Développer les ressources humaines au service de l’économie numérique et de la croissance verte

Actuellement, de nombreux pays du monde entier s’efforcent d’accélérer sa double transformation, numérique et verte, pour améliorer la productivité et la compétitivité nationale, ainsi que pour assurer un développement durable et mieux s’adapter au changement climatique.

Vue générale du colloque. Photo : NDEL.
Vue générale du colloque. Photo : NDEL.

Le Vietnam, quant à lui, s’inscrit activement dans cette tendance, la considérant comme une voie cruciale pour renforcer sa compétitivité et assurer un développement socio-économique global.

Le 11 août à Hanoï, la Confédération générale du travail du Vietnam, en coopération avec la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI), a organisé un colloque intitulé « Développer les ressources humaines, condition préalable à l’économie numérique et à la croissance verte ».

L’événement a permis aux dirigeants d’organes centraux, aux représentants d’entreprises, aux experts, aux organisations syndicales et aux médias d’identifier les tendances mondiales, de partager des expériences, d’analyser les défis et de proposer des solutions pour former des ressources humaines qualifiées et adaptées aux nouvelles exigences de l’économie nationale.

Il s’agit d’une occasion de réaffirmer le rôle des travailleurs, non seulement comme exécutants, mais aussi comme créateurs de valeur et moteurs du développement durable.

Dans son discours d’ouverture, Phan Thu Thuy, rédactrice en chef adjointe du journal Lao Động (Travail), a estimé que l’économie mondiale entrait actuellement dans une phase de profonde mutation. De nombreux pays s’efforcent d’accélérer sa double transformation, numérique et verte, pour améliorer la productivité et la compétitivité nationale, ainsi que pour assurer un développement durable et mieux s’adapter au changement climatique.

« Le Vietnam, quant à lui, s’inscrit activement dans cette tendance, la considérant comme une voie cruciale pour renforcer sa compétitivité et assurer un développement socio-économique global », a-t-elle indiqué.

Ce processus exige de passer d’une croissance extensive à une croissance intensive, de l’exploitation des ressources à la création de valeur, et d’une consommation linéaire à une économie circulaire. Quel que soit l’angle d’approche, les personnes et les ressources humaines sont toujours au cœur de nos préoccupations, déterminant la rapidité et la qualité de toute transformation.

Ces orientations ont été clairement mises en exergue dans la Résolution no 57-NQ/TW du 22 décembre 2024 du Bureau politique, sur les avancées de la science, de la technologie, de l’innovation et de la transformation numérique nationale, ainsi que dans la Résolution no 68-NQ/TW du 4 mai 2025, sur le développement de l’économie privée.

Le colloque réunit de nombreux experts dans les domaines des ressources humaines, de la transformation numérique et de la croissance verte. Photo : NDEL
Le colloque réunit de nombreux experts dans les domaines des ressources humaines, de la transformation numérique et de la croissance verte. Photo : NDEL

Nécessité d'investir dans le développement des ressources humaines

Selon Phan Thu Thuy, le colloque était une opportunité pour les décideurs politiques, les employeurs, les syndicats, les entreprises et les experts d’échanger et de proposer des solutions synergiques afin de réduire l’écart entre la politique et l'action.

Lors du colloque, les délégués ont mis en lumière les nouvelles compétences requises des travailleurs : compétences numériques, compétences vertes, capacité d’adaptation aux technologies et aux nouveaux modèles de travail. Les travailleurs ne sont pas seulement des exécutants, mais aussi un élément important contribuant à renforcer la compétitivité des entreprises et de l’économie nationale.

De nombreux exemples montrent que l’investissement dans le développement des ressources humaines et la formation professionnelle permet non seulement de créer un environnement de travail stable et civilisé, mais aussi d’attirer et de fidéliser les talents.

Les experts ont également souligné le rôle important des syndicats dans la mise en relation des besoins de formation des travailleurs avec les entreprises et les organismes professionnels.

Selon les experts, l’investissement dans le développement des ressources humaines et la formation professionnelle permet non seulement de créer un environnement de travail stable et civilisé, mais aussi d’attirer et de fidéliser les talents. Photo : NDEL
Selon les experts, l’investissement dans le développement des ressources humaines et la formation professionnelle permet non seulement de créer un environnement de travail stable et civilisé, mais aussi d’attirer et de fidéliser les talents. Photo : NDEL

Des obstacles à relever

Pour sa part, Thai Thu Xuong, vice-présidente permanente de la Confédération générale du travail du Vietnam, a affirmé que l’investissement dans les travailleurs constitue « l’épargne » la plus précieuse pour l’avenir, non seulement pour les entreprises, mais aussi pour la société.

« On ne peut parler de croissance verte ou de transformation numérique sans changer simultanément notre manière de percevoir, de traiter et d’investir dans les personnes », a-t-elle insisté.

La vague mondiale de transformation se caractérise par trois tendances majeures : la numérisation, le verdissement et le développement durable. Ces tendances modifient non seulement les méthodes de production, mais imposent également de nouvelles exigences en matière de réflexion, de compétences et d’organisation du travail.

Thai Thu Xuong a également relevé certains obstacles : l’écart entre la formation et les besoins réels, l’absence de politiques de soutien aux entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, pour la reconversion des travailleurs, ou encore la confusion des entreprises et des travailleurs dans la détermination des feuilles de route et des méthodes de formation appropriées.

Une attention particulière doit être portée au risque d’exclusion d’une partie de la main-d’œuvre, notamment les travailleurs non qualifiés, d’âge moyen ou les femmes employées dans les zones industrielles, si ces personnes ne bénéficient pas à temps de formations adaptées. Sans modèles d’apprentissage flexibles sur le lieu de travail, ceux qui ont le plus contribué à la croissance par le passé pourraient être les plus pénalisés à l’avenir.

Pour résoudre ces obstacles, la Confédération générale du travail du Vietnam s’engage à renforcer son soutien aux syndicats de base pour promouvoir la formation aux nouvelles compétences, numériques et vertes.

Il est nécessaire de renforcer la connectivité entre syndicats, entreprises et établissements de formation professionnelle.

La Confédération générale du travail du Vietnam est prête à jouer le rôle d’intermédiaire pour garantir aux travailleurs un accès équitable et complet à l’information sur les opportunités de développement dans le nouveau modèle économique, a noté Thai Thu Xuong.

Élaborer une stratégie sur les ressources humaines jusqu’en 2030

Le même jour, le Comité permanent de l’Assemblée nationale du Vietnam a examiné un rapport sur la mise en œuvre des politiques de développement et d’utilisation de ressources humaines qualifiées afin de répondre aux exigences du développement socio-économique du pays dans la nouvelle période.

Le rapport indique que les ressources humaines vietnamiennes répondent actuellement aux exigences du développement socio-économique, avec une augmentation quantitative et qualitative, et que le niveau d’éducation de la main-d’œuvre continue de s’améliorer.

En particulier, la plupart des fonctionnaires, employés et ouvriers sont titulaires d’un diplôme universitaire ou supérieur, et les processus de recrutement et de gestion des ressources humaines sont rigoureusement appliqués.

Cependant, plusieurs problèmes persistent, tels que la pénurie de ressources humaines hautement qualifiées, l’inadéquation des mécanismes de financement de l’éducation et la nécessité d’une modernisation accélérée des politiques d’attraction des talents.

À cet égard, les législateurs ont recommandé au gouvernement d’approuver d’urgence la stratégie de développement des ressources humaines jusqu’en 2030, avec une vision à l’horizon 2050, et de garantir les ressources nécessaires à sa mise en œuvre.

Ils ont également suggéré de réviser et de modifier des lois clés, telles que la loi sur l’éducation, la loi sur l’enseignement supérieur et la loi sur la formation professionnelle. Ils ont souligné la nécessité d’établir une réglementation claire sur les ressources humaines de qualité, avec des critères bien définis et une autorité pour les évaluer.

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