Hanoï des années 1980 : instants de vie et souvenirs de rue
Le photographe français Jean-Charles Sarrazin a immortalisé des scènes de vie dans les rues de Hanoï à la fin des années 1980, capturant les chanteurs de rue et les ateliers de réparation de vélos.
Le livre Hanoï 1987 de Jean-Charles Sarrazin, publié le 11 novembre dernier, compile une série de photographies sur la capitale d’après-guerre, au début de la période du Renouveau, prises par l’auteur en 1987. Il fut le premier à recevoir une bourse du ministère français des Affaires étrangères pour étudier à l’Université des Beaux-Arts industriels de Hanoï.
Une échoppe de coiffure vue à travers l’objectif de Jean-Charles Sarrazin. Un boulanger derrière son comptoir, vendant également du beurre et des œufs couvés. L’auteur se souvient particulièrement du goût des pains tartinés de beurre importé. Un jeune vendeur de pétards au marché aux fleurs à l'approche du Nouvel An.
Un atelier de réparation de vélos dans la rue. Les photographies montrent que le vélo était le moyen de transport le plus courant des habitants dans les années 1980. Les cyclistes traversant le pont Long Bien. Un chanteur de rue dans la foule, portant sa guitare et fredonnant des airs au milieu des passants. En photographiant les vélos dans la rue Nguyen Du, le photographe croise le poète Tran Dan marchant au bord du lac Thien Quang. Le plus jeune fils de ce dernier, le peintre Tran Trong Vu, était un des amis de l’auteur.
Un canon antiaérien dans le parc Lenin, qui servait auparavant de terrain de jeu pour les enfants avant que ce vestige de guerre ne soit intégré au musée. Des enfants faisant de la gymnastique sous la direction de leur enseignante. Sur un raccourci menant à l’Université des Beaux-Arts industriels de Hanoï, l’auteur aperçoit une femme cueillant des légumes dans un étang pour les vendre au marché. Cette scène lui donne l’impression de se trouver à la campagne, bien qu’au cœur de la ville.
Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français mondial, estime que ces photographies du Vietnam reflètent le regard affectueux, parfois humoristique, du photographe et témoignent de l’attachement profond que Jean-Charles Sarrazin porte aux habitants.