Cet événement, inscrit depuis 2012 au patrimoine culturel immatériel national, constitue non seulement une manifestation spirituelle ancestrale, mais aussi une activité culturelle et touristique emblématique de la région durant la saison automne-hiver.
Une ouverture riche en solennité et en ferveur populaire
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans le stade central du quartier de Do Son, réunissant des milliers d’habitants et de visiteurs venus de tout le pays.
Dans une atmosphère empreinte de ferveur, les rites traditionnels tels que l’offrande d’encens, la levée du drapeau, la procession de l’eau sacrée, le culte des divinités et la parade des buffles ont été réalisés avec solennité.
Le battement des tambours, les sons des gongs et l’agitation des drapeaux de fête ont créé une ambiance à la fois sacrée et festive, fidèle à l’esprit communautaire transmis de génération en génération.
Une compétition marquée par l’engagement des villages
Cette année, seize buffles sélectionnés, appelés avec respect “les oncles buffles”, ont représenté les différents temples et quartiers de Do Son et Nam Do Son. Chacun d’eux symbolise la fierté de sa communauté, préparé avec soin pendant des mois pour affronter ses rivaux sur l’arène.
Le moment le plus attendu de la journée a été l’annonce du vainqueur : le buffle numéro 06, appartenant à l’artisan vénérable Dinh Dinh Phu, âgé de 91 ans et résident du quartier de Do Son, s’est imposé au terme de combats spectaculaires.
Sa victoire a suscité une vive émotion et un grand enthousiasme parmi les spectateurs, confirmant la réputation de cette fête comme un rendez-vous de bravoure et de solidarité.

Un héritage culturel et spirituel
Au-delà de la compétition, la fête de combat de buffles incarne un rituel profondément enraciné dans la vie spirituelle des pêcheurs du littoral nord du Vietnam.
Les combats ne sont pas perçus comme des manifestations de violence, mais comme une offrande aux divinités marines et aux génies tutélaires, exprimant la gratitude pour la prospérité et la paix.
C’est également une manière d’honorer l’esprit martial et la solidarité de la communauté face aux forces de la nature.
Depuis son inscription au patrimoine culturel immatériel national, le festival bénéficie d’une attention particulière des autorités locales et des habitants afin de préserver son authenticité tout en répondant aux attentes contemporaines.
Vers une organisation moderne et sécurisée
L’édition 2025 a marqué plusieurs nouveautés significatives.
C’est la première fois que le festival est organisé après la réorganisation administrative des quartiers, renforçant ainsi la cohésion communautaire.
Par ailleurs, l’événement a été diffusé en direct sur la plateforme VTV Go, permettant au public national et international de partager l’ambiance unique de la fête.
Les organisateurs ont mis l’accent sur le critère « civilisé, sûr et sans violence ».
Un contrôle rigoureux de la santé des buffles a été appliqué, les animaux présentant un comportement jugé dangereux étant exclus de la compétition.
Les règles de sécurité pour les spectateurs et les responsabilités des propriétaires de buffles ont également été renforcées. Après les combats, la gestion de l’abattage et de la consommation de la viande a été strictement encadrée, afin de préserver à la fois la dimension rituelle et l’hygiène publique.
Une vitrine culturelle et touristique
La Fête de Do Son s’affirme aujourd’hui comme un produit culturel et touristique majeur du nord du Vietnam.
Chaque année, elle attire des dizaines de milliers de visiteurs qui découvrent non seulement le spectacle des combats, mais aussi les paysages maritimes, la gastronomie et l’hospitalité des habitants locaux.
En conjuguant tradition et modernité, spiritualité et festivité, cette manifestation contribue à la promotion de l’image de Hai Phong en tant que destination culturelle et touristique attrayante.
Elle reflète aussi la volonté du Vietnam de préserver ses héritages culturels tout en les adaptant aux exigences d’un développement durable et d’un tourisme responsable.