L’événement s’est tenu dans le cadre des dialogues « Parlons plastiques 2025 », organisés conjointement par le ministère vietnamien de l’Agriculture et de l’Environnement, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à travers le Partenariat national pour une action sur les plastiques (NPAP) au Vietnam, et l’ambassade de Norvège, en écho à la Journée mondiale de l’environnement 2025, placée sous le thème « Combattre la pollution plastique ».
Le système de consigne est un modèle selon lequel les consommateurs rapportent les emballages de boissons à usage unique après utilisation afin de récupérer la consigne initialement versée.
Les points de retour peuvent être des commerces de détail, des hôtels, des restaurants, des cafés ou encore des centres de collecte dédiés.
Le montant initial de la consigne, bien qu’il soit modeste, constitue un incitatif financier encourageant les consommateurs à retourner les emballages de boissons usagés au lieu de les rejeter dans l’environnement.
Ainsi, le système de consigne permet d’accroître le taux de collecte et d’améliorer sensiblement la qualité du plastique recyclé, les emballages étant récupérés séparément et donc moins contaminés.
Le système de consigne est également perçu comme un outil concret facilitant la mise en œuvre des dispositions relatives à la responsabilité élargie des producteurs, telles qu’énoncées dans les lois sur la protection de l’environnement de 2000 et de 2024.
Plus précisément, au lieu de mettre en place leur propre dispositif de collecte, les entreprises de production et de distribution de boissons peuvent rejoindre un système de collecte mutualisé grâce à la consigne, ce qui renforce la transparence, optimise les coûts et assure le respect des taux de reprise des emballages fixés par la législation.
Le système de consigne a démontré son efficacité en tant que solution permettant d’atteindre des taux de collecte très élevés pour le recyclage des emballages de boissons à usage unique.
À ce jour, plus de 40 territoires en Europe, en Amérique, en Afrique, au Moyen-Orient et en Océanie ont mis en place un tel système pour ce type d’emballage. Cependant, aucun pays d’Asie du Sud-Est n’a pas encore mis en place un tel système.
Selon le rapport d’étude, la mise en place d’un système de consigne est tout à fait envisageable au Vietnam. Toutefois, le pays devra concevoir un modèle adapté à ses spécificités socio-économiques, notamment aux caractéristiques du marché des boissons et aux infrastructures nationales de gestion des déchets solides.
C’est pourquoi le rapport propose des paramètres techniques détaillés pour un système de consigne propre au Vietnam, ainsi qu’une série d’étapes préparatoires essentielles afin d’en assurer la mise en œuvre efficace.
Avec une mise en œuvre efficace, le système de consigne pourrait permettre de détourner chaque année environ 77 000 tonnes de déchets d’emballages des sites d’enfouissement, de réduire de 265 000 tonnes les émissions de CO₂, tout en créant quelque 6 400 emplois formels et 9 600 opportunités dans le secteur informel de la gestion des déchets.
L’étude souligne également que cette conception est en adéquation avec la politique de responsabilité élargie des producteurs (REP) au Vietnam et qu’elle contribue de manière significative aux objectifs nationaux de réduction de la pollution plastique marine ainsi qu’à la neutralité carbone d’ici 2050.
L’ambassadrice de Norvège au Vietnam, Mme Hilde Solbakken, a déclaré : « En Norvège, le système de consigne nous a permis d’atteindre l’un des taux de recyclage des bouteilles en plastique les plus élevés au monde, dépassant les 90 %. Partout en Europe, des systèmes similaires ont démontré qu’une conception intelligente, alliée à une forte mobilisation du public, y compris du secteur privé, permettait d’obtenir de bons résultats environnementaux. »
« Je suis convaincue qu’avec des engagements de plus en plus forts en matière de durabilité, le Vietnam peut tirer pleinement parti de ces modèles éprouvés pour améliorer ses taux de recyclage et répondre de manière efficace au défi de la pollution plastique. À travers cette étude, je souhaite souligner qu’un système de consigne est tout à fait envisageable pour le Vietnam et qu’il apportera des bénéfices considérables sur les plans économique, social et environnemental », a-t-elle poursuivi.
Le système de consigne a le potentiel de stimuler le développement d’une nouvelle filière de recyclage, de créer des emplois verts et de réduire significativement le nombre de bouteilles en plastique rejetées dans la nature ou envoyées en décharge. La Norvège est ravie de pouvoir accompagner le Vietnam dans le processus de concrétisation de ce système.
S’inscrivant dans cette perspective, Nguyen Hung Thinh, chef adjoint du Département de l’environnement au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, a déclaré : « Au Vietnam, la croissance rapide de l’économie et de la population entraîne une augmentation constante des déchets plastiques, ce qui exige des solutions globales et innovantes. »
« Promouvoir une boucle circulaire fermée pour le plastique, en particulier le plastique post-consommation, ne permet pas seulement de réduire la pollution, mais génère également une valeur économique considérable », a-t-il affirmé
« Dans ce contexte, le système de consigne offre une approche nouvelle, prometteuse et efficace. Ce système s’est avéré efficace dans de nombreux pays à travers le monde pour améliorer la collecte, le tri et le recyclage des bouteilles et emballages, notamment en plastique », a conclu Nguyen Hung Thinh.
