Sa vie témoigne d'un engagement inébranlable, du front journalistique au domaine de la recherche et de la traduction, portant toujours en lui la ferveur de servir la nation et son peuple.
Do Duc Duc est né le 15 août 1915 au village de Xuan Tao, faisant aujourd'hui partie du quartier de Xuan Dinh, dans le district de Bac Tu Liem, Ha Noi. Issu d'une famille d'érudits de tradition confucéenne, il fut imprégné très tôt de l'esprit d'étude et du respect de la moralité. Orphelin de père très jeune, il eut la chance d'être élevé et instruit par son oncle, Do Uong, qui deviendra plus tard le directeur de l'Hôpital Bach Mai, qui le nourrit et lui offrit les conditions d'étude. Doué d'une intelligence vive et d'une énergie extraordinaire, il étudia dans plusieurs écoles renommées telles qu'Albert Sarraut, l'école Buoi et obtint avec brio une licence en droit en 1938 à l'Institut universitaire d'Indochine, posant ainsi une base solide pour sa carrière future.
La période 1941–1945 fut marquée par l'engagement fort de Do Duc Duc dans le monde du journalisme. Il participa à la rédaction puis occupa le poste de secrétaire de rédaction du journal Thanh Nghi, où il fit sensation avec son article "An Tet" en mars 1942, qui marqua le début de près de 83 contributions à ce journal. Sous divers pseudonymes tels que Trong Duc, Nhu Ha, Tao Hoai, il sut habilement déjouer la censure rigoureuse des colonialistes pour transmettre des messages patriotiques et éveiller ses compatriotes.

De 1945 à 1959, il assuma le rôle de rédacteur en chef du journal Doc Lap, l'organe de presse principal du Parti démocratique du Vietnam. En 1946, il rédigea seul 42 articles consécutifs sur des questions d'actualité brûlantes telles que l'Accord préliminaire Viet – France, le Drapeau national, l'Hymne national, démontrant sa vision politique profonde et ses remarquables talents d'écriture. Il fut surnommé par les journalistes le "couteau suisse du journalisme" par son ardeur et son acuité, utilisant toujours la plume comme une arme pour promouvoir le patriotisme, défendre les nouvelles politiques nationales, et contribuer à orienter l'opinion publique durant une période révolutionnaire difficile.
Après la Révolution d'août 1945, Do Duc Duc occupa de nombreuses positions importantes dans le jeune appareil gouvernemental, affirmant son rôle non seulement de journaliste mais aussi d'homme politique de grande envergure. Il fut secrétaire du Cabinet du Ministère de l'Education nationale, Vice-ministre de l'Education, Député de la 1ère législature de l'Assemblée nationale et eut l'honneur de présenter le projet de Constitution de 1946.
Pendant la guerre de résistance contre la France, il continua de se dévouer à des postes clés tels que Vice-secrétaire de La Direction de la Ligue pour l'indépendance du Vietnam (1947–1950), Directeur de l'École de journalisme Huynh Thuc Khang (1949), Vice-secrétaire général du Parti démocratique, Vice-président de l'Association des journalistes du Vietnam (1950–1960). Après 1954, il continua d'occuper les fonctions de Vice-ministre de la Culture (par la suite), Vice-président du Front Viet – Xo et Vice-président de l'Association des journalistes, continuant de contribuer au développement de la culture et du journalisme national.
L'École de journalisme Huynh Thuc Khang fut la première institution à former et enseigner aux journalistes vietnamiens. Dans le contexte extrêmement difficile et acharné de la résistance contre les colonialistes français, Do Duc Duc n'assumait pas seulement des tâches administratives, mais enseignait aussi directement en classe, transmettant aux étudiants le courage de la plume, l'expérience de rester proche de l'actualité, de mettre à jour les informations, de propager les idées et de diffuser les connaissances, servant ainsi concrètement la cause révolutionnaire.

Il les exhortait en ces termes : "Le métier de journaliste exige par-dessus tout un progrès constant et une grande réactivité. Un jour de retard suffit à rendre obsolète, un pas hésitant mène facilement à l'élimination. Dans d'autres professions, on peut parfois dissimuler une part de sa maladresse, tolérer une certaine médiocrité, mais dans le journalisme, la maladresse et la médiocrité sont immédiatement exposées aux yeux de tous. Le journaliste doit toujours supporter les critiques sévères de l'opinion publique et des lecteurs. Sans un amour ardent pour le métier, il est absolument impossible d'avoir le courage d'accepter les critiques de toutes sortes de lecteurs complexes venant des quatre coins du monde, ni la patience d'apprendre et de progresser constamment."

A partir de 1960, en raison de différences d'opinions, Do Duc Duc quitta les postes politiques de haut niveau, se tournant vers le domaine de la recherche littéraire française, de la critique et de la traduction spécialisée à l'Institut de Littérature.
Ce fut un tournant majeur dans sa carrière, mais aussi une opportunité pour lui de développer pleinement ses talents académiques. Il laissa derrière lui un volume considérable d'œuvres, comprenant plus de 20 monographies liées au réalisme, à de grands auteurs tels que Balzac, Flaubert, ou Nguyen Du, ainsi que près de 1000 articles et plus de 20 livres de compilation, de recherche et de traduction. Ces travaux n'ont pas seulement enrichi le trésor de la connaissance mais ont également démontré sa grande érudition et ses multiples talents.

Selon les témoignages de sa fille, Mme Do Hong Lang, Do Duc Duc était un père exemplaire, vivant simplement, chérissant sa famille et gardant un esprit optimiste même en temps de guerre. Les lettres qu'il écrivit à sa femme durant les années de guerre témoignent d'un amour profond, fidèle et d'un attachement étroit. Lors des repas de famille, il promouvait toujours l'esprit de partage et de lien, veillant à préserver le nom et les traditions familiales et orientant constamment ses enfants à se souvenir de leurs racines et des belles traditions de la famille et de la nation.
Do Duc Duc décède le 24 septembre 1993. Après la période du Doi moi, ses contributions ont été reconnues et réétablies de manière appropriée. Il a reçu à titre posthume l'Ordre de l'Indépendance de première classe en 2001, ainsi que de nombreuses autres médailles pour sa contribution à l'éducation et à la culture. De nombreux colloques et cérémonies ont été organisés à l'Académie des Sciences Sociales du Vietnam et au Musée du Journalisme du Vietnam à l'occasion du 25e anniversaire de son décès, afin d'honorer et de commémorer le travail de ce grand intellectuel.

Son nom a également été donné à de nombreuses rues à Ha Noi (Xuan Dinh) et Ho Chi Minh Ville (Tan Binh), démontrant la gratitude du pays pour ses contributions. Le professeur Nguyen Quang Thuan a un jour déclaré : "La vie de Do Duc Duc, entièrement dédiée à la culture et à la science, mérite d'être honorée et étudiée par les générations futures."
Le journaliste Do Duc Duc est un modèle typique de l'intellectuel révolutionnaire du XXe siècle: issu d'une formation confucéenne mais ayant assimilé l'essence de la culture occidentale, il est devenu une plume acérée sur le front du journalisme, occupant de nombreux postes de direction importants dans le domaine du journalisme et de la politique.
Plus tard, il s'est tourné vers la recherche littéraire et la traduction, laissant des œuvres d'une profonde influence. Non seulement un militant politique et un érudit talentueux, il était aussi un père exemplaire, une personnalité lumineuse. Cette stature l'a fait devenir un symbole de l'intellectuel engagé, avec une position politique claire et des contributions significatives tant sur le front du journalisme et de l'opinion publique que dans le domaine académique. La polyvalence, la force de caractère et le patriotisme ardent de Do Duc Duc sont de plus en plus appréciés et respectés par les générations futures.