Cyberespace : la Convention de Hanoï, un engagement multilatéral pour la sécurité et la sûreté mondiales

Le Vietnam accueillera, les 25 et 26 octobre 2025, la cérémonie de signature de la « Convention de Hanoï » des Nations unies sur la cybercriminalité. Cet événement majeur illustre l’engagement et la position de précurseur du Vietnam dans la quête d’un cyberespace mondial sûr et sécurisé.

Photo d'illustration : Internet/VNA.
Photo d'illustration : Internet/VNA.

Le Vietnam accueillera, les 25 et 26 octobre 2025, la cérémonie de signature de la « Convention de Hanoï » des Nations unies sur la cybercriminalité. Cet événement majeur illustre l’engagement et la position de précurseur du Vietnam dans la quête d’un cyberespace mondial sûr et sécurisé.

Des campagnes telles que « Pas seul·e·s » et « Lutte contre l’escroquerie en ligne 2025 » ont été lancées : elles incarnent concrètement l’esprit de la Convention et renforcent la confiance en matière de sécurité numérique.

Ne laisser personne affronter seul la cybercriminalité

De nombreuses victimes ont vécu des expériences douloureuses d’exploitation par des criminels sur Internet. Chaque histoire est une leçon vivante : elle montre comment les délinquants isolent leur cible, usant de menaces glaçantes et de scénarios sophistiqués.

En août 2025, Mai Trang, étudiante en deuxième année dans une université de Hanoï, reçoit un appel d’une personne se présentant comme responsable du centre de formation internationale d’un institut réputé. Elle lui annonce : « Le centre propose une bourse d’études à l’étranger à faible coût. Félicitations, vous remplissez les critères pour l’obtenir. C’est une opportunité unique ; souhaitez-vous vous inscrire ? Le centre facilitera les démarches nécessaires. »

Nourrissant le rêve d’étudier à l’étranger, Mai Trang s’y intéresse aussitôt. Le fraudeur lui envoie rapidement un lien, lui demandant de se connecter, de fournir toutes ses données personnelles et de verser une somme dite de « réservation » pour être prioritaire. Il l’avertit : « C’est une chance rare. Vous devez garder le secret et n’en parler à personne. Si trop de personnes s’inscrivent, vos chances diminueront. »

Sous la pression, ne pouvant verser immédiatement la somme, Mai Trang écrit à sa mère : « Maman, j’ai décroché une bourse pour étudier à l’étranger, j’ai besoin d’argent rapidement pour m’inscrire. » Selon les instructions du prétendu responsable, elle loue une chambre d’hôtel pour « un espace privé » destiné à la vérification d’identité. Le fraudeur, constatant sa confiance, multiplie appels et messages pressants : « Si vous ne payez pas immédiatement, vous perdrez cette bourse. »

Sur le point de transférer l’argent, la famille, intriguée par des incohérences, alerte la police. L’intervention rapide des forces de l’ordre permet de localiser Trang à l’hôtel ; elle est sauvée à temps.

Cette affaire n’est pas isolée. Des individus se faisant passer pour des agents de police, des magistrats ou d’autres autorités contactent leurs victimes par téléphone, message ou e-mail. Ils prétendent que la victime est impliquée dans une affaire grave, présentent de faux mandats ou ordres de perquisition, et utilisent des vidéos truquées pour renforcer la tromperie. Les victimes, menacées de détention ou d’amende, finissent souvent par transférer de l’argent ou communiquer leurs données personnelles.

L’escroquerie, la manipulation et la séduction en ligne constituent une « tempête silencieuse » qui menace la sécurité numérique et la cohésion sociale au Vietnam. Elles entraînent non seulement des pertes financières considérables mais aussi de profonds traumatismes psychologiques.

Selon un rapport de l’Association nationale de cybersécurité (NCA) publié fin 2024, le Vietnam figure parmi les pays les plus touchés par la cybercriminalité. Le taux de « victime potentielle » est alarmant : une personne sur 220 utilisateurs de smartphone en est victime, et 70 % des citoyens reçoivent au moins un appel ou message frauduleux chaque mois. Le Département de la cybersécurité et de la lutte contre les crimes technologiques (A05) du ministère de la Sécurité publique évalue les pertes de 2024 à 18 900 milliards de dôngs, soit plus du double de 2023 (8 000 à 10 000 milliards).

En 2023, l’unité A05 a traité plus de 1 500 affaires d’escroquerie en ligne. En 2024, ce nombre a explosé avec plus de 22 200 signalements en neuf mois. En 2025, les cybercriminels ciblent davantage les jeunes, notamment les lycéens et étudiants, vulnérables en raison de leur exposition prolongée aux réseaux sociaux et d’un manque de compétences psychosociales.

Ces constats sonnent comme un avertissement : personne ne doit affronter la criminalité numérique seul. Ils rappellent aussi la force de la solidarité : quand la famille, les amis ou la communauté agissent à temps, la victime peut être sauvée.

Promouvoir l’esprit, susciter l’action

L’alliance « Confiance numérique » a récemment lancé la campagne « Pas seul·e·s » avec le slogan « En ligne, en sécurité, ensemble ». Soutenue par les ministères de la Sécurité publique, de l’Éducation et de la Formation, de la Santé, ainsi que par l’ONUDC et l’UNICEF, cette campagne nationale est organisée en coopération avec A05, la NCA, les médias, les plateformes numériques et les influenceurs.

Le général de brigade Lê Xuân Minh, directeur de l’A05, a déclaré que cette initiative traduisait concrètement l’esprit de la Convention de Hanoï, transformant les engagements internationaux en actions tangibles. Elle envoie un message fort sur la responsabilité du Vietnam envers la communauté internationale dans la lutte contre un phénomène mondial. Elle s’inscrit également dans la volonté du Parti et de l’État de protéger les enfants et adolescents à l’ère du numérique.

Lê Hông Loan, directrice du programme de protection de l’enfance à l’UNICEF Vietnam, a salué « l’initiative proactive des autorités vietnamiennes en matière de sécurité numérique, notamment en faveur des publics vulnérables ».

Parallèlement, la campagne « Lutte contre l’escroquerie en ligne 2025 », déployée à l’échelle nationale d’octobre à décembre 2025, diffuse le message central « 3 C – Vérifier, Sécuriser, Protéger » : Vérifier les sources avant tout partage ou transaction ; Sécuriser ses comptes et ses appareils ; et Protéger la communauté en signalant les comportements suspects.

Cette initiative vise à renforcer la sensibilisation et les compétences numériques, notamment chez les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux.

Selon l’unité A05, ces campagnes marquent une avancée majeure dans la coopération public-privé et contribuent à bâtir un cyberespace vietnamien sûr, transparent et digne de confiance, en accord avec les engagements internationaux de la Convention de Hanoï.

Les campagnes de communication menées au Vietnam cherchent à transformer la prise de conscience en action, érigeant une « défense collective » de la sécurité numérique nationale.

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