Au rythme solennel des marches militaires et des pas cadencés des journées de septembre, la mémoire nationale résonne à nouveau, faisant remonter l’écho de Co Loa il y a plus de 2 300 ans.
De l’éclat métallique de milliers de flèches de bronze à la couleur rouge écarlate du drapeau national d’aujourd’hui, l’histoire de l’édification et de la défense du pays atteste que le sang des Lac Hong n’a jamais cessé de vibrer, indomptable et éternel.
Une victoire éclatante ouvrant l’histoire de la défense nationale
Au cours de l’histoire, l’exploit de Co Loa, survenu il y a plus de deux millénaires, est toujours considéré comme le point de départ de la tradition vietnamienne de résistance à l’envahisseur.
Le colonel général, académicien, docteur et Héros des forces armées populaires Nguyen Huy Hieu, ainsi que l’ingénieur Vu Dinh Thanh, spécialiste technique du NPO ALMAZ (Moscou, Russie), ont tous deux affirmé que la citadelle de Co Loa et l’« arbalète magique » du roi An Duong Vuong ont permis au peuple d’Au Lac de vaincre 500 000 soldats Qin, et plus tard de repousser à maintes reprises les troupes d’invasion de la dynastie Zhao.
Ce fait est non seulement consigné dans l'histoire vietnamienne, mais aussi dans les Mémoires historiques de Sima Qian et dans le Huainanzi, deux œuvres classiques de l’historiographie chinoise.

Les archives reconnaissent que la puissante armée Qin, qui avait auparavant unifié six royaumes, subit une lourde défaite dans le sud, entraînant la mort du commandant Do Thu et celle de dizaines de milliers de soldats.
Pour la première fois, les troupes invincibles des Qin ont étaient défaites par les guerriers d'Au Lac.
Les fouilles archéologiques menées à Co Loa ont mis au jour des dizaines de milliers de flèches de bronze, preuve irréfutable d’un savoir-faire militaire de pointe. Petites et compactes, au centre de gravité concentré dans la pointe, elles pouvaient voler loin, tourner autour de leur axe et transpercer les armures de fer.
Les motifs gravés sur les tambours de bronze de Ngoc Lu et de Co Loa montrent des archers posant le pied sur la corde pour tenir le fût de la flèche et ne décocher que la pointe, révélant une technique originale et une créativité en avance sur son temps.
L’arbalète magique ne servait pas seulement à tirer droit, mais pouvait également lancer une série de flèches très haut, grâce à la force de gravité qui crée une force destructrice très puissante.
C'est cette force qui confère aux armes d'Au Lac un avantage absolu face à l'ennemi : leur puissance se déployait à longue distance, à l’inverse des arcs et arbalètes classiques qui perdaient en efficacité au fur et à mesure que la portée augmentait. Ainsi, les guerriers d’Au Lac pouvaient frapper leurs ennemis tout en restant hors d’atteinte.

Les chercheurs d’aujourd’hui confirment que l’« arbalète magique » n’est pas une légende, mais qu’elle était un système technologique militaire complet que nos ancêtres ont construit et perfectionné.
Des ateliers de fonte des flèches de bronze, des artisans forgerons et des archers, des ouvrages défensifs comme la tour de tir Ngu Xa Dai ou la citadelle en spirale de Co Loa, s’élevant en neuf anneaux concentriques, tout contribuait à former le plus grand et le plus moderne « complexe défensif » de l'époque.
Selon les Annales complètes du Đại Việt, la citadelle de Co Loa aurait atteint la hauteur des montagnes Kunlun, estimée à au moins 90 mètres.
Combinée à la trajectoire ascendante des tirs de « l’arbalète magique », la vitesse de chute des flèches pouvait atteindre 65 mètres par seconde, de quoi percer tout type d’armures de fer.
Les livres historiques chinois ont décrit la scène où dix mille soldats furent tués d'un seul coup, démontrant ainsi la puissance redoutable de cette arme spéciale.
Preuve de l'intelligence et de l’héroïsme des Vietnamiens
En comparaison avec les armes modernes, l’ingénieur Vu Dinh Thanh souligne qu’il y a plus de 2 000 ans, nos ancêtres savaient déjà exploiter la loi de la gravité pour accroître le pouvoir destructeur de leurs armes.
C'est une preuve irréfutable d'une intelligence militaire intemporelle, contribuant à la victoire et à la survie de la nation.
L’exploit de Co Loa, l’« arbalète magique » et les flèches de bronze incarnent à la fois le génie militaire, l’art de la guerre et la force défensive du peuple d’Au Lac.

Au fil des ans, le colonel général Nguyen Huy Hieu et l'ingénieur Vu Dinh Thanh se sont consacrés à la compréhension du mystère de l'arbalète d'un point de vue scientifique moderne.
Actuellement, l'équipe de recherche continue de perfectionner le modèle d'arbalète capable de tirer 200 flèches simultanément, et envisage prochainement de demander l’autorisation de tester une version lançant des dizaines de milliers de projectiles, conformément aux descriptions des légendes.
« L'arbalète magique » de Co Loa s'impose progressivement comme une véritable entité historique, dotée d'une grande valeur scientifique et culturelle.
Clarifier cela renforce également la fierté d'une nation qui n'a jamais été soumise et perpétue la tradition transmise par les rois Hung aux générations futures.