Vietnam

Hanoï s’efforce de faire revivre le « ca trù »

Nhân Dân en ligne - Plus d’onze ans après son inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’UNESCO, le « ca trù » fait un retour en force.

Photo d'illustration : VNA.
Photo d'illustration : VNA.

Plus d’onze ans après son inscription sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente de l’UNESCO, le « ca trù » fait un retour en force. Les efforts sont multipliés pour transmettre cet ancien art vocal aux jeunes générations et assurer sa viabilité.

Hanoï est l’un des plus grands berceaux du ca trù (chant des courtisanes). De nombreux clubs en ont ouvert leurs portes pour jeter des bases solides à la préservation de cette forme complexe de poésie chantée.

L'"Artiste Émérite" Bùi Thê Tiên, chef adjoint du Club de ca trù Ngai Câu dans le district de Hoài Duc, a exprimé sa conviction et son optimisme quant au développement du club ainsi qu’à la préservation de ce patrimoine local malgré le report de nombreux spectacles et programmes de formation en raison de l’épidémie de COVID-19.

Ces dernières années, des jeunes se sont mobilisés et ont formé une force qui a permis au ca trù du village de Ngai Câu de parcourir un "long chemin". "Tout en évitant les foules pour prévenir la propagation du virus, nous avons demandé aux membres du club de s’entraîner, de revoir et de rechercher les mélodies de +ca trù+ qui risquent d'être perdues", a partagé Bùi Thê Tiên.

Hanoï est également la localité qui dispose le plus grand nombre d’artistes de ca trù (dont 26 Artistes Émérite), passionnés de cet art ancien.

Selon le chercheur en musique Dang Hoành Loan, afin de préserver et de promouvoir le ca trù de manière durable, il faut qu’il reçoive les contributions de la communauté ainsi que le soutien des organismes compétents et des autorités locales pour obtenir les fonds nécessaires à son fonctionnement et des politiques préférentielles en faveur des artistes. Ainsi ces derniers auront toutes les clés pour transmettre cet art aux générations suivantes dans les meilleures conditions.

Le chant ca trù est une forme complexe de poésie chantée que l’on trouve dans le Nord du Vietnam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles. Il est transmis aujourd’hui par des musiciens et des passionnés qui s’attachent à exécuter, enseigner et développer la tradition, rendant à cet art ses lettres de noblesse.

L’interruption des représentations en raison du COVID-19 n’a pas beaucoup affecté les praticiens. De nombreux clubs de ca trù dans la capitale n’ont pas rencontré de difficultés dans la préservation et la valorisation du patrimoine dans le contexte de crise sanitaire. Cela confirme en partie les résultats positifs de nombreuses années d’efforts pour éloigner le ca trù du bord du gouffre de la disparition.

En 2009, année où l’UNESCO a inscrit cet art sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, Hanoï ne comptait que quelques clubs.

Aujourd’hui, on en dénombre environ 20 qui organisent régulièrement des représentations et attirent de nombreux participants. Parmi leurs membres, 50 sont capables de transmettre leur savoir.

Les clubs ont réussi à conserver plus de 30 mélodies anciennes tout en développant 20 nouvelles.

Tous les clubs fonctionnent grâce aux cotisations de leurs membres.