Le 12 juillet 2025, le Premier ministre a promulgué la Directive n°20/CT-TTg sur un certain nombre de mesures urgentes et fermes pour prévenir et traiter la pollution de l’environnement (Directive n°20) – traduisant la détermination forte du Parti et de l’État sur cette question.
Plages envahies de plastiques, air chargé de fumées, sols rongés par les produits chimiques, eaux rejetées sans traitement, ordures abandonnées des villes aux campagnes… la pollution environnementale se manifeste partout, sous des formes diverses.
Fin 2022, l’image d’un cachalot échoué sur une plage en Écosse, avec plus de 100 kg de déchets dans l’estomac – filets de pêche, cordes, gobelets en plastique, sacs, gants… – avait choqué l’opinion publique. L’environnement n’est plus sûr ni pour l’homme ni pour les autres espèces. Conséquences : une qualité de vie dégradée, une santé menacée et un développement durable freiné.
Tout au long du processus de construction et de développement du pays, en particulier depuis le Renouveau, la protection de l’environnement a toujours été une priorité du Parti et de l’État. Celui-ci affirme que, parallèlement au développement socio-économique, la protection de l’environnement constitue un pilier essentiel, indissociable, déterminant pour le développement durable de la nation.
Dans ce cadre, de nombreuses lignes directrices du Parti, politiques et lois de l’État, ainsi que textes gouvernementaux en matière de protection de l’environnement ont été promulgués, formant un cadre juridique favorable.
Parmi les textes marquants figurent la directive du 25 juin 1998 du Bureau politique sur la protection de l’environnement, la résolution de 2004 relative à l’accélération de l’industrialisation et de la modernisation, celle de 2013 du Comité central du Parti sur l’adaptation au changement climatique et la gestion des ressources naturelles, ainsi que la Loi sur la protection de l’environnement et la Stratégie nationale de croissance verte pour 2021-2030, avec vision à l’horizon 2050.

Lors du XIIIᵉ Congrès national, le Parti a affirmé clairement sa position : placer la protection de l’environnement et de la santé du peuple au premier rang des priorités ; éliminer fermement les projets polluants ; garantir la qualité de l’environnement de vie ; préserver la biodiversité et les écosystèmes ; construire une économie verte et circulaire, respectueuse de l’environnement.
Cependant, la pollution continue d’évoluer de manière complexe et reste grave dans certaines régions, notamment la pollution atmosphérique dans les grandes villes et la pollution de l’eau dans les zones densément peuplées, industrielles, commerciales, de services et artisanales.
Les causes sont multiples : manque de prise de conscience, mise en œuvre incomplète et incohérente, responsabilités floues, sanctions peu dissuasives, ainsi qu’un décalage persistant entre la législation environnementale et les infrastructures techniques ou sociales.
La promulgation de la Directive n°20 illustre la volonté ferme du Vietnam d’endiguer et de traiter la pollution de l’environnement, tout en témoignant de la profonde préoccupation du Parti et de l’État pour la vie du peuple et l’avenir des générations futures.
La nouveauté marquante de cette directive réside dans l’exigence faite aux ministères, branches et localités « d’agir immédiatement, de traiter immédiatement » les points noirs environnementaux, en engageant directement la responsabilité des dirigeants. Elle fixe des mesures concrètes : gestion des déchets, contrôle des émissions, traitement des eaux usées, recours aux technologies avancées et promotion de l’économie circulaire.
La Directive n°20 souligne que la protection de l’environnement relève de la responsabilité de tous, et non des seules autorités. Elle appelle à l’implication des communautés, entreprises et organisations sociales, tout en valorisant le rôle de contrôle citoyen.
Elle insiste aussi sur l’usage accru des technologies numériques pour la surveillance : systèmes de suivi en ligne, données publiques transparentes. Un pas décisif vers un mécanisme ouvert, associant directement la population au travail des autorités.
Selon le rapport 2024 du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, plus de 60 % des grands fleuves vietnamiens sont pollués, tandis que la qualité de l’air à Hanoï et Ho Chi Minh-Ville reste préoccupante.
Début 2025, l’indice AQI à Ho Chi Minh-Ville se situait souvent entre 150 et 200, seuil dangereux pour la santé. À Hanoï, plusieurs épisodes sévères ont été enregistrés, dont celui du 7 janvier, où la capitale s’est classée première au monde pour la pollution atmosphérique, devant Delhi(Inde) et Karachi(Pakistan).
Si rien n’est fait, les conséquences seront lourdes : dégradation de la santé publique, augmentation des maladies, hausse des dépenses de santé et pertes économiques. La Banque mondiale estime que les pertes économiques causées par la pollution atmosphérique au Vietnam représentent environ 5 % du PIB chaque année, un chiffre alarmant qui appelle des mesures urgentes et fermes.
À peine promulguée, la Directive n°20 a suscité de nombreux soutiens, mais aussi des inquiétudes : certains estiment que les mesures mises en place sont peu réalistes, coûteuses ou pénalisantes pour les populations à faibles revenus. Exploitant ces réserves, les forces hostiles intensifient leur propagande de désinformation et de dénigrement.
Ces acteurs vont jusqu’à recourir à l’intelligence artificielle (IA) pour fabriquer de fausses images d’une prétendue collusion entre gouvernement et entreprises « de l’ombre », semant la confusion, sapant la confiance du public dans les politiques du Parti et de l’État, divisant l’unité nationale et troublant la société.

La Directive n°20 réaffirme la responsabilité de protéger les droits des citoyens, notamment des groupes vulnérables, en demandant aux localités de mettre en place des feuilles de route adaptées et de soutenir habitants et entreprises dans la transition vers des technologies propres, afin que « personne ne soit laissé pour compte ».
À l’échelle mondiale, plusieurs pays ont déjà adopté des mesures fortes : l’Europe compte plus de 320 zones à faibles émissions (LEZ), qui devraient atteindre 507 en 2025 ; le Royaume-Uni a instauré une zone zéro émission (ZEZ) à Oxford ; et la France applique les vignettes « Crit’air » pour limiter l’accès des véhicules anciens et polluants aux centres-villes.
Ces politiques ont d’abord suscité des résistances, mais elles ont prouvé leur efficacité : amélioration de la qualité de l’air et renforcement de la santé publique.
Leur point commun avec la Directive n°20 est de viser l’intérêt collectif et durable, même si, à court terme, certaines catégories en sont affectées. Pour maximiser l’efficacité de la directive, plusieurs solutions doivent être mises en œuvre simultanément.
Tout d’abord, renforcer la sensibilisation communautaire. La communication doit se renouveler, utiliser divers canaux modernes et tirer parti des réseaux sociaux pour atteindre la jeunesse. Des campagnes comme « Dimanche vert », « Non aux sacs plastiques », « Nettoyons la mer »… doivent être organisées régulièrement pour diffuser l’esprit de responsabilité.
Ensuite, accroître la participation des experts, scientifiques et organisations sociales dans la supervision et l’évaluation des politiques. Seule une population bien informée et écoutée peut garantir un consensus durable.
Troisièmement, perfectionner le cadre juridique et renforcer les sanctions. Les rejets illégaux doivent être punis sévèrement, sans « zones d’exception ». Parallèlement, il faut soutenir les entreprises dans l’innovation technologique et le développement de produits écologiques.
Enfin, intensifier la coopération internationale afin que le Vietnam puisse apprendre des expériences de gestion environnementale d’autres pays et mobiliser ressources techniques et financières pour appliquer efficacement la directive.
La Directive n°20 est une mesure opportune, résolue et globale, répondant aux exigences urgentes de la réalité. Au-delà du traitement des pollutions actuelles, elle trace une feuille de route pour un développement durable, posant les bases d’une économie verte et circulaire.
Sa mise en œuvre contribuera concrètement à protéger l’environnement de vie, la santé du peuple et l’avenir durable de la nation, tout en affirmant la crédibilité et la position du Vietnam sur la scène internationale en tant que pays responsable envers la communauté mondiale.