La GACC ouvre entièrement les voies d’exportation pour le fruit de la passion vietnamien

Au lieu de limiter les points de passage, le fruit de la passion vietnamien peut désormais être exporté à travers tous les postes frontaliers autorisés par l’Administration générale des douanes de Chine (GACC) pour l’importation de fruits frais.

Photo d'ilistration : congthuong.vn
Photo d'ilistration : congthuong.vn

Le Vietnam figure parmi les plus grands exportateurs de fruits de la passion au monde.

Les fruits de la passion vietnamiens sont exportés vers 20 pays sous forme de fruits frais, congelés ou de jus. Avec plus de 12 000 hectares cultivés pour une production annuelle de 200 000 tonnes, concentrées dans les régions montagneuses du Nord et les Hauts Plateaux du Centre, le Vietnam est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs mondiaux de ce fruit.

Les conditions pédoclimatiques du pays confèrent à ses fruits une qualité parmi les meilleures au monde, appréciée sur des marchés exigeants, tels que la Suisse, la France ou les Pays-Bas.

Selon un représentant du Département de la culture et de la protection des végétaux (ministère de l’Agriculture et de l’Environnement), ces dernières années, le Vietnam a renforcé ses efforts pour améliorer la qualité de sa production, en développant des chaînes de valeur traçable, notamment pour les variétés de fruits de la passion jaune et pourpre. Par ailleurs, les entreprises de transformation participent activement aux chaînes de valeur fermée, garantissant la traçabilité des produits exportés.

Aujourd’hui, face à une demande mondiale élevée, 80 % de la production nationale de fruits de la passion – frais et transformés – est destinée à l’exportation. Le Vietnam figure ainsi dans le top des pays producteurs et exportateurs, juste derrière le Brésil, la Colombie, l’Équateur et le Pérou.

Signature du protocole d’exportation avec la Chine

Récemment, le ministère vietnamien de l’Agriculture et de l’Environnement et la GACC ont signé un protocole d’accord sur les exigences phytosanitaires applicables au fruit de la passion frais exporté vers la Chine.

Selon Nguyen Quang Hieu, directeur adjoint du Département de la culture et de la protection des végétaux, a indiqué qu’avant la signature de ce protocole, les exportations vers la Chine se faisaient à titre expérimental. À présent, la GACC a totalement ouvert les voies d’exportation pour le fruit de la passion vietnamien.

« Auparavant, l’exportation n’était autorisée qu’à travers sept postes frontaliers. Désormais, les entreprises peuvent exporter par voie terrestre ou maritime, tant que cela correspond aux fonctions autorisées des points de passage concernés », a-t-il précisé.

Un élément essentiel du protocole est la mise en place d’un mécanisme d’audit a posteriori. Ainsi, la partie chinoise effectuera régulièrement des inspections dans les zones de culture et les stations de conditionnement disposant d’un code d’identification. En cas d’infraction, une enquête sera menée, des mesures correctives exigées, et le droit d’exportation ne sera rétabli qu’après satisfaction des exigences. Cela marque une différence importante par rapport aux règles provisoires précédentes, qui ne prévoyaient pas de procédure de réhabilitation claire.

Autre point notable : le taux d’échantillonnage pour les contrôles a été fixé à 2 % par lot. Si le Vietnam conserve de bons résultats, ce taux pourrait être abaissé à 1 % dans quelques années, ce qui permettra d’économiser des coûts et d’optimiser la chaîne logistique.

La gestion des codes d’identification des zones de culture et des stations de conditionnement revient désormais au Département de la quarantaine végétale (relevant également de la GACC), après un transfert temporaire à l’agence de sécurité alimentaire.

La procédure d’attribution des codes commence au niveau local, où les autorités effectuent les vérifications, attribuent les codes, puis envoient la liste au Département de la culture et de la protection des végétaux, qui la transmet ensuite à la partie chinoise pour approbation. Toutefois, cette dernière n’approuve les listes qu’une fois tous les trois mois, généralement en mars, juin et septembre. Il est donc crucial pour les entreprises et coopératives d’anticiper ces échéances afin de ne pas retarder les commandes.

Concernant les frais de contrôle inopiné, qui font partie intégrante de l’audit a posteriori, la règle internationale veut que le pays exportateur les prenne en charge. Si ces contrôles sont planifiés, le Département sollicite des fonds publics. En revanche, en cas de contrôle inopiné, la participation financière des entreprises et associations professionnelles est requise. Il ne s’agit pas seulement d’une question de coût, mais aussi d’une responsabilité partagée pour préserver la réputation du pays.

Un sujet d’intérêt pour de nombreuses entreprises est celui des normes GAP (Good Agricultural Practices). La Chine souhaite que les zones de culture et stations de conditionnement répondent aux normes GAP ou équivalentes. Toutefois, le Département a négocié une certaine flexibilité : il suffira de présenter des preuves de production sûre, traçable, respectueuse de l’environnement, des normes sanitaires et du bien-être social. L’essentiel est d’être transparent et en mesure de présenter des preuves.

Selon le ministère de l’Industrie et du Commerce, les exportations de fruits de la passion du Vietnam ont atteint plus de 44,3 millions de dollars en 2024. Le protocole signé ne se limite pas à un cadre juridique : il incite également les entreprises et producteurs à s’orienter vers une production standardisée, traçable et transparente, rompant ainsi avec les pratiques artisanales dépendantes des cargaisons individuelles.

« Ne considérez pas l’audit a posteriori comme une idée lointaine. C’est une réalité du commerce international, où l’objectif n’est pas seulement de franchir la frontière, mais de préserver la confiance durablement », affirme Nguyen Quang Hieu.

Les entreprises du secteur des fruits et légumes estiment que le marché du fruit de la passion dispose encore d’un grand potentiel, le Vietnam bénéficiant de nombreux avantages concurrentiels. Ce fruit est de plus en plus apprécié pour son goût unique et sa grande polyvalence : jus, glaces, confitures, pâtisseries, bonbons… La demande mondiale augmente en moyenne de 30 % par an.

Cependant, pour ne pas répéter les erreurs rencontrées avec d’autres fruits, les producteurs doivent abandonner les pratiques de culture opportunistes. Au lieu d’augmenter les surfaces et volumes, il convient de réorganiser la production, favoriser la coopération, standardiser les processus depuis la culture jusqu’à la distribution, en passant par la récolte, le conditionnement et la transformation, afin d’améliorer la qualité, la valeur ajoutée et les marges bénéficiaires.

Enfin, les lots de fruits de la passion provenant de zones ou d’unités de conditionnement non approuvées ne seront pas autorisés à entrer en Chine. Si un lot ne respecte pas les normes sanitaires nationales chinoises, il sera refusé à l’importation ou détruit.

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