Commerce extérieur : mesures pour une croissance de 12%

Le Vietnam vise une croissance de 12% de ses échanges commerciaux en 2025. Un objectif réalisable étayé par sa position stratégique au cœur des chaînes d’approvisionnement mondiales, sa production en expansion et son intégration approfondie dans l’économie mondiale.
En 2025, le Vietnam vise un chiffre d’affaires à l’exportation de 454 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 12%. Photo : VTV.
En 2025, le Vietnam vise un chiffre d’affaires à l’exportation de 454 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 12%. Photo : VTV.

Le commerce extérieur en 2024 est un point positif et l’un des principaux moteurs de la croissance économique, le chiffre d’affaires à l’import-export total atteignant un nouveau record de près de 800 milliards de dollars, en hausse de 15% sur un an, dépassant près de trois fois le plan assigné. Parmi ce total, 403 milliards de dollars sont issus des exportations, soit une augmentation de 13,6% par rapport à l’année précédente.

Il s’agit d’un taux de croissance assez élevé par rapport à celui de nombreux pays de l’ASEAN et d’Asie. La balance commerciale a enregistré un excédent élevé, pour la 9e année consécutive, de près de 25 milliards de dollars, contribuant à augmenter les réserves de change, à stabiliser les taux de change et à améliorer les indicateurs macroéconomiques.

Des obstacles qui subsistent

Pour 2025, dernière année du plan quinquennal en cours, les objectifs sont encore plus ambitieux. Le ministère de l’Industrie et du Commerce vise une augmentation de 9% à 10% de la production industrielle, s’alignant sur l’objectif gouvernemental d’une croissance du PIB de 8%, a expliqué Phan Thi Thang, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce. “Notre objectif est de consolider les fondations économiques qui permettront à notre pays d’entrer dans une nouvelle phase de développement.

Conformément aux directives gouvernementales fixant un objectif de croissance du PIB d’au moins 8%, notre secteur a revu à la hausse ses ambitions”, a-t-elle remarqué. Pour atteindre ces objectifs, le ministère prévoit de renforcer son soutien aux entreprises, notamment dans les secteurs stratégiques comme le textile, les chaussures, l’automobile et la sidérurgie.

En 2025, le Vietnam s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires à l’exportation de 454 milliards de dollars, soit une augmentation de 12% en variation annuelle. Cela signifie qu’il faudra générer environ 4 milliards de dollars d’exportations supplémentaires chaque mois, un défi de taille dans un contexte économique mondial incertain. Pour y parvenir, une implication forte des autorités et des efforts continus des entreprises seront indispensables.

Au cours des deux premiers mois de 2025, la valeur des exportations vietnamiennes a atteint 65,2 milliards de dollars, soit une hausse de 9,9% par rapport à la même période en 2024. Les importations, quant à elles, se sont élevées à 62,9 milliards de dollars (+16%).

Selon les chiffres de l’Office national des statistiques (GSO) dévoilés le 6 mars, 12 groupes de produits clés affichent une valeur d’exportation supérieure à un milliard de dollars chacun, représentant au total 77,7% du chiffre total des exportations, ce qui témoigne d’une évolution considérable du commerce national.

Diversifier marchés et produits

Les exportations sont structurées autour de divers secteurs qui représentent le fer de lance de l’économie vietnamienne à l’international. Les produits industriels transformés représentent 88,7% du total des exportations avec 57 milliards de dollars ; viennent ensuite les produits agricoles et forestiers qui pèsent 8,3% du total, soit 5,35 milliards, et enfin les produits aquatiques (2,2% soit 1,43 milliard de dollars) puis les carburants et minéraux (0,8% soit 0,48 milliard).

Durians pour l’exportation. Photo : Vneconomy.
Durians pour l’exportation. Photo : Vneconomy.

Bien que la croissance des exportations se maintienne, plusieurs obstacles subsistent. Le Vietnam reste fortement dépendant de ses principaux marchés d’exportation, notamment les États-Unis, l’Union européenne et la Chine, ce qui accroît son exposition aux fluctuations économiques et politiques mondiales.

De plus, la qualité des produits exportés ne répond pas encore pleinement aux normes internationales, ce qui complique leur compétitivité face aux produits d’autres pays. Par ailleurs, les infrastructures logistiques demeurent insuffisantes, entraînant des coûts de transport élevés et une efficacité limitée. Enfin, certaines entreprises manquent d’informations sur les marchés, ce qui rend difficile l’orientation de leur production et de leur stratégie d’exportation.

Selon le vice-ministre des Finances, Trân Quôc Phuong, les exportations nationales pourraient être confrontées cette année à de grands défis en raison des politiques protectionnistes et des taxes douanières des États-Unis à l’égard de partenaires commerciaux.

Alors que le Vietnam vise une croissance de ses exportations de 12% en 2025, Trân Thanh Hai, directeur adjoint du Département du commerce extérieur du ministère de l’Industrie et du Commerce, a exprimé son inquiétude face aux tensions commerciales mondiales croissantes, susceptibles de perturber les chaînes d’approvisionnement. Ledit ministère a prévu des mesures proactives pour atténuer les impacts des futures politiques fiscales des États-Unis, a précisé Trân Thanh Hai. Dans cette optique, ”nous nous efforçons d’exploiter pleinement les accords de libre-échange existants, de diversifier les marchés et les produits d’exportation, d’optimiser les chaînes d’approvisionnement et d’améliorer l’efficacité des activités de promotion du commerce”, a-t-il indiqué.

Le Docteur Nguyên Quôc Viêt, directeur adjoint de l’Institut de recherche économique et politique, a souligné que le Vietnam avait su bâtir une image de pays ouvert, amical et fiable sur la scène internationale.

Améliorer le climat d’affaires

M. Viêt a recommandé de renforcer la coopération et le dialogue avec les entreprises, notamment les investisseurs américains et ceux des pays développés, en vue de bénéficier de leur soutien dans le contexte de nouvelles orientations économiques du président Donald Trump.

Par ailleurs, Nguyên Quôc Viêt a insisté sur l’importance d’améliorer le climat des affaires, d’attirer davantage d’investissements étrangers et de renforcer l’intégration du Vietnam aux chaînes de valeur mondiales, tout en diversifiant ses moteurs de croissance.

Les résultats de 2024 servent de tremplin pour 2025 et les années suivantes. Dans un contexte de reprise économique mondiale marqué par des risques et des ruptures des chaînes d’approvisionnement, le Vietnam poursuit ses réformes administratives, améliore l’environnement des affaires et renforce l’ouverture et la diversification des marchés d’exportation.

“Le ministère de l’Industrie et du Commerce intensifie ses efforts pour soutenir les entreprises exportatrices. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement afin de négocier des accords avec les principaux marchés, ouvrant ainsi la voie à une meilleure exportation des produits agricoles et aquatiques. En parallèle, nous accélérons les négociations et la signature des accords de libre-échange, dans le but de créer un cadre juridique solide et d’offrir aux entreprises domestiques un accès privilégié à des marchés stables, avantageux et juridiquement sécurisés”, a affirmé Bùi Huy Son, directeur du Département du plan et des finances relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Le ministère s’est fixé un objectif de croissance annuelle de 12% de la valeur des exportations et des importations en 2025, avec un excédent commercial qui devrait dépasser les 20 milliards de dollars. Grâce à la position croissante du Vietnam dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, à sa production en expansion et à son intégration approfondie dans l’économie mondiale, cet objectif ambitieux semble réalisable.