Il y a 20 ans, la mangrove de Dông Rui était une source abondante de fruits de mer. À cette époque-là, les pêcheurs locaux ne se souciaient que de l’exploitation, sans penser à la nécessité de la protéger. Peu à peu, la mangrove a été progressivement dévastée, menaçant les moyens de subsistance de milliers de personnes dont Hoàng Thi Liên, qui habite le hameau Ha.
« L’élevage des crevettes a dévasté la mangrove. À cette époque, les gens n’étaient pas conscients de l’importance du reboisement. Heureusement, un projet financé par les Pays-Bas nous a aidés à planter 40 hectares de plantes halophiles, tels que le palétuvier et la bruguiera. Dès lors, des campagnes de sensibilisation sur la protection de la mangrove ont été renforcées. À ce jour, les habitants sont tout à fait conscients de faire un travail utile en accélérant le reboisement », a-t-elle fait savoir.
Conscient que la mangrove est essentielle à leur subsistance, les populations locales s’emploient à planter des plantes halophiles et à restaurer la superficie dévastée. Protéger la mangrove et ses ressources est aujourd’hui vital pour eux.
« La mangrove est un véritable bouclier contre les tempêtes et les inondations. Elle abrite également de nombreuses espèces animales et végétales. Par conséquent, nous avons sensibilisé les habitants à l’importance du reboisement de la mangrove pour l’environnement local. », a fait savoir un habitant de la commune de Dông Rui .
La mangrove de Dông Rui s’étend sur plus de 2 000 hectares et occupe les deux tiers de la superficie de la commune éponyme. C’est la plus ancienne et la plus belle mangrove primitive du Nord du Vietnam où vivent des espèces végétales halophiles et des arbres pluriséculaires.
Les fruits de mer y sont abondants, ce qui constitue une source de nourriture pour 80% des habitants. A Dông Rui, la protection de la mangrove a été introduite dans le règlement de chaque village, comme l’a indiqué Lôc Van Sinh, secrétaire du comité du Parti et chef de la commune.
« Nous avons demandé aux hameaux et aux villages de publier leurs propres règles sur la protection de la mangrove, tout en encourageant les habitants à participer à leur élaboration. Des groupes de gestion de la mangrove ont été créés au sein de la communauté. Les habitants se sont aussi montrés très intéressés par les actions de reboisement. Nous sommes en train d’élaborer un dossier pour demander l’inscription de la mangrove de Dông Rui sur la liste des zones humides d’importance internationale de la Convention de Ramsar», a-t-il dit.
S’adressant aux habitants de la commune insulaire de Dông Rui à l’occasion du mois d’action pour l’environnement 2022, le ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement, Trân Hông Hà, les a invités à protéger le « poumon vert » de leur localité.
« Nous continuerons d’accompagner les populations locales dans l’exploitation durable et la gestion rationnelle de la mangrove. L’accent devra être mis sur le développement durable du tourisme », a-t-il souligné.
Les habitants de la commune de Dông Rui ont en tout cas parfaitement compris que leur destinée est liée à celle de la mangrove qu’ils protègent désormais et qui leur apporte déjà une certaine prospérité.