Le 23 mai, une conférence de coopération commerciale s’est tenu à Phuc Hoa, l’un des principaux bassins de production, réunissant producteurs, exportateurs et acteurs institutionnels autour d’un objectif commun : structurer la filière et étendre les débouchés du fruit emblématique de la région.
Le litchi de Tan Yen, reconnu pour sa chair juteuse et sucrée, constitue l’un des produits phares du terroir de Bac Giang.
Pour la saison 2025, la superficie cultivée atteint 1 375 hectares, avec une production estimée à 15 500 tonnes – en hausse de 500 tonnes par rapport à 2024. Le segment des litchis précoces, qui représente à lui seul 1 250 hectares, devrait générer environ 15 000 tonnes.
Des standards de qualité élevés pour conquérir l'international
Dans un contexte où la traçabilité et la sécurité alimentaire sont devenues des critères majeurs pour les marchés étrangers, les autorités locales misent sur une montée en gamme.
Plus de 900 hectares sont cultivés selon des normes rigoureuses, dont 455 hectares certifiés VietGAP et GlobalGAP. 33 zones de culture bénéficient d’un code d’exportation vers des destinations exigeantes telles que le Japon, l’Union européenne, l’Australie ou encore la Chine.
La récolte des litchis précoces commencera fin mai pour s’achever aux alentours du 15 juin. Malgré des conditions climatiques parfois difficiles, la campagne 2025 s’annonce prometteuse : « Grâce à l’expertise des cultivateurs et à leur attachement à cette culture traditionnelle, les fruits de cette année présentent une qualité supérieure, avec une sécurité alimentaire garantie et une traçabilité complète », souligne Nguyen Huy Ngoc, vice-président du Comité populaire du district de Tan Yen.
Une mobilisation logistique et commerciale
Alors que les premiers fruits s’apprêtent à être cueillis, les autorités locales ont déjà mis en place un accompagnement pour faciliter la logistique de récolte, d’emballage et de commercialisation. Des contrôles rigoureux sont menés pour s’assurer que les lots destinés à l’exportation répondent aux standards internationaux.
Plus de 30 protocoles d’accord et contrats commerciaux ont été signés avec des entreprises vietnamiennes et étrangères. Cinq partenariats ont également été conclus pour développer des circuits de tourisme rural et écotourisme autour de la culture du litchi.
Pour Nguyen Duc Hung, directeur de l’entreprise Toan Cau Foods, spécialisée dans l’exportation de produits agricoles vers les États-Unis, le Japon ou l’Europe, la clé du succès réside dans une approche intégrée : « Nous collaborons étroitement avec les coopératives pour développer des zones certifiées GlobalGAP. La récolte est suivie d’un traitement et d’un emballage localisés, puis d’un transport réfrigéré jusqu’aux marchés finaux. »
Mais il va plus loin : « Pour que le litchi vietnamien s’impose durablement à l’étranger, il faut construire une chaîne de valeur cohérente. Cela passe par cinq maillons essentiels : des zones de production certifiées, des pratiques culturales sécurisées, une récolte maîtrisée, une conservation moderne et une commercialisation transparente. »
Selon lui, le consommateur moderne recherche non seulement un fruit savoureux, mais aussi un produit traçable, respectueux de l’environnement et porteur d’une histoire de qualité et de durabilité.
À l’issue de la conférence, plusieurs entreprises et coopératives ont officialisé des partenariats pour l’écoulement du litchi précoce et le développement de l’offre touristique locale autour de la filière fruitière. Une manière pour Tan Yen de diversifier ses revenus et d’ancrer le litchi dans un modèle économique rural résilient.