Les entreprises nationales s’emploient à tirer parti des accords de libre-échange (ALE) auxquels le Vietnam participe et qui sont déjà en vigueur, afin d’exploiter de nouveaux marchés et de réduire leur dépendance à l’égard de certains marchés traditionnels.
Le riz vietnamien conquiert le marché autrichien
L’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTA), entré en vigueur en août 2020, a apporté de nombreux avantages tarifaires au riz vietnamien exporté vers l’Autriche et d’autres pays de l’UE. Grâce à cela, le riz vietnamien est devenu plus compétitif face aux produits en provenance d’autres pays, comme la Thaïlande, l’Inde ou le Cambodge.
Évaluant le potentiel d’exportation vers le marché autrichien, Dinh Thi Hoang Yen, responsable du Bureau commercial du Vietnam en Autriche, a indiqué que les entreprises devaient coopérer avec l’UE pour augmenter le quota actuel fixé à 80 000 tonnes par an. Par ailleurs, les consommateurs européens accordent une préférence croissante aux produits sains, biologiques et durables, ce qui représente un atout majeur pour le riz vietnamien.
« De plus en plus de consommateurs autrichiens choisissent le riz vietnamien pour leurs repas quotidiens. La diversité des variétés, la saveur délicate, les prix abordables et surtout la sécurité alimentaire ont conquis de nombreux clients, des familles locales jusqu’aux restaurants et hôtels haut de gamme en Autriche. Des enquêtes récentes montrent que les Autrichiens apprécient particulièrement le riz vietnamien pour ses grains longs, blancs, tendres et parfumés, adaptés à de nombreuses recettes traditionnelles et modernes », a déclaré Dinh Thi Hoang Yen.
Malgré ces atouts, l’exportation de riz vers l’Autriche fait face à de nombreuses contraintes, notamment des exigences strictes en matière de qualité, de traçabilité, ainsi qu’au respect des réglementations environnementales et de protection des consommateurs. De plus, le riz vietnamien est en concurrence directe avec des acteurs puissants déjà bien implantés sur ce marché.
Pour surmonter ces défis, Dinh Thi Hoang Yen recommande que les entreprises investissent fortement dans les technologies de transformation, la recherche de marché, la construction de marques et la promotion des produits. En outre, elles doivent renforcer leur coopération avec les chaînes de supermarchés et les magasins bio en Autriche, ainsi que participer aux foires commerciales internationales pour valoriser l’image du riz vietnamien. « Le plus important est que les entreprises écoutent les retours du marché afin d’adapter leurs produits aux goûts et aux tendances de consommation des Autrichiens », a-t-elle précisé.
Le Vietnam - une destination privilégiée des investisseurs algériens
Actuellement, les entreprises algériennes s’intéressent à l’importation de produits, tels que matières plastiques, aliments pour animaux, médicaments vétérinaires, produits chimiques, arômes alimentaires… en provenance du Vietnam. Elles souhaitent également former des joint-ventures ou partenariats avec des partenaires vietnamiens dans les domaines de la confiserie, du mobilier, de la sidérurgie, de la pharmacie, etc.

Maamar-Djellal Serandi, président de la Chambre de commerce et d’industrie de la province de Tipaza (Algérie), a déclaré que Tipaza favorisait le développement de secteurs porteurs, tels que l’agriculture de haute technologie, la transformation des produits agricoles, le tourisme écologique, ainsi que l’aquaculture, la pêche et la transformation des produits de la mer, notamment le thon. La province cherche activement des partenaires vietnamiens dans ces domaines et souhaite en savoir plus sur les politiques d’attraction des investissements étrangers, les conditions d’accès au marché et les procédures commerciales au Vietnam.
« Il est nécessaire que les deux parties créent rapidement un Conseil d’affaires Vietnam-Algérie afin de constituer un relais d’information et de promouvoir le commerce bilatéral de manière structurée. Par ailleurs, il convient d’étudier la faisabilité de l’ouverture d’une liaison aérienne directe entre les deux pays, un facteur qui pourrait réduire les coûts logistiques, renforcer la connectivité entre les entreprises, et stimuler le commerce, l’investissement et le tourisme bilatéraux », a proposé M. Serandi.
Le conseiller commercial du Vietnam en Algérie, Hoang Duc Nhuan, s’appuyant sur les statistiques des douanes vietnamiennes, a indiqué que les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint environ 220 millions de dollars en 2024. Sur les cinq premiers mois de 2025, la valeur du commerce bilatéral s’élevait déjà à plus de 280 millions de dollars. Les principales exportations vietnamiennes vers l’Algérie comprennent le café brut, le poivre, la noix de cajou, le coprah, les produits aquatiques d’eau douce, les produits chimiques, le fer et l’acier.
« Les entreprises algériennes manifestent un vif intérêt pour l’importation de matières plastiques, d’aliments pour animaux, de médicaments vétérinaires, de produits chimiques et d’arômes alimentaires en provenance du Vietnam. Elles souhaitent également coopérer avec des partenaires vietnamiens dans les secteurs de la confiserie, du mobilier, de la sidérurgie et de la pharmacie », a ajouté Hoang Duc Nhuan.
Les entreprises invitées à prêter attention à la tendance protectionniste
Aujourd’hui, la Malaisie est un marché caractérisé par une forte ouverture et des barrières relativement faibles à l’importation des produits vietnamiens, en raison de la participation conjointe aux nombreux accords de libre-échange.
Évaluant le marché malaisien, Le Phu Cuong, conseiller commercial du Vietnam en Malaisie, a estimé que ce pays dispose d’un pouvoir d’achat considérable, d’une demande diversifiée et d’une proximité culturelle favorable aux produits vietnamiens.
« Cependant, la Malaisie est un marché extrêmement concurrentiel, en particulier avec des fournisseurs tels que la Chine, la Thaïlande ou l’Indonésie, car le pays est relativement ouvert aux importations. En outre, bien que le potentiel du marché soit encore très important, la montée du protectionnisme constitue l’une des principales difficultés et barrières auxquelles les exportateurs vietnamiens devront faire face », a souligné Le Phu Cuong.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce a précisé qu’il collaborait actuellement avec d’autres ministères et organismes pour déployer un ensemble de mesures visant à accompagner les entreprises : mise en place de programmes de soutien, renforcement des capacités concurrentielles des secteurs et des entreprises, notamment les PME et microentreprises, afin qu’elles puissent accéder aux marchés et répondre aux exigences des pays importateurs.