Ces estimations ont été annoncées dans le Livre blanc : Transformer les déchets miniers en opportunités Net Zero de plusieurs milliards de dollars”, publié par l’entreprise Arca Climate en collaboration avec l’organisation à but non lucratif The Climate Agency.
Fondée en 2021 par le Dr Greg Dipple et des géologues de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), Arca Climate a été reconnue comme l’une des entreprises de technologies propres les plus prometteuses du Canada.
Selon le livre blanc d’Arca, les roches mafiques, ultramafiques ainsi que les résidus miniers (matériaux rejetés après l’extraction des minerais) sont des ressources clés pour la technologie d’élimination du carbone.
Les crédits carbone obtenus par capture directe du CO₂ (CDR) sont considérés comme la catégorie « or » du marché du carbone en raison de leur authenticité et de leur traçabilité.
Ils affichent un prix moyen de 449 dollars par tonne, soit plusieurs dizaines de fois plus que les crédits carbone issus des projets de préservation forestière ou de conversion des foyers à charbon.
Un crédit carbone est un certificat échangeable donnant à son détenteur le droit d’émettre une tonne de CO₂ ou un autre gaz à effet de serre figurant sur la liste des émissions réglementées.
À un prix moyen de 100 dollars par crédit carbone, les mines en activité pourraient générer 100 milliards de dollars de revenus annuels en transformant trois milliards de tonnes de déchets miniers en réservoirs de carbone.
Avec les mines fermées, les 28 milliards de tonnes de déchets actuellement inutilisés pourraient générer 870 milliards de dollars supplémentaires (on estime que chaque kilogramme de déchets capture 310 grammes de CO2).
L’opportunité de développer des technologies neutres en carbone est énorme.
Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies reconnaît cette approche comme indispensable pour empêcher des niveaux dangereux de réchauffement climatique.
D’ici 2050, les scientifiques estiment que 10 milliards de tonnes de CO2 devront être éliminées de l’atmosphère chaque année.
Le processus de transformation des déchets en réservoirs de carbone mis en place par Arca se déroule en quatre étapes.
Après avoir regroupé les déchets à l’échelle de milliards de tonnes, les experts procèdent à des explosions contrôlées afin de déclencher une réaction naturelle des roches minières.
Des véhicules autonomes équipés de dispositifs de brassage exposent ensuite la surface alcaline des résidus miniers à l’air, favorisant ainsi l’absorption du CO₂, un gaz acide.
Enfin, les quantités de CO₂ capturées sont mesurées et vérifiées par une technologie de certification tierce.
Arca estime que les déchets ainsi traités affichent un taux d’absorption de 20 %, soit 200 grammes de CO₂ capturés par kilogramme de résidus.
L’entreprise ambitionne de porter ce taux à 31 %, avec un objectif final d'un million de tonnes de CO₂ stockées par an dans certaines mines de nickel.
Selon l’Institut des ressources mondiales (WRI), la minéralisation du carbone pourrait devenir une solution clé pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
Toutefois, cet institut souligne la nécessité d’accroître les recherches et les projets pilotes afin de minimiser les impacts environnementaux et sociaux potentiels.