Il recèle également un immense potentiel pour le développement d’un écotourisme durable, étroitement lié à la préservation de la culture autochtone.
Aujourd’hui, la province de Gia Lai met progressivement en œuvre un projet visant à préserver et exploiter de manière raisonnable ces richesses uniques, avec l’ambition de faire de Kon Ka Kinh une destination phare, distinguée de la majesté des montagnes et des forêts du Tay Nguyen auprès des visiteurs nationaux et internationaux.
À la mi-août 2025, une délégation du Comité populaire provincial de Gia Lai, accompagnée de représentants du Service provincial de la Culture, des Sports et du Tourisme ainsi que de plusieurs agences de voyages, a effectué une visite de découverte et d’évaluation au parc national de Kon Ka Kinh.
À seulement quelques kilomètres de la Route nationale 19, le paysage change radicalement dès l’entrée dans la zone administrative du parc : des couches successives d'arbres centenaires, le murmure des ruisseaux mêlé au chant des oiseaux, une végétation luxuriante, un air pur d'une fraîcheur saisissante.
En s’enfonçant plus loin, la délégation a pu croiser un groupe de cerfs axis broutant tranquillement, des gibbons se balançant de branche en branche et des daims évoluant avec grâce sous la canopée ancestrale.
Pham Anh Tuan, président du Comité populaire de la province de Gia Lai, a déclaré : « le parc national de Kon Ka Kinh est vraiment un joyau que la nature a offert non seulement à Gia Lai, mais encore au Vietnam et au monde entier. Aujourd’hui, nous cherchons à trouver les solutions permettant à la fois de protéger et de valoriser ce site, en faisant une destination de choix pour les touristes vietnamiens comme étrangers. »
S’étendant sur une superficie de près de 42 000 hectares, avec un taux de couverture avoisinant 94 %, Kon Ka Kinh abrite plus de 1 700 espèces végétales et près de 900 espèces animales, parmi lesquelles des espèces rares telles que le gibbon à joues jaunes, le langur à jambes grises, le pin à cinq aiguilles centenaire ou encore l’orchidée précieuse (Anoectochilus roxburghii).
De nombreux grands fleuves du Tay Nguyen, comme les rivières Ba, Dak Pne et Ayun, y prennent leur source. Ils régulent le climat, protègent les ressources en eau et équilibrent l'écologie de toute la région.
Outre sa valeur biologique, Kon Ka Kinh conserve aussi une empreinte historique en tant que site de la base révolutionnaire K10 pendant la guerre de résistance contre les Américains.
La zone tampon du parc est l’espace de vie des Bahnar, riches de leur culture traditionnelle avec les maisons communales sur pilotis, l’héritage des gongs inscrits à l’UNESCO, le tissage de brocarts et de nombreuses fêtes montagnardes authentiques.
Tous ces éléments composent un tableau harmonieux, à la fois grandiose et poétique, sauvage et empreint d’histoires.
Selon Tran Viet Anh, président de l’Association provinciale du tourisme, ces richesses offriront une base solide pour de nouveaux produits touristiques distinctifs dans un avenir proche.
« Nous allons concevoir des circuits combinant mer et forêt, par exemple, un séjour de quatre jours et trois nuits, dont deux jours à Quy Nhon et deux jours à Gia Lai. Les visiteurs pourront ainsi profiter à la fois de la beauté maritime et de la splendeur des montagnes et forêts. Ce type de combinaison apportera un souffle nouveau et renforcera l’attractivité des circuits de Gia Lai, séduisant aussi bien les touristes nationaux qu’étrangers. »
De son côté, Ngo Duc Thang, directeur du parc national de Kon Ka Kinh, souhaite voir ce site évoluer vers une destination d’écotourisme durable.
Selon lui, il ne s’agit pas seulement de protéger la forêt et de conserver le patrimoine génétique rare des espèces végétales et animales, mais aussi de valoriser les atouts uniques de Kon Ka Kinh, afin qu’il devienne non seulement un centre de recherche sur la biodiversité, mais également un site de renommée comparable aux parcs nationaux de Cat Tien, Cuc Phuong, Ba Be ou Cat Ba, rayonnant ainsi sur la carte touristique.
« Dans les temps à venir, nous allons renforcer la gestion et la protection du paysage forestier à des fins de conservation, tout en collaborant davantage avec les agences de voyages pour élaborer de nouveaux produits, services et infrastructures touristiques. Nous testerons certains circuits à vocation éducative et scientifique, et promouvrons l’image du parc auprès des instituts et universités. Nous préparons également des dossiers et projets afin d’obtenir des investissements pour achever les infrastructures nécessaires et offrir aux visiteurs les meilleures conditions d’accueil. »
Pour Pham Anh Tuan, dans le contexte du changement climatique et de l’érosion mondiale de la biodiversité, des forêts telles que Kon Ka Kinh sont des trésors non seulement de Gia Lai ou du Vietnam, mais de l’humanité tout entière.
« Dans l’avenir, parallèlement à une stricte politique de conservation, la province accordera la priorité à l’aménagement et au développement des infrastructures essentielles : routes d’accès, aires d’accueil pour les visiteurs. Ensuite, nous réorganiserons les espaces internes du parc afin de créer des destinations respectueuses de l’environnement », a-t-il dit.
Préserver et mettre en valeur Kon Ka Kinh, c’est sauvegarder pour les générations futures un trésor que la nature a généreusement offert à Gia Lai ainsi qu’au Vietnam.
