Renforcement des politiques de soutien en faveur des artisans appartenant à des minorités ethniques

La mise en place d’une allocation de subsistance mensuelle pour les artisans qui se sont vu décerner les titres honorifiques de l’État les aide à continuer à nourrir l’aspiration de contribution et de transmission des valeurs culturelles traditionnelles à la jeune génération.

En 2019, A Le, issu de l’ethnie Mơ Nâm, qui est une branche de l’ethnie minoritaire Xơ Đăng (au village de Kon Chênh, commune de Mang Canh, district de Kon Plong, province de Kon Tum) s’est vu décerner le titre « Artisan d'élite » dans le domaine de représentations artistiques folkloriques. À cette époque-là, il a reçu environ 13 millions de VND comme une prime de ce titre. Cependant, à partir de ce moment-là, il n’a reçu aucun autre bonus ou allocution.

Les revenus de l'artisan A Le sont assez modestes, en provenance de son enseignement du gong ou de sa participation à des spectacles artistiques.

A Le connaît très bien les techniques de gong, de soufflage de flûte tà vẩu, et de tissage. Actuellement, à l’âge de 70 ans, il continue l'enseignement de la pratique du gong aux jeunes.

A Le connaît très bien les techniques de gong, de soufflage de flûte tà vẩu, et de tissage. Photo : NDEL.

A Jring Deng, issu de l’ethnie Jo Long - une branche de l’ethnie minoritaire Ba Na, est le chef du village de Kon Brap Ju (commune de Tan Lap, district de Kon Ray, province de Kon Tum). Il a reçu le titre « Artisan d'élite » dans le domaine de patrimoine culturel immatériel en 2018.

Dans la maison communale du village, il enseigne toujours de tout cœur le jeu du gong à la jeune génération sans demander aucune rémunération ni condition financière.

Dans le village d'Ako Dhong, quartier de Tan Lap, ville de Buon Ma Thuot, province de Dak Lak, à l’âge de 90 ans, l'artisan Ama H'Loan fabrique encore des instruments de musique traditionnels de l’ethnie Ê Đê tels que : Đǐng buôt, Đǐng năm, Đǐng tăk ta.

Récompensé du titre « Artisan d'élite » en 2019, il est l'un des rares artisans encore à fabriquer des instruments de musique traditionnels de la province de Dak Lak.

En réalité, dans les zones montagneuses reculées ou peuplées de minorités ethniques, le travail de préservation culturelle traditionnelle se heurte à de nombreuses difficultés, tant en ressources humaines qu’en financement.

Le financement de l'État ne soutient que partiellement ces activités, tandis que l'autoapprentissage et l'auto-étude au sein de la communauté restent l'essentiel.

Une séance d’entraînement des Hà Nhì du Club de chants et danses folkloriques de la commune de Ka Lang, district de Muong Tè, province de Lai Châu (Nord). Photo : VNA.

Plusieurs localités ne peuvent ouvrir que des cours de courte durée, d’une durée de quelques semaines. C’est pourquoi les apprenants ne puissent qu’accéder à des connaissances de base.

Les artisans sont véritablement une encyclopédie vivante de la culture et de l’histoire des ethnies, comme un fil qui relie le passé et le présent, et connecte toute la communauté.

Après l'adoption de la loi sur le patrimoine culturel (amendée) fin 2024, ent janvier 2025, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a édifié le projet de décret réglementant les politiques pour les artisans, dont l'allocation mensuelle de subsistance pour les « Artisans du peuple » et « Artisans émérites ».

De plus, ces derniers bénéficieraient également d'une subvention à 100% sur les frais d'assurance maladie. Ce projet suscite l’attention de nombreux artisans et agences de gestion culturelle.

Dans un contexte de diminution du nombre d'artisans, des politiques de soutien constitueront une reconnaissance et un honneur du rôle et du talent de cette force essentielle dans le travail de préservation et de promotion de l’identité culturelle nationale.