Le Vietnam ambitionne de devenir un "tigre économique" d'Asie

Le journal thaïlandais The Nation estime que le Vietnam s'affirme de plus en plus comme une économie émergente capable de dépasser la Thaïlande sur plusieurs fronts.

Un navire international de 200 000 TPL accoste au port de Gemalink. Photo : VNA.
Un navire international de 200 000 TPL accoste au port de Gemalink. Photo : VNA.

Selon un article publié le 19 août, le Vietnam a récemment lancé un plan national de développement prévoyant d'investir environ 1 500 milliards de bahts (soit près de 48,7 milliards de dollars) dans 250 projets d'infrastructures et de logement à l'échelle nationale.

L'objectif est d'atteindre une croissance de 8 % du PIB en 2025, puis de maintenir une progression à deux chiffres. Le pays ambitionne ainsi de devenir le prochain "tigre économique d'Asie" et d'atteindre le statut de pays à revenu élevé d'ici 2045.

Jusqu'à présent, l'économie vietnamienne reposait principalement sur les exportations et les investissements directs étrangers, ce qui la rendait vulnérable aux chocs extérieurs.

Pour réduire cette dépendance, le gouvernement stimule actuellement la demande intérieure par des investissements massifs dans les infrastructures.

À la fin de 2024, le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, To Lam, avait déjà annoncé l'ouverture d'une "nouvelle ère de développement", marquant la plus vaste réforme économique depuis plusieurs décennies. Inspirée par la République de Corée et Taïwan (Chine), cette stratégie vise à sortir des millions de personnes de la pauvreté et à rapprocher le pays du groupe des économies les plus avancées d'Asie.

La progression est déjà visible : le revenu annuel par habitant à Hanoi est passé de 1 200 dollars en 1990 à 16 385 dollars aujourd'hui. Cette croissance a été rendue possible par la transformation du pays en un pôle manufacturier mondial.

Cependant, le modèle de croissance à bas coûts montre ses limites, ce qui oblige le Vietnam à se tourner vers les hautes technologies, l'énergie verte et le renforcement du secteur privé.

Des experts thaïlandais estiment que le Vietnam avance grâce à des réformes structurelles concrètes, notamment la simplification administrative et la réduction des dépenses publiques.

Selon eux, la Chine et la République de Corée privilégient désormais le Vietnam plutôt que la Thaïlande.

Kriengkrai Thiennukul, président de la Fédération des industries thaïlandaises (FTI), a estimé que le Vietnam tire efficacement parti des évolutions de la politique fiscale américaine et des réglementations commerciales mondiales pour s'ajuster.

Poj Aramwattananont, président de la Chambre de commerce thaïlandaise, a également salué la stratégie vietnamienne d'expansion des investissements dans les infrastructures, la considérant comme une démarche proactive pour maintenir la croissance et faire face aux impacts des politiques commerciales mondiales.

Selon lui, alors que le Vietnam accélère grâce aux exportations et aux investissements dans les infrastructures, la Thaïlande demeure lente, sans politiques claires ni stables, risquant ainsi de perdre la confiance des investisseurs.

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