Il est nécessaire de créer le Conseil national de la riziculture

La création du Conseil national de la riziculture est nécessaire pour que ce secteur puisse mieux profiter des opportunités et répondre aux exigences du développement dans la nouvelle conjoncture.
La riziculture vietnamienen doivent se transformer pour mieux profiter de nouvelles opportunités de développement.
La riziculture vietnamienen doivent se transformer pour mieux profiter de nouvelles opportunités de développement.

Le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce et celui de l'Agriculture et du Développement rural viennent de parvenir à un haut consensus sur la nécessité de créer le Conseil national de la riziculture.

Appréciant cette proposition, le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang, de l'Institut du commerce et de l'économie internationale (relevant de l'Université nationale d'économie), a déclaré que celle-ci revêtait une grande valeur pratique pour le gouvernement vietnamien et qu’elle aurait dû être mise en œuvre plus tôt pour mieux répondre aux exigences du développement de la riziculture dans la nouvelle conjoncture.

Cela est d’autant plus important que le Vietnam ambitionne de développer une agriculture verte et durable, basée sur les hautes technologies.

La filière du riz joue un rôle important dans le développement de l’agriculture, un pilier de l’économie vietnamienne. Pour le Vietnam, cette filière permet non seulement d’accélérer la croissance économique, mais aussi d’assurer la sécurité alimentaire nationale ainsi que d’améliorer les conditions de vie de nombreux habitants.

Ces dernières années, l'agriculture vietnamienne n'a cessé de croître, de se développer et d'accomplir de grandes réalisations. La production du riz a augmenté rapidement tant en quantité qu'en qualité, répondant à la consommation intérieure et l’exportation.

Réunion entre le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce et celui de l'Agriculture et du Développement rural sur la nécessité de créer le Conseil national de la riziculture, le 6 août à Hanoi. Photo: baochinhphu.vn.

Réunion entre le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce et celui de l'Agriculture et du Développement rural sur la nécessité de créer le Conseil national de la riziculture, le 6 août à Hanoi. Photo: baochinhphu.vn.

Le Vietnam a réalisé de nombreux progrès dans la production et l'exportation de riz. Il est actuellement le 5e plus grand producteur et le 3e plus grand exportateur de riz au monde, représentant environ 15 % du total des exportations mondiales de ce produit.

En 2023, le Vietnam a exporté plus de 8,1 millions de tonnes pour une valeur de 4,7 milliards de dollars, avec un prix moyen de 575 dollars la tonne, soit un niveau record.

En 2024, la production nationale de riz devrait atteindre plus de 43 millions de tonnes pour assurer une consommation intérieure et une demande d'exportation de plus de 7,6 millions de tonnes.

En dépit des difficultés de la situation économique mondiale, les exportations de riz du Vietnam ont connu des signes positifs dès le début de cette année. Entre janvier et juillet, le pays a exporté 5,18 millions de tonnes de riz pour 3,27 milliards de dollars, soit une hausse de 5,8 % en volume et de 25,1 % en valeur en glissement annuel. Le prix moyen à l'exportation s'est élevé à 632,2 dollars la tonne.

La qualité du riz vietnamien a été progressivement affirmée sur le marché mondial, notamment après que la variété ST25 a obtenu à plusieurs reprises le titre de « Meilleur riz du monde ».

Le gouvernement vietnamien a approuvé le projet de stratégie pour un développement agricole et rural durable pour la période 2021 – 2030, avec vision pour 2050. Ce dernier vise à développer l'agriculture sur des bases écologiques et durables, ainsi qu’à faire du Vietnam un producteur et fournisseur d'aliments « transparent – responsable – durable ».

Cependant, l'agriculture vietnamienne et la filière du riz en particulier sont toujours confrontées à de nombreux défis tels que la sécurité alimentaire, l'éradication de la pauvreté, le changement climatique et le verdissement radical.

« La riziculture vietnamienne est dans "l'heure d’or " du Renouveau. Cela exige toutefois des stratégies conformes à la mondialisation pour que le riz vietnamien réponde à la demande de consommation asiatique et mondiale, apportant une plus grande valeur ajoutée pour les riziculteurs et les entreprises de ce secteur », a indiqué le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang.

Il a souligné l’importance de renouveler radicalement le secteur rizicole via des mesures drastiques tant au niveau institutionnel et politique qu’au niveau des modèles de développement.

Tout d’abord, il faut modifier les politiques au service du développement rizicole, encourager le secteur privé à investir dans l’agriculture, et appliquer davantage les progrès scientifiques et technologiques dans ce secteur.

En outre, il est nécessaire de créer une chaîne de valeur verte, durable et conforme aux normes environnementales, ainsi que de développer la marque du riz à l’échelle internationale. L’agriculture doit devenir le moteur du développement économique à long terme et servir les programmes cibles nationaux.

Le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang, de l'Institut du commerce et de l'économie internationale (relevant de l'Université nationale d'économie). Photo: congthuong.vn
Le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang, de l'Institut du commerce et de l'économie internationale (relevant de l'Université nationale d'économie). Photo: congthuong.vn

Des missions à accomplir

S’agissant des missions du Conseil national de la riziculture, le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang a indiqué que cette agence devrait se concentrer sur la construction d’une vision stratégie et des valeurs fondamentales pour le riz vietnamien.

Il a jugé nécessaire de consolider la position du secteur du riz tant sur les marchés domestiques et qu’étrangers, de renouveler les modèles de développement et les procédures opérationnelles, mais également de s'orienter vers la transformation numérique et le développement vert, durable, circulaire, partagé et inclusif.

Le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang a relevé cinq priorités que le Conseil national de la riziculture doit visent pour promouvoir son rôle en tant qu’une agence de conseil stratégique :

Premièrement, il faut construire des institutions appropriées pour développer la filière du riz selon l’approche d’une économie agricole verte et à faible émission de carbone, voire à zéro émission nette d’ici 2050.

Deuxièmement, il faut construire des modèles de développement axés sur les avantages comparatifs et une industrie verte, numérisée et circulaire, qui permettent de promouvoir l’innovation et la créativité.

Troisièmement, il faut renforcer la garantie de la sécurité alimentaire nationale en même temps qu’augmenter la valeur des exportations de riz. Le chiffre d’affaires des exportations nationales de riz devrait être multiplier par au moins 1,5 à 2 fois d’ici 2035.

Quatrièmement, il faut rehausser la marque du riz vietnamien sur les marchés régionaux et internationaux dans le but de faire du Vietnam l’un des trois pays possédant les marques de riz les plus fortes au monde en termes de qualité, de capacité d'approvisionnement et de développement de sciences et de technologies.

Cinquièmement, il faut accorder de l’importance au développement des industries auxiliaires et connexes en vue de la construction d’un écosystème durable et inclusif de la riziculture.

Pour assurer l’efficacité du Conseil national de la riziculture, le professeur agrégé-docteur Nguyen Thuong Lang a insisté sur l’importance d’élaborer d’un projet concret et de placer celui-ci sous la tutelle du Premier ministre. Il est également crucial de promouvoir des mécanismes de coordination étroite et efficace entre ce conseil et d’autres agences de gestion de l'État, notamment dans la planification de l’industrie du riz, a ajouté Nguyen Thuong Lang.