M. Nguyen Phuong Hung, également connu par beaucoup sous le nom de « Hung Lo Ren », se passionne chaque jour pour la préservation du métier traditionnel. |
Préserver une partie du patrimoine des 36 rues de Hanoï
Les 36 rues historiques de Hanoï sont connues pour leurs petites ruelles liées à divers métiers artisanaux devenus des symboles culturels caractéristiques, tels que Hang Bong (Rue du Coton), Hang Bac (Rue des Orfèvres), Hang Vai (Rue du Tissu), Thuoc Bac (Rue des médicaments)… Parmi elles, la rue Lo Ren est célèbre pour ses produits destinés à l’agriculture et à la production.
La rue Lo Ren était autrefois un centre animé où l’on fabriquait des outils comme des charrues, des houes, des couteaux et des ciseaux. Dans les souvenirs de Hung, les forges de cette rue ne s’arrêtaient jamais et les coups de marteau résonnaient, créant une ambiance dynamique et animée.
Comme beaucoup d’enfants de cette époque, Hung a appris le métier en aidant son père. Pourtant, au départ, il détestait le métier familial, le trouvant trop pénible, chaud et salissant.
Après avoir terminé ses études secondaires, il a choisi d’apprendre la mécanique et de travailler dans un atelier de réparation automobile. Cependant, la vie de Hung a pris un tournant lorsque son père, sur son lit de mort, lui a demandé de reprendre l’héritage familial. Cette demande a réveillé en lui le désir de continuer le métier de forgeron et de perpétuer ainsi la tradition familiale.
Le travail le plus courant de M. Hung consiste à réparer et à renouveler les forets et les burins des machines de construction. |
Les étincelles signalent que le matériau est prêt à être façonné. |
À ce moment-là, Hung retire le matériau du four. |
Chaque coup de marteau donne progressivement forme et vie au produit. |
Entretenir le feu du métier traditionnel
Au cours des 30 dernières années, de nombreuses forges à Hanoï se sont éteintes. Beaucoup d’artisans ont abandonné le métier ou se sont reconvertis dans d’autres domaines comme la soudure, la mécanique de précision ou encore la vente de matériaux de construction. Malgré cela, au milieu du vieux quartier, la forge de Nguyen Phuong Hung continue de brûler dans un espace de seulement 2 m², à l’angle de la rue Lo Ren et la rue Hang Dong (Rue du Cuivre).
« Beaucoup pensent que le métier de forgeron ne nécessite que de la force physique, mais en réalité, il exige également de la dextérité, de la précision et beaucoup de minutie. L’expérience et l’agilité sont des qualités indispensables », explique Nguyen Phuong Hung. Bien que plusieurs personnes aient essayé d’apprendre le métier, la plupart abandonnent en raison de sa difficulté.
Après chaque session de forge, Hung ajoute du charbon dans le foyer pour raviver la chaleur. |
Les forets et les burins de construction deviennent aussi tranchants que neufs à chaque coup de marteau. |
Les « feux d’artifice » se succèdent dans l’atelier de forge de plus de 2 m² de Nguyen Phuong Hung. |
Bien que la forge lui procure un revenu stable, avec des dizaines de millions de dôngs par mois grâce aux réparations et à la fabrication d’outils, l’avenir du métier reste incertain. Nguyen Phuong Hung a aujourd’hui 64 ans, et son fils, en raison de problèmes de santé, n’est pas en mesure de reprendre le flambeau.
Avec une légère tristesse, Hung admet : « De nos jours, tout le monde préfère une vie plus facile. Personne ne veut transpirer et se brûler dans une forge chauffée à des milliers de degrés. »
Après l’étape de forge, le produit est refroidi en trois phases. |
La première consiste à plonger le produit dans un bain d’huile. |
Pour obtenir le produit final, les mèches de forage et les burins sont ensuite immergés successivement dans de l’eau normale, puis dans de l’eau salée. |
Le produit fini, fruit de nombreuses heures de sueur, de suie de charbon et de poussière de métal, reflète le travail acharné de Hung. |