulier, la stratégie fixe des objectifs pour augmenter la valeur ajoutée des exportations grâce à l'innovation, la technologie, la productivité et la protection de l'environnement. C'est un élément très important que nous devons actuellement renouveler.

La stratégie fixe également des objectifs d'exportation liés à une production verte, propre, circulaire, respectueuse de l'environnement et adaptée au changement climatique. Photo : VNA.

La stratégie fixe également des objectifs d'exportation liés à une production verte, propre, circulaire, respectueuse de l'environnement et adaptée au changement climatique. Photo : VNA.

Un autre objectif de la stratégie est l'exportation liée à une production verte, propre, circulaire, respectueuse de l'environnement et adaptée au changement climatique et à la diversification des marchés et des produits.

De plus, la stratégie exige la création d'une marque pour les produits exportés, car bien que nous ayons de nombreux produits exportés, nous n'avons pas encore de marques reconnues. Les agences et entreprises s'efforcent d'atteindre ces objectifs pour une exportation durable.

Après plus de deux ans de mise en œuvre, selon vous, comment les entreprises répondent-elles à cette Stratégie, en particulier dans les deux domaines suivants : amélioration de la qualité des produits et diversification des marchés d'importation et d'exportation ?

La Stratégie d'importation et d'exportation de marchandises jusqu'en 2030, élaborée par le ministère de l'Industrie et du Commerce et approuvée par le Gouvernement par la décision n° 493/QD-TTg du 19 avril 2022, est en place depuis deux ans.

Actuellement, les ministères, agences et localités ont publié des programmes d'action pour concrétiser cette stratégie. Les entreprises participent activement à cette stratégie.

Concernant les deux aspects de l'amélioration de la qualité des produits et de la diversification des marchés d'importation et d'exportation, après deux ans de mise en œuvre de la Stratégie, ainsi que pendant cette période, la qualité des produits exportés a continué de s'améliorer.

Malgré les difficultés économiques et commerciales mondiales au cours des années 2022-2023, nous avons intensifié l'exportation de produits agricoles. Actuellement, de nombreux produits agricoles tels que le fruit du dragon, la noix de coco, le litchi, le longane, le riz, le café... sont exportés avec des prix plus élevés sur des marchés exigeants comme les États-Unis, l'UE, le Japon.

Pourquoi nos produits agricoles peuvent-ils entrer sur ces marchés ?

Parce que la qualité de nos produits agricoles ne cesse de s'améliorer et notre réputation est établie.

Pour obtenir cette réputation, les produits agricoles doivent répondre aux normes strictes de ces marchés. Auparavant, nous n'avons pas atteint ces normes, mais maintenant nous les atteignons.

En outre, les entreprises s'efforcent de proposer des produits avec des prix compétitifs, des processus de production de plus en plus avancés et une diversité de produits.

Pour ce qui est de la diversification des marchés d'exportation, nous avons étendu nos marchés d'exportation vers des régions comme le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique du Sud... Ces régions offrent un grand potentiel pour les produits vietnamiens.

La production verte est une tendance et un outil concurrentiel pour les entreprises exportatrices sur le marché mondial. Cependant, c'est encore un point faible pour les entreprises vietnamiennes. En tant qu'expert en économie, selon vous, quelles sont les raisons de cette limite ?

Dans le contexte du changement climatique, de nombreux marchés imposent des normes environnementales pour ralentir le changement climatique et protéger la nature. Dans ce contexte, la production verte est une exigence incontournable.

Cependant, de nombreuses entreprises d'exportation n'ont pas encore réussi à le faire. La raison en est une prise de conscience limitée des entreprises. De nombreuses entreprises ne comprennent pas clairement et précisément les tendances et les normes de la production verte dans le monde, et ne comprennent pas que c'est une exigence obligatoire.

Nous avons participé à 16 ALE, dont beaucoup contiennent des exigences vertes. Par exemple, l'ALE avec l'UE inclut de nombreuses exigences sur l'évaluation du carbone, les émissions dans la production, la stratégie d'exportation verte... mais de nombreuses entreprises n’en sont pas conscientes.

De plus, certaines entreprises, même si elles comprennent ces exigences, considèrent la transition vers le vert comme un défi et l'abordent avec réticence. La raison en est leurs ressources financières limitées. Cela explique pourquoi la transition verte et l'exportation verte sont encore difficiles et progressent lentement au Vietnam.

La Stratégie d'importation et d'exportation de marchandises jusqu'en 2030 fixe également des objectifs pour une exportation verte et durable. Dans le contexte actuel où l'exportation verte et durable est une tendance irréversible, quelles sont vos recommandations pour les entreprises vietnamiennes afin de promouvoir une exportation plus durable ?

Tout d'abord, les entreprises doivent se renseigner sur la production verte, la transition verte et l'exportation durable. Cela est reflété dans les nouvelles réglementations de différents pays, et nous devons les respecter et les comprendre en détail.

Après avoir compris ce qu'est la production verte et la transition verte, les entreprises doivent examiner leur processus de production et de commerce pour identifier ce qui ne répond pas aux normes vertes. Quels aspects nécessitent une transition, et quelles étapes doivent être suivies pour cette transition ?

Ensuite, les entreprises doivent investir dans la transition verte. Cet investissement est coûteux, mais si les entreprises veulent participer au jeu, elles doivent l'accepter.

Les entreprises doivent également chercher à obtenir des soutiens externes en termes de conseil, de guidance, de financement, etc. Ce soutien peut provenir des agences gouvernementales, des organisations internationales au Vietnam, des pays avancés comme l'UE. Il faut chercher et utiliser ces aides.

Enfin, les entreprises doivent considérer la transition verte non seulement comme un défi et une difficulté, mais aussi comme une grande opportunité d'investir, de transformer leurs activités, d'améliorer leurs processus de production, de changer leurs équipements et matières premières. Ce changement stimulera l'innovation et, à long terme, favorisera une meilleure transition.

Avec la transition verte, les entreprises devront supporter des coûts tels que l'utilisation d'équipements économes en énergie, l'utilisation de matières premières recyclées. Mais à long terme, cela réduira les coûts pour les entreprises, comme la réduction des coûts énergétiques et des prix de revient. Si les entreprises réussissent à opérer une transition verte plus tôt, elles augmenteront leur compétitivité face à leurs concurrents. Par conséquent, la transition verte représente une grande opportunité pour les entreprises.

Merci beaucoup !