

Marchande d'organes à la rue des Voiles (actuellement rue Hàng Buôm) à Hanoi lors du Têt Ât Mùi en 1955.
Avec un beau mariage entre photos d'antan, effets sonores et dessins évocateurs, l’exposition-installation « Les marchands ambulants et les cris de la rue à Hanoi » se poursuit à l’Institut Français de Hanoi-L’Espace au 24 Tràng Tiên, Hoàn Kiêm à Hà Nội, a réveillé des nostalgies, ainsi que des souvenirs de Hanoi d’antan.
L'exposition présente une collection de croquis, de dessins et d’aquarelles réalisée par quinze élèves de l’École supérieure des beaux-arts de l’Indochine et leur professeur Ferdinand de Fénis entre 1925 et 1929.
lls ont croqué avec talent le petit monde des marchands ambulants qui sillonnaient les rues de la capitale dès les premières lueurs du jour pour proposer une large variété de fruits et légumes, de friandises et de plats à consommer sur place, ect.
Toute l’originalité de ces dessins est de décrire avec gourmandise les plats proposés aux coins des rues et d’avoir saisi la musicalité des accroches des marchands pour tenter leurs clients.


Ces dessins ont été réalisés par des étudiants de l’École supérieure des beaux-arts de l’Indochine, dont Tô Ngoc Vân, devenu plus tard peintre vietnamien connu.
Le public aura la possibilité de revivre l’ambiance du passé en traversant la passerelle du temps, constituée de 27 clichés en noir et blanc qui s’illuminent au contact du public, ect.
Plus particulièrement, les cris des marchands ambulants de la rue de Hanoi, reconstitués par les artistes du groupe Dông Kinh cô nhac et l’artiste Dàm Quang Minh, ont ramené le public à la mémoire et aux parfums de Hanoi d’antan.
Parallèlement à ces marchands, des démarcheurs ambulants spécialisés dans la récupération rachetaient ou troquaient des objets hors d’usage et des rebuts des plus divers. Ainsi pouvait-on entendre :
Ai lông gà, lông vịt, đồng nát bán đi…
(Qui [vend] des plumes de poulet, plumes de canard, morceaux de cuivre…)
Tóc rối đổi kẹo, vỏ chai, hộp xà phòng bán na...à...ào!!!
(Cheveux emmêlés à échanger contre du nougat, bouteilles, boîte à savon à vendre !)
Aujourd’hui, leur mode de déplacement tout comme leurs marchandises ont évolué. Ainsi, la bicyclette remplace progressivement la vente à pied et les palanches. La technique du crieur s’est également modernisée et s’est adaptée à un environnement urbain extrêmement bruyant : pour haranguer leurs clients, de nombreux vendeurs diffusent maintenant à l’aide d’un haut-parleur relié à un magnétophone alimenté par une petite batterie (le tout fixé sur le cadre de leur vélo), des cris préenregistrés.
Quelques images de l’exposition-installation :

Marchande de poisson sur un marché de Hanoi.


Marchande de tiêt canh long lon (plats à base d'abats) sur un marché de Hanoi.

Vendeuses de nourriture portant à la palanche dans une rue de Hanoi. Cliché Noël, avant 1922.

Marché aux poissons.

Devant le marché de Dông Xuân de Hanoi.

Vendeuses de fleurs au moment du Têt traditionel (Têt nguyên dan) à Hanoi.

Porteur d'eau devant la porte de Dông Hà, ancienne rue Jean Dupuis à Hanoi. Cliché Henri Parmentier, avant 1949.

Vendeur de plats cuisinés à la vapeur devant son fourneau. Cliché Louis, avant 1930.

Marchandes de fleurs sur le trottoir près du marché Dông Xuân à Hanoi.
Marchande de tiêt canh long lon (plats à base d'abats) sur un marché de Hanoi.
Petit marché devant une pagode ou un temple.
Marchands de soupe près du lac de Hoàn Kiêm.
Marchande de crevettes séchés lors du Têt Ât Mùi en 1955 à Hanoi.