Selon l’Association vietnamienne des exportateurs et producteurs de fruits de mer (VASEP), au cours des cinq premiers mois de cette année, le Vietnam a exporté pour 386 millions de dollars de thon, soit une augmentation de 22 % sur un an.
Les expéditions de produits à base de thon en conserve, de thon en sac et de longe ou de filet congelé ont augmenté respectivement de 44 %, 24 % et 7 %. Les exportations de thon entier congelé ont presque triplé.
Rien qu’en mai dernier, les exportations de thon vietnamien ont connu une croissance remarquable, avec un taux de 21 % en variation annuelle.
Entre janvier et mai 2024, les exportations vietnamiennes de ce produit vers les marchés traditionnels ont fortement augmenté : les États-Unis (22 %), l’UE (36 %), Israël (55 %), la Russie (70 %) et la République de Corée (76 %).
Les États-Unis et l’UE sont toujours les deux débouchés les plus importants du thon vietnamien. Cependant, le taux de croissance des exportations vietnamiennes en mai 2024 vers ces deux marchés a ralenti par rapport à celui des mois précédents, n’atteignant respectivement que 10 % et 30 %.
Parmi les marchés européens, l’Italie a été le premier marché à l’export du thon vietnamien, avec un taux de croissance de 224 % en mai dernier.
Toujours selon la VASEP, depuis le début de l’année, les entreprises vietnamiennes ont déployé des efforts pour élargir les marchés d’exportation de thon. Au cours des cinq premiers mois de l’année, les produits à base de thon du Vietnam ont été expédiés vers plus de 80 marchés, contre 70 l’année dernière.
En 2023, en raison de la morosité de l’économie mondiale, les exportations de thon du Vietnam n’ont rapporté que 845 millions de dollars, soit une baisse de 17 % en glissement annuel. Ce chiffre devrait atteindre 456,8 millions de dollars au premier semestre 2024, soit une augmentation de 20 % sur un an, a indiqué la VASEP.
En 2023, le Vietnam est devenu le 5e exportateur mondial de thon, derrière la Thaïlande, l’Équateur, l’Espagne et la Chine. |
De nombreux défis à relever
Ces dernières années, le thon est devenu le troisième produit aquatique le plus exporté du Vietnam, derrière la crevette et le pangasius.
Les experts de la VASEP ont conclu que l’industrie du thon continuera de faire face à un certain nombre de défis d’ici la fin de l’année comme : la pénurie de matières premières, les nouvelles réglementations du marché européen, ou encore les tensions en mer Rouge qui ont entraîné une augmentation des coûts logistiques et des délais d’expédition.
Les entreprises exportatrices devraient également rencontrer des difficultés dans l’obtention de la certification des matières premières.
Cao Thi Kim Lan, directeur de la Société par actions de pêche Binh Dinh, a déclaré qu’en 2023, le Vietnam était devenu le 5e exportateur mondial de thon, derrière la Thaïlande, l’Équateur, l’Espagne et la Chine.
Les exportations vietnamiennes de thon pourraient encore atteindre un milliard de dollars d’ici la fin de cette année si les pénuries de matières premières sont résolues, a souligné Cao Thi Kim Lan.
Elle a également fait savoir que plus de 50 % de la valeur d’exportation de thon du Vietnam étaient créés à partir de matières premières importées, car les exploitations nationales de thon sont instables et ne répondent pas à la demande de transformation pour l’exportation.
Les entreprises rencontrent des difficultés à obtenir des déclarations de capture dans les ports de pêche (la déclaration émise par les autorités compétentes pour vérifier les matières premières issues de la pêche qui ne violent pas les réglementations INN) après avoir finalisé l’achat de matières premières, a indiqué Cao Thi Kim Lan.
Elle a énuméré un certain nombre de raisons pour lesquelles ils n’ont pas pu obtenir les déclarations, notamment des problèmes liés aux conditions de sécurité et à la capture dans les eaux illégales.
Un autre problème est qu’un certain nombre de navires de pêche ont installé le système de surveillance électronique VNPT, mais rencontrent régulièrement des erreurs techniques, provoquant une déconnexion entre les navires et le système de surveillance des activités de pêche pendant six heures ou plus, voire deux à trois jours.
Cao Thi Kim Lan a demandé aux autorités locales et aux organes concernés de mettre en œuvre un contrôle rigoureux des conditions d’hygiène et de sécurité alimentaire des navires de pêche et des ports de pêche, conformément aux réglementations gouvernementales.
Le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural, quant à lui, doit établir un système de données numériques reliant les ports de pêche et le gouvernement. Il faut veiller à ce que les certificats de matières premières puissent être délivrés immédiatement lorsque le chargement et le déchargement sont terminés à partir des navires de pêche sous la supervision du personnel du port.
Dans les cas où les navires de pêche perdent la connexion à cause des fournisseurs de services de télécommunications, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural doit fournir des conseils sur la délivrance des certificats aux entreprises, a suggéré Cao Thi Kim Lan.