La vice-ministre du Plan et de l'Investissement, Nguyen Thi Bich Ngoc, a déclaré qu’il était nécessaire pour les grandes entreprises d’intégrer les critères ESG (Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leur processus de développement, si elles voulaient faire de grands progrès.
Selon le ministère du Plan et de l'Investissement, dans le cadre de la croissance verte, les critères ESG permettent de mesurer et d'évaluer le développement durable des entreprises. De nombreux partenaires commerciaux et d'investissement majeurs du Vietnam ont actuellement des exigences strictes sur cette question.
Ainsi, dans l’Union européenne (UE), pour vendre leurs produits, les entreprises étrangères devront acheter un "certificat d'émission" aux prix du CO2. De nombreux pays et territoires d'Asie, comme Singapour, la Malaisie, Hong Kong (Chine) et les Philippines, exigent des entreprises publiques qu'elles divulguent leurs performances en matière d’ESG ou demandent aux entreprises de réaliser des rapports sur le développement durable.
En fait, l’application des critères ESG ouvre des opportunités pour élargir les marchés et accroître la coopération entre entreprises. De nombreuses études montrent des avantages de l'application des critères ESG dans le contexte de l'intégration mondiale tels que l'augmentation des parts de marché, la réduction des coûts, la diminution de la pression juridique, l'optimisation des investissements et de la détention d'actifs...
Cependant, combiner les objectifs de croissance avec la protection de l’environnement, la responsabilité sociale et les bonnes pratiques de gouvernance, constitue un problème pour de nombreuses entreprises en raison de capitaux et technologies limités.
En fait, le niveau de compréhension des réglementations environnementales des entreprises vietnamiennes est encore limité. Une enquête de la Chambre vietnamienne de Commerce et d’Industrie (VCCI) montre que seules 31,8% des entreprises privées vietnamiennes ont déclaré comprendre clairement les réglementations environnementales, même si 68% ont déclaré avoir été affectées négativement par le changement climatique.
Selon Bui Thu Thuy, directrice adjointe du Département du développement des entreprises au ministère du Plan et de l'Investissement, le Vietnam dispose actuellement d'une stratégie nationale et d'un plan d'action sur la croissance verte. Mais il reste encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre l’objectif de «zéro émission nette» d’ici 2050.
Le ministère du Plan et de l'Investissement élabore des mécanismes et politiques préférentiels et s'efforce de coopérer avec les bailleurs de fonds internationaux afin de soutenir les entreprises socialement responsables et les entreprises privées ayant de bonnes pratiques en matière de critères ESG.
Parallèlement, ce ministère s'efforce d'élaborer un ensemble de critères nationaux de classification verte.
«Il s'agit d'un cadre juridique très important pour mettre en œuvre les objectifs de croissance verte, et qui constitue une base sur laquelle les ministères, les organismes et les localités pourront choisir des projets d'investissement, allouer des ressources nationales et internationales, des crédits verts...», a estimé la vice-ministre Nguyen Thi Bich Ngoc.
Du point de vue des entreprises, Nguyen Van Dinh, président du conseil d'administration et directeur de la société par actions IEV, espère que dans les temps à venir, le gouvernement aura des politiques spécifiques pour soutenir les entreprises dans la réalisation de l’objectif de neutralité carbone.