Le pays étant alors sous la domination chinoise, Triêu Thi Trinh a nourri très tôt une volonté ferme de combattre et d’expulser les agresseurs. «Je veux venir dans le vent violent, franchir les vagues farouches, sabrer le balénoptère dans la Mer Orientale, expulser les agresseurs chinois et libérer la population du joug de l’esclavage». Cette confidence de la jeune patriote est devenue ce temps-là un «serment» exhortant le mouvement d’insurrection.
À l’âge de 19 ans, en compagnie de son frère aîné Triêu Quôc Dat, elle a rassemblé et dirigé les forces insurrectionnelles. Leur soulèvement a éclaté en 248. Par malheur, Triêu Quôc Dat est décédé brutalement suite à une grave maladie. Triêu Thi Trinh a continué son œuvre révolutionnaire contre les agresseurs. Une lutte inégale qui a finalement abouti à l’échec des forces d’insurrection. Face au ratissage répressif de l’ennemi, Triêu Thi Trinh et ses hommes ont dû se retirer vers la commune de Phu Diên, district de Mi Hoa où elle s’est suicidée avec son épée. Elle avait alors 23 ans. Il existe à Phu Diên un temple dédié au culte de la héroïne Triêu Thi Trinh.
Chose remarquable : Triêu Thi Trinh est classée, par le Listfave, parmi les dix plus grandes héroïnes de tous les temps. À savoir : Fuhao (Chine, 1200 avant J.-C.), Jeanne d’Arc (France, XVe siècle), Septimia Bathzabbai Zénobie (impératrice de Palmyre, IIIe siècle), Thamar de Géorgie (reine de Georgie, XIIIe siècle), Ahhotep (reine d’Égypte), Artémise (Irak), les deux sœurs Trung Trac et Trung Nhi (Vietnam, Ier siècle), Boudica (Grande-Bretagne), Triêu Thi Trinh (Vietnam, IIIe siècle), et Gudit (alias Judith, Éthiopie).