À compter du 1er juillet 2026, la capitale mettra en œuvre une "Zone à Faibles Émissions" (ZFE) à titre expérimental. Parallèlement, le déploiement massif de 5.000 vélos électriques publics offrira une alternative de mobilité verte et sécurisée, visant à réduire les embouteillages et à bâtir une ville intelligente et durable.
En cette fin d'année 2025, Hanoï figure régulièrement parmi les villes les plus polluées au monde. Dans plusieurs quartiers du centre-ville, l'indice de qualité de l'air (IQA) oscille fréquemment entre 200 et 300, atteignant parfois le seuil « dangereux » de 350. La concentration moyenne de particules fines PM2.5 a parfois dépassé les 250 µg/m³, représentant une menace sérieuse pour la santé publique.
Face à cette situation, le Comité populaire municipal a publié la Directive n° 19/CT-UBND, imposant des mesures d'urgence : intensification du lavage des rues, suspension des travaux de voirie en période de pic de pollution et recommandations de limiter les activités de plein air. Le plan prévoit également l'arrêt total des motos à essence dans les arrondissements centraux d'ici 2030.
La solution phare repose sur le modèle de vélos électriques publics porté par la société par actions de transport numérique Tri Nam (TNGo), dont le déploiement a débuté début décembre 2025. Ce service est stratégiquement positionné autour des quartiers centraux, créant une connexion directe avec les réseaux de bus et les lignes de métro aérien (Cat Linh - Ha Dông et Nhôn - Gare de Hanoï).
Do Ba Quan, président du conseil d'administration de TNGo, a précisé qu'entre décembre et le premier trimestre 2026, plus de 5.000 vélos seront opérationnels dans les lieux publics et sites touristiques. Actuellement, 500 vélos sont disponibles sur 130 stations autorisées dans le périmètre de la ceinture 1, avec une extension prévue vers les ceintures 2 et 3.
Ces vélos, conformes aux normes techniques municipales, sont conçus pour résister aux intempéries (étanchéité garantie pendant 30 minutes d'immersion). En cas d'incident, une équipe de maintenance dédiée intervient rapidement. Des politiques tarifaires préférentielles pour les étudiants sont également en cours de finalisation.
Les premiers jours de mise en service témoignent d'un vif intérêt des Hanoïens. Mme Nguyen Thu Ha, résidente du quartier de Dong Da, témoigne : « Auparavant, j'utilisais ma moto et je perdais énormément de temps dans les bouchons. Le vélo électrique est silencieux, facile à déverrouiller et je ne me soucie plus du stationnement. »
De même, les étudiants et les personnes âgées apprécient la simplicité d'utilisation via l'application mobile (scan de QR Code) et la sécurité apportée par le système GPS et le port du casque systématique. Les forfaits flexibles (heure, jour, mois) rendent ce mode de transport accessible à tous.
Khuong Kim Tao, expert en transports urbains, estime que cette initiative est en parfaite adéquation avec les tendances mondiales. « Le vélo électrique est idéal pour les trajets de 1 à 5 km. S'il est correctement intégré aux bus et au métro, Hanoï disposera d'un réseau multimodal moderne capable de réduire significativement le flux de véhicules individuels. »
Toutefois, les experts soulignent la nécessité de poursuivre les investissements dans les pistes cyclables dédiées et de finaliser le cadre juridique concernant la gestion des batteries et les infrastructures de recharge.