Plusieurs entreprises vietnamiennes ont réussi à développer leur cheptel bovin. Les plus grandes sociétés telles que TH Milk, Vinamilk, Nutifood et Dutch Lady comptent respectivement 63 000, 60 000, 7 000 et 35 000 vaches laitières.
Selon le département de l’élevage du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, au 31 décembre 2020, le pays comptait 331 368 vaches laitières, soit une hausse de 4,29 % par rapport à 2019. La production laitière a connu une croissance continue en passant de 936 mille tonnes en 2018 à 962,12 mille tonnes en 2019, puis à 1 049 mille tonnes en 2020 (+6,4 % en glissement annuel).
Selon le département général des Statistiques, la production laitière totale du pays a atteint 270,1 mille tonnes au cours du premier trimestre 2021 (+5,1 %).
La région du Sud-Est dispose du cheptel le plus important avec 106,283 mille vaches, représentant 32,07 % du cheptel national. Cependant, le nombre de vaches a tendance à diminuer à Hô Chi Minh-Ville en raison de l’urbanisation.
La côte centrale du Nord représente 26,23 % du cheptel national, suivi par le delta du fleuve Rouge (11,50 %), le delta du Mékong (11,38 %), la région moyenne et montagneuse du Nord (9,36 %) et les hauts plateaux du Centre (9,47 %).
Les dix provinces et villes qui ont les plus grands cheptels sont : Hô Chi Minh-Ville (87 420 vaches), Nghê An (69 062 vaches), Son La (26 156 vaches), Lâm Dông (24 410 vaches), Long An (19 142 vaches), Vinh Phuc (15 548 vaches), Hanoi (15 443 vaches), Tây Ninh (13 591 vaches), Thanh Hoa (11 765 vaches) et Soc Trăng (8 746 vaches).
Le troupeau moyen des ménages ruraux compte entre 7 et 10 vaches, mais les troupeaux de 15 à 20 vaches se multiplient. Sur l’ensemble du secteur agricole, l’élevage laitier est la filière où les entreprises sont les plus présentes. En comparaison avec les autres filières agricoles, la collaboration entre les différents acteurs dans la chaîne de valeur est la plus étroite.
Par ailleurs, de grandes entreprises, comme Vinamilk, TH Milk et Môc Châu Milk, n’hésitent pas à appliquer les technologies modernes dans la gestion et la production de lait et à importer des races à haut rendement laitier.
Nguyên Van Trong, chef adjoint du département de l’élevage, fait savoir que le rendement laitier moyen du pays a atteint 5 100 kg/vache/an en 2020. Ce chiffre est plus élevé que celui des pays qui ont un élevage de la même taille.
Certaines fermes ont même presque atteint à peu près un rendement laitier parmi les plus élevés au monde. Chez Vinamilk, par exemple, une vache est capable de produire 26,1 kg de lait par jour (soit 7 960 kg par cycle de lactation). Chez TH Milk, la production laitière journalière est de 28,35 kg de lait par vache (soit 8 647 kg par cycle de lactation).
Le lait vietnamien conquiert les marchés étrangers
En 2020, la filière laitière a atteint un chiffre d’affaires total de 113 715 milliards de dôngs, soit une hausse de 5 % par rapport à 2019. Les exportations de lait ont rapporté 302,7 millions de dollars (+10,5 %). C’est la première année où les exportations de lait et de produits laitiers du Vietnam ont dépassé 300 millions de dollars. Les exportations vers l’Iraq, par exemple, ont connu une croissance impressionnante de 79,2 %.
Au cours des quatre premiers mois de 2021, les exportations de lait et de produits laitiers ont atteint 34 milliards de dollars (+27,8 %).
Quant aux importations, en 2020, le pays a importé pour une valeur de 1 048 millions de dollars de lait et de produits laitiers (+0,1 %). La Nouvelle-Zélande reste le premier fournisseur de lait du Vietnam en représentant 27 % de la totalité des échanges commerciaux qui s’élèvent à 285,7 millions de dollars (-2,7 %). Au cours des quatre premiers mois, les importations de lait et de produits laitiers de l’étranger ont atteint 395,4 millions de dollars (+6,3 %).
Aujourd’hui, les produits laitiers vietnamiens sont présents dans de nombreux pays au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Depuis 2019, plusieurs entreprises vietnamiennes ont été autorisées à exporter officiellement leurs produits vers la Chine.
D’après Pham Van Duy, chef du département de la transformation et du développement des débouchés pour les produits agricoles, la Chine est le deuxième plus grand consommateur de lait au monde, derrière les États-Unis. Le marché du lait en Chine est valorisé à 60 milliards de dollars.
La production de lait en Chine est capable de répondre à 75 % de la demande. Chaque année, ce pays doit donc importer environ 40 millions de tonnes de lait, dont 750 000 tonnes de lait liquide, et 650 000 tonnes de lait en poudre.
En juin 2020, les pays membres de l’Union économique eurasiatique (UEEA) ont autorisé l’importation des produits de Vinamilk.
Opportunités et défis
Une forte croissance économique, une population nombreuse, un environnement d’affaires favorable, telles sont les conditions favorables pour développer le marché de lait au Vietnam. Les Vietnamiens consomment de plus en plus le lait. Avant le Renouveau, la majorité des gens habitant dans les milieux ruraux ne consommaient pas de lait. En 2010, chaque Vietnamien buvait en moyenne 15 litres de lait par an.
Selon le département général des statistiques, chaque Vietnamien consomme 27 kg de lait par an. Ce niveau est plus élevé que dans d’autres pays dans la région, tels que l’Indonésie et les Philippines. Cependant, la consommation moyenne de lait des Vietnamiens est inférieure au niveau moyen de l’Asie (35 kg par personne par an) et au niveau moyen du reste du monde.
À l’heure actuelle, la production laitière nationale n’est pas encore capable de répondre à la demande. Le pays doit donc importer du lait et des produits laitiers de l’étranger.
Le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Phung Duc Tiên, constate que l’intégration de plus en plus profonde du pays dans l’économie mondiale permet à la filière de l’élevage laitier de moderniser les technologies et d’appliquer de nouvelles méthodes de gestion et de production.
Selon sa stratégie de développement de l’élevage pour la période de 2021 à 2030 et sa vision pour 2045, le Vietnam entend faire croître le cheptel national à 650 000 ou 700 000 vaches en 2030, dont 60 % d’entre elles seront élevées dans les grandes fermes. L’objectif est d’atteindre une production de 1,7 à 1,8 million de tonnes de lait en 2025 et de 2,6 millions de tonnes de lait en 2030.
