Sin Suôi Hô : Quand les soldats frontaliers accompagnent les villageois vers le développement

Grâce à l’engagement des gardes-frontières, le village de Sin Suôi Hô a opéré une transformation positive, passant d’une région pauvre marquée par des défis sociaux à un modèle de tourisme communautaire.

Cette collaboration exemplaire entre militaires et villageois a permis non seulement de préserver la culture locale, mais aussi de développer des initiatives économiques durables, contribuant à améliorer la vie des habitants.

La beauté pittoresque de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.
La beauté pittoresque de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Situé dans la région frontalière du nord du Vietnam, à environ 30 km de la ville de Lai Châu et perché à près de 1 500 mètres d’altitude, le village de Sin Suôi Hô, dans la commune éponyme (district de Phong Thô, province de Lai Châu, au Nord du Vietnam), se distingue par la splendeur de ses paysages naturels et la richesse culturelle de la communauté H'Mông. Cependant, ce village était autrefois connu comme une terre marquée par la pauvreté et des pratiques rétrogrades.

Un village transformé par l’union des forces

« Autrefois, les conditions de vie des habitants étaient extrêmement difficiles, les chemins d’accès au village n’étaient que des sentiers, et de nombreuses personnes étaient dépendantes de l’opium ou de l’alcool, laissant peu d’espoir pour l’avenir », se souvient Vàng A Chinh, chef du village de Sin Suôi Hô.

Avec le soutien des gardes-frontières, M. Vàng A Chinh s’est engagé à sensibiliser les habitants aux méfaits de l’opium et à encourager les jeunes à suivre des cures de désintoxication. Ensemble, ils ont persuadé les villageois de participer à la construction d’un modèle de tourisme communautaire.

« Les gardes-frontières ont vécu avec les habitants, partagé leur quotidien et ont parfois dû détruire directement les cultures d’opium. C’est grâce à eux que le village est devenu ce qu’il est aujourd’hui », explique le chef de village.

Début 2014, le village est parvenu à éradiquer complètement les problèmes de dépendance. Mais une question persistait : « L’opium a été détruit, mais comment sortir de la pauvreté ? », s’interrogeait Vàng A Chinh.

Vàng A Chinh, chef du village de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Vàng A Chinh, chef du village de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Avec détermination, il a pris l’initiative d’embellir son propre foyer pour inspirer les autres villageois. Aidé par les gardes-frontières, il a incité les habitants à rénover leurs maisons et leurs terres. Ceux qui en avaient les moyens ont été encouragés à développer des services d’hébergement en homestay, tandis que les autres se sont concentrés sur l’élevage, la culture maraîchère ou la fourniture de produits locaux pour le tourisme.

Les gardes-frontières, qui patrouillent régulièrement dans la région, ont joué un rôle central dans l’élaboration de plans de développement économique structurés, collaborant directement avec les habitants et partageant leur expertise.

« Les gardes-frontières sont très proches des habitants. Ils nous guident pour exploiter au mieux les potentiels locaux et transformer nos atouts naturels en avantages économiques », souligne Vàng A Chinh.

Un modèle de tourisme communautaire exemplaire

En 2015, toutes les routes menant au village et aux habitations ont été bétonnées, ce qui a facilité l’accès pour les visiteurs.

Trois ans plus tard, en 2018, Sin Suôi Hô a été officiellement reconnu comme un village de tourisme communautaire.

En 2022, il a été désigné comme l’un des quatre plus beaux villages touristiques du Vietnam par l’ASEAN.

Vue du coucher de soleil coloré à Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Vue du coucher de soleil coloré à Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Aujourd’hui, Sin Suôi Hô attire plus de 20 000 visiteurs chaque année, générant des revenus annuels d’environ 10 milliards de dongs (près de 400 000 euros). Le village compte 148 foyers, dont une vingtaine participent activement au développement du tourisme, tandis que les autres se consacrent à l’agriculture et à la sylviculture.

Le village s’est également distingué par son initiative « cinq sans » : pas de déchets jetés de manière anarchique, pas d’animaux en liberté, pas de consommation excessive d’alcool ou de tabac, pas de jeux d’argent et pas de vols. Ces pratiques ont renforcé son attractivité en tant que destination culturelle et écologique.

Les hébergements des habitants sont soigneusement décorés pour refléter l’identité culturelle des Hmông, des portails en corde aux objets artisanaux du quotidien. Les visiteurs peuvent également déguster des plats traditionnels, comme le porc rôti, le mèn mén (farine de maïs cuite à la vapeur), l’alcool de maïs ou les gâteaux de riz gluant, tout en profitant de spectacles de danse et de musique folkloriques, ainsi que des marchés locaux animés.

Des habitants de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Des habitants de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

L’alliance entre soldats et villageois, moteur du développement

Les gardes-frontières ont joué un rôle crucial dans cette transformation. Ils ne se sont pas contentés de récolter les cultures ou d’aider les habitants lors des réunions de sensibilisation, mais ont également introduit des techniques agricoles modernes pour cultiver des plantes à forte valeur économique, comme les orchidées ou les herbes médicinales.

« Nous avons collaboré étroitement avec les autorités locales et les habitants pour résoudre des problèmes concrets, comme les maladies des cultures ou les difficultés liées à la production », explique le capitaine Nguyên Huu Tho, commandant adjoint du poste de garde-frontière de Sin Suôi Hô.

Le capitaine Nguyên Huu Tho, commandant adjoint du poste de garde-frontière de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Le capitaine Nguyên Huu Tho, commandant adjoint du poste de garde-frontière de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Les gardes-frontières ont également intégré des fonctions stratégiques au sein de l’administration locale, assumant des postes comme secrétaire du parti ou adjoint permanent du comité du parti de la commune, contribuant ainsi directement au développement socioéconomique du village.

Un exemple de solidarité et de résilience

Selon Nguyên Manh Hùng, secrétaire du parti et président du conseil populaire de la commune de Sin Suôi Hô, la coopération étroite entre les gardes-frontières, les autorités locales et les habitants a permis de poser des bases solides pour le développement socioéconomique de cette région frontalière.

« Lorsque les conditions de vie des habitants s’améliorent, la coordination entre les gardes-frontières, les citoyens et les autorités locales doit devenir encore plus harmonieuse et cohérente. C’est la clé pour construire une économie durable dans les zones frontalières », affirme Nguyên Manh Hùng.

Nguyên Manh Hùng, secrétaire du parti et président du conseil populaire de la commune de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

Nguyên Manh Hùng, secrétaire du parti et président du conseil populaire de la commune de Sin Suôi Hô. Photo : VOV.

La transformation de Sin Suôi Hô illustre la puissance de l’union entre les forces armées et les populations locales. Ensemble, ils ont surmonté des défis considérables, créant non seulement une destination touristique appréciée, mais aussi un modèle de développement pour les régions reculées du pays.