Ces jours-ci, ils brillent de tous leurs éclats à la fête de Lim (dans le district de Tiên Du, province de Bac Ninh), l’une des plus grandes festivités printanières du Nord du Vietnam. Alors que d’autres arts traditionnels résistent difficilement aux tempêtes de la modernité, le quan họ, lui, a toujours tenu bon. Il faut dire que la province de Bac Ninh n’a jamais manqué d’initiatives pour le protéger et valoriser.
Tous les jeudis et samedis soirs, les membres du club de quan họ de Lô Bao se réunissent à la maison culturelle du village. Certains n’ont que cinq ans et ont encore du mal à articuler les mots. Les maîtres leur expliquent les secrets des costumes et des comportements typiques des pratiquants du quan họ. La petite Nguyên Phuong Uyên s’en réjouit...
« Ces réunions de club sont comme des classes où on apprend à chanter. Mais pas seulement, parce qu’en plus de nous aider à chanter mieux chaque jour, les maîtresses nous donnent également des leçons de vie et des connaissances diverses », dit-elle.
Phuong Uyên parlait de maîtresses, qui sont des chanteuses chevronnées de quan ho, mais il y a également des maîtres chanteurs qui ne sont pas moins engagés. Leur motivation a un effet contagieux sur les enfants, dont voici deux représentantes.
« Ça fait longtemps que j’apprends le quan ho et j’en suis très heureuse. J’aime ce chant depuis que je suis toute petite, en écoutant les adultes chanter. Je rêve de pouvoir un jour chanter comme eux », partage la première.
« Au début, je n’étais pas très motivée, mais les leçons m’ont fait changer d’avis et maintenant, je ne manque aucun cours », dit la seconde.
La province de Bac Ninh est la première du pays à attribuer des allocations mensuelles aux maîtres chanteurs et des dons annuels aux villages de tradition quan ho.
Cependant, de nombreux maîtres n’ont pas attendu l’aide des autorités pour transmettre leur savoir gratuitement. C’est le cas de Nghiêm Thi Tinh, du club de quan họ de Lô Bao.
« L’inscription par l’UNESCO du quan họ sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité nous rend plus responsables quant à la préservation de ce trésor. L’une des choses que nous pouvons faire est de collecter des airs anciens et de les transmettre à la jeune génération », partage-t-elle.
En plus des clubs villageois, l’apprentissage du quan ho est officiellement entré dans le programme scolaire de Bac Ninh, où les écoles ont créé plus de 600 clubs de quan họ, comme l’indique Nguyên Xuân Trung, directeur adjoint du Département provincial de la Culture, des Sports et du Tourisme.
« Nous apprécions les clubs de quan ho qui s’avèrent très efficaces dans la sauvegarde et la valorisation de cet art traditionnel de Bac Ninh. Nous continuerons de les soutenir », affirme-t-il.
Suite à la Conférence nationale sur la culture de 2021, Bac Ninh a été l’une des premières localités du pays à organiser une conférence provinciale, dans le but de trouver des mesures pour valoriser ses ressources culturelles, notamment le quan họ. La création et le maintien des clubs de quan ho pour enfants s’inscrivent dans le cadre de ces initiatives.