Ce projet, qui débutera en 2025, s’inscrit dans une stratégie globale destinée à réduire la pollution, à améliorer la qualité de vie des habitants et à positionner la capitale vietnamienne comme une métropole verte et moderne.
À partir de 2025, la ville de Hanoï limitera et interdira les véhicules privés dans certaines zones afin de réduire la pollution de l'environnement. Photo : Tienphong.vn |
Une pollution atmosphérique préoccupante
Hanoï, capitale du Vietnam, fait face à un problème majeur de pollution de l’air.
Selon un rapport national couvrant la période 2016-2020, la concentration annuelle de particules fines PM2.5 dépasse presque deux fois les seuils réglementaires.
Les principales sources de pollution identifiées incluent les véhicules motorisés – notamment les motos – ainsi que les poussières issues des routes.
À ce jour, plus de 8 millions de véhicules circulent dans la ville, dont près de 7 millions de motos, selon les chiffres du Service des Transports d’Hanoï.
Parmi ces véhicules, 72 % des motos ont plus de 10 ans d’usage, ce qui aggrave significativement les émissions de gaz polluants, faute d’entretien adéquat.
Conscient de ces défis, le Comité populaire d’Hanoï a décidé de mettre en œuvre les zones LEZ pour non seulement répondre aux enjeux environnementaux de la ville, mais aussi s’aligner sur les objectifs de développement durable des Nations Unies et à renforcer les engagements internationaux du Vietnam en matière de lutte contre le changement climatique.
Une stratégie en deux phases
La résolution vise à limiter ou interdire la circulation des véhicules individuels dans certaines zones spécifiques, en particulier ceux qui émettent des polluants au-delà des normes autorisées.
La phase pilote, prévue entre 2025 et 2030, concernera les arrondissements centraux de Hoan Kiem et Ba Dinh.
Ces zones, marquées par une forte densité de circulation et un niveau élevé de pollution, serviront de test avant une extension progressive à d’autres quartiers de la ville après 2030.
Les arrondissements concernés devront élaborer des plans spécifiques adaptées aux particularités locales, qui incluront des évaluations de la qualité de l’air, de la densité de trafic et des sources de pollution.
Ces propositions seront soumises à l’approbation municipale et incluront une consultation publique pour garantir l’adhésion des citoyens et des organisations locales.
À partir de 2031, le modèle sera progressivement étendu à d’autres quartiers de la ville.
L’objectif est de transformer la capitale en un exemple régional en matière de gestion environnementale.
Des mesures concrètes pour réduire les émissions
Dans les zones à faibles émissions, les véhicules anciens et fortement polluants seront soumis à des restrictions strictes, voire interdits.
En parallèle, les autorités encourageront l’utilisation des transports en commun et des véhicules électriques.
Une surveillance renforcée des émissions de gaz toxiques et des sanctions contre les infractions compléteront ce dispositif.
Pour garantir l’efficacité de ces mesures, Hanoï prévoit également de moderniser son infrastructure de transport et d’introduire des politiques d’incitation pour aider les citoyens à remplacer leurs véhicules obsolètes par des modèles plus écologiques.
Un impact attendu sur l’attractivité et la qualité de vie
Au-delà de la réduction de la pollution, ce projet ambitionne de rendre Hanoï plus attractive pour les investisseurs étrangers et les touristes.
Les autorités y voient une opportunité pour promouvoir une croissance économique verte et durable, tout en améliorant le bien-être des habitants.
En s’attaquant aux défis environnementaux, Hanoï espère devenir un modèle régional dans la transition vers des pratiques urbaines respectueuses de l’environnement.
Malgré les ambitions affichées, le projet des LEZ devra surmonter plusieurs obstacles. La dépendance des habitants aux motos, principal moyen de transport dans la ville, pourrait compliquer la transition.
Pour y faire face, les autorités misent sur une sensibilisation accrue et une coopération étroite avec les communautés locales.
Le Conseil populaire a également insisté sur la nécessité d’impliquer les parties prenantes dès les premières étapes.
Les propositions pour chaque zone à faibles émissions devront être rendues publiques et soumises à un débat citoyen.
Cette approche participative est considérée comme essentielle pour assurer l’adhésion de la population et la réussite du projet.
En adoptant cette résolution, Hanoï montre sa détermination à devenir une ville exemplaire en matière de gestion environnementale.
La création des zones à faibles émissions constitue une avancée majeure, qui promet de transformer la capitale en une ville plus verte, plus propre et plus vivable pour les générations futures.