Le Vietnam s’efforce de mettre en œuvre l’EUDR dans les industries du café et du bois

Le 30 juillet, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en coordination avec le Département des forêts, a organisé un colloque pour évaluer le niveau de préparation à la mise en œuvre le règlement de l'UE contre la déforestation (EUDR) pour les secteurs du café et du bois au Vietnam.
Lors du colloque pour évaluer le niveau de préparation à la mise en œuvre le règlement de l'UE contre la déforestation (EUDR) pour les secteurs du café et du bois au Vietnam. Photo: baoquocte
Lors du colloque pour évaluer le niveau de préparation à la mise en œuvre le règlement de l'UE contre la déforestation (EUDR) pour les secteurs du café et du bois au Vietnam. Photo: baoquocte

Celui-ci visait à mettre à jour les dernières informations sur l'EUDR et à discuter des résultats de l'examen et de l'évaluation du niveau de préparation à la mise en œuvre de l'EUDR mené aux niveaux national et provincial.

L’EUDR, qui est entré en vigueur le 29 juin 2023, stipule que tous les produits contenant les sept produits qui menacent les forêts, que sont le bétail, le soja, l’huile de palme et bois, ainsi que le cacao, le café et le caoutchouc, doivent prouver qu’ils ne proviennent pas de terres déboisées. Pour garantir la conformité de leurs produits à la réglementation, les entreprises doivent être certifiées.

Les grandes entreprises important ces articles vers l’Europe devront se conformer au EUDR à partir du 30 décembre 2024, tandis que les petites et moyennes entreprises (PME) devront s'y conformer à partir du 30 juin 2025.

Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les parties concernées au Vietnam se sont adaptés de manière proactive à l'EUDR en élaborant et en promulguant un plan d'action pour se conformer à cette réglementation. Ce cadre d'action fournit des conseils complets aux organisations nationales et provinciales, garantissant que des mesures pratiques sont prises pour soutenir les processus de diligence raisonnable.

Le colloque a souligné les efforts du Vietnam dans le processus de mise en œuvre de l'EUDR, en particulier dans les filière du café et du bois, et a fourni des informations pratiques pour soutenir les plans d'action conformément aux exigences de l’EUDR.

Outre les discussions sur le partage de données, les méthodes d'analyse, la légalité et le soutien aux petits agriculteurs, les délégués ont discuté des expériences de plusieurs pays.

Par exemple, le système national d'identification des agriculteurs du Pérou a distribué des points GPS pour plus de 2 millions d'agriculteurs inscrits, avec pour objectif de collecter 500 000 polygones d'ici décembre 2024 pour les producteurs de café et de cacao. Les agriculteurs enregistrent l'application auto-descriptive pour ajouter des informations sur leur droit foncier, l'année de plantation et les données de production, facilitant ainsi les futurs systèmes de traçabilité.

La plateforme nationale indonésienne SatuData a fourni plusieurs cartes de l'utilisation et des changements des terres, liées à un nouveau site internet de traçabilité de l'huile de palme, aidant les parties à accéder à ces données et méthodes à des fins d'explication.

La Côte d'Ivoire et le Ghana ont tous deux mis en place des systèmes nationaux de traçabilité du cacao avec des codes d'agriculteurs et des polygones de plantations de cacao, soutenant le contrôle de la qualité, des services de promotion agricole et de la conformité grâce aux informations numérisées.

En Équateur et au Costa Rica, le PNUD a coopéré avec Lavazza et Silva Cacao pour piloter une production de café et de cacao durable sans déforestation. L'initiative comprend la création d'un plan de traçabilité complet, la mise en œuvre de politiques nationales de déforestation, l'établissement d'accords commerciaux, la garantie de prix équitables pour les agriculteurs et la promotion d'activités durables.

« Les résultats de l'évaluation du niveau de préparation éclaireront les stratégies et les actions, garantissant que le Vietnam reste un pays leader en matière de production durable et ne provoque pas de déforestation », a déclaré Patrick Haverman, représentant en chef adjoint du PNUD au Vietnam,

Selon lui, « tout d’abord, le partage des données et des cartes est nécessaire. Nous devons déclarér clairement la manière dont le gouvernement partagera les données et les cartes avec les partise, y compris les plateformes qui seront utilisées et les types de données qui peuvent être partagées.

Deuxièmement, nous devons développer des méthodes analytiques de définition des forêts, zéro déforestation et l’analyse des risques.

Troisièmement, l’analyse de la légalité est tout aussi importante et, enfin, nous devons nous concentrer sur le soutien aux petits exploitants qui sont confrontés à de nombreux défis. Il est important de lẻu fournir les ressources et les connaissances nécessaires pour se conformer à l’EUDR sans affecter indûment leurs moyens de subsistance. »

Pour sa part, Tran Quang Bao, directeur du Département des forêts, a souligné que c'était une époque où les filières bois et café ainsi que caoutchouc du Vietnam étaient les plus touchées par l’EUDR.

Pour mettre en œuvre l'EUDR au Vietnam, outre des réglementations en matière de politique foncière, de développement agricole et forestier conforme aux normes des chaînes de valeur, les exigences des marchés intérieurs et d'exportation nécessitent une capacité de gestion et une approche interdisciplinaire des agences de gestion et des parties concernées ainsi que la participation des entreprises, des fournisseurs, des agriculteurs et des communautés.

Le colloque est l'une des activités du projet « Gestion globale et durable du paysage à travers l'approche du développement durable sans provoquer de déforestation à Lam Dong et Dak Nong au Vietnam » (projet iLandscape) parrainé par l'Union européenne.