Renforcement des ressources pour la conservation du patrimoine culturel

Dans un contexte où de nombreux sites du patrimoine culturel au Vietnam sont confrontés au risque de dégradation en raison de l'impact de la nature, du temps et, parfois, du manque de conscience humaine, la conservation du patrimoine devient une tâche urgente.

Les produits en brocart créés à partir de la technique de tissage « Tam Huc Man » dé Thais du village de Hoa Tien (Nghe An), que l'on croyait éteinte, sont largement diffusés grâce au soutien du British Council. Photo: NDEL
Les produits en brocart créés à partir de la technique de tissage « Tam Huc Man » dé Thais du village de Hoa Tien (Nghe An), que l'on croyait éteinte, sont largement diffusés grâce au soutien du British Council. Photo: NDEL

S'il ne repose que sur les ressources nationales, l'effort de conservation aura du mal à atteindre une efficacité élevée.

Par conséquent, la mobilisation du partenariat et du soutien des organisations internationales est considérée comme une solution cruciale, permettant à la fois de mobiliser des ressources financières et d'élargir les opportunités d'apprentissage des expériences de la communauté mondiale. Depuis de nombreuses années, le British Council au Vietnam est une organisation qui soutient de nombreux patrimoines locaux à travers le projet « Patrimoine en lien ».

Nguyen Duc Tang, directeur du Centre de Recherche et de Valorisation du Patrimoine culturel (Association du Patrimoine culturel du Vietnam), a déclaré : « Le British Council a accompagné notre centre pour fournir un soutien financier et technique à neuf projets locaux, tels que le projet « Renforcement des capacités des femmes H'Mông à Pà Cò (Hoa Binh) à partir des techniques artisanales traditionnelles » ou « Restauration du métier “Tam Huc Man” (Produits en brocart créés à partir de la technique de tissage des Thais). Nous avons bien utilisé ces ressources et obtenu de nombreux résultats encourageants. »

La ville de Hue est actuellement en tête du pays en matière de conservation, grâce au soutien de nombreuses organisations internationales. La localité a coordonné ses actions avec 15 gouvernements, 50 organisations non gouvernementales (ONG), et plus de 10 organismes de conseil technique international, mettant en œuvre des dizaines de projets de recherche et de restauration du patrimoine. Un exemple typique est le projet de « Restauration du Trieu To Mieu dans la Cité impériale de Hué », financé à hauteur de 700 000 dollars par le Fonds pour la Préservation Culturelle (AFCP) de l'Ambassade des États-Unis au Vietnam, représentant l'une des plus importantes subventions de cette organisation au Vietnam.

Phan Thanh Hai, directeur du Service de la Culture et des Sports de la ville de Hué, a estimé que : « Les projets de coopération internationale n'apportent pas seulement un soutien financier, mais aident également le Vietnam à accéder à des technologies avancées. Les équipes de cadres, de spécialistes et d'artistes de Hué ont également été formées, renforçant leurs compétences professionnelles à travers ces projets. »

Depuis plus de 20 ans, le Fonds pour la Conservation du Patrimoine culturel de l'Ambassade des États-Unis a soutenu 16 projets au Vietnam avec un budget de 1,2 million de dollars, contribuant à la renaissance de nombreux patrimoines culturels. Katte Bartlett, attachée culturelle de l'Ambassade des États-Unis, a souligné que l'objectif du fonds n'est pas seulement de conserver l'architecture, mais aussi de préserver le chant folklorique, les coutumes et les pratiques qui constituent l'identité culturelle vietnamienne.

De nombreux autres pays accompagnent également le Vietnam dans la protection de son patrimoine. L'Inde a financé plus de 50 milliards de dongs pour le projet de conservation du complexe de My Son dans la province de Quang Nam, un site lié à la culture Cham Pa. La France collabore avec Hanoï pour la préservation des anciennes villas coloniales, maintenant l'espace architectural français au cœur de la métropole moderne.

L'UNESCO a soutenu la recherche, la constitution de dossiers et fourni des conseils techniques pendant de nombreuses années, contribuant à l'inscription du Nha nhac (musique de cour) de Hué, du Ca tru ou le Culte des Déesses-Mères en tant que Patrimoine culturel Immatériel Représentatif de l'Humanité. L'Allemagne investit dans la conservation de l'architecture en briques anciennes, tandis que le Japon contribue aux programmes de formation des ressources humaines. La République de Corée, l'Italie ou l'Union européenne (UE) soutiennent également de nombreux projets s'étendant du nord au sud.

La participation des partenaires étrangers a modifié l'approche du patrimoine, passant d'une simple restauration à une gestion durable, liant les intérêts communautaires au développement économique local. Les projets communautaires montrent que lorsque les citoyens reçoivent l'autonomie et les connaissances nécessaires, ils préservent non seulement les valeurs culturelles, mais créent également des sources de revenus stables grâce au tourisme et aux produits artisanaux. Le partage d'expérience entre experts internationaux et agents de conservation nationaux permet de raccourcir le temps de restauration tout en appliquant plus rapidement les méthodes scientifiques sur le terrain.

Do Van Tru, président de l'Association du Patrimoine culturel du Vietnam, a affirmé : « La protection et la valorisation du patrimoine ne sont pas la seule responsabilité du Vietnam, mais nécessitent l'engagement de la communauté internationale. L'expérience et les techniques des autres pays contribueront à une conservation plus efficace, tout en permettant la promotion du patrimoine vietnamien dans le monde. »

Bien qu'elle apporte de nombreux avantages, la coopération internationale pour la conservation du patrimoine est confrontée à plusieurs défis : des différences dans les conceptions de la conservation entre les pays, un manque de coordination véritablement synchrone au niveau national. Certains projets sont entravés par des mécanismes et des politiques complexes, tandis qu'il y a un manque de personnel spécialisé pour absorber et appliquer les techniques modernes.

Pour que le soutien extérieur soit efficace, le Vietnam doit continuer à élargir son réseau de partenaires, à mettre l'accent sur la formation du personnel et à combiner les ressources internationales avec l'initiative de la communauté nationale. À long terme, l'élaboration de politiques transparentes et d'un cadre juridique adapté créera un environnement favorable aux projets, évitant les chevauchements et le gaspillage des ressources.

La coopération avec les organisations internationales devient ainsi un pont essentiel dans la mission de conservation et de valorisation du patrimoine culturel vietnamien. De Hue à My Son, de Hanoï aux hameaux des hauts plateaux, ce partenariat contribue non seulement à la renaissance du patrimoine, mais diffuse également l'essence culturelle vietnamienne à l'échelle mondiale.

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