Le Vietnam met en œuvre un programme pilote de marché d’échange de quotas d’émission

Les producteurs vietnamiens d’acier, de ciment et d’électricité thermique devront acheter des quotas pour compenser leurs émissions de CO₂.

Marché carbone pilote – une avancée verte du Vietnam. Photo d'illustration/VTV.
Marché carbone pilote – une avancée verte du Vietnam. Photo d'illustration/VTV.

Le Vietnam a lancé le premier programme expérimental de son système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS), afin d’encourager les grandes industries à réduire leurs émissions de CO₂.

Selon Reuters, trois grandes industries — la sidérurgie, la production de ciment et la production d’électricité thermique — représentent environ 50 % des émissions totales de CO₂ du pays.

Les entreprises opérant dans ces secteurs devront acheter des quotas d’émission proportionnels à leur intensité carbone, c’est-à-dire la quantité de CO₂ émise par unité de produit. Ce programme pilote se poursuivra jusqu’en 2029 et devrait s’étendre à d’autres secteurs, tels que le transport de marchandises et les.

Le premier lot de quotas d’émission pour la période 2025–2026 sera attribué aux entreprises d’ici la fin de l’année. Celles qui dépasseront leur quota devront compenser le dépassement en achetant des crédits sur le marché. Le programme autorise également les entreprises à compenser jusqu’à 30 % de leurs émissions en achetant des crédits provenant de projets à faibles émissions, qu’ils soient nationaux ou internationaux.

Ce nouveau système d’échange de quotas d’émission (ETS) ne devrait pas avoir d’impact immédiat sur les émissions des grandes industries, car la plupart des quotas seront probablement attribués gratuitement au cours de la phase initiale. La priorité est d’aider les entités concernées à s’adapter au système, à ses règles et à sa législation, plutôt que de viser un effet environnemental immédiat.

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Centrale thermique participant au programme pilote du marché carbone. Photo d'illustration/VnExpress.

Le commerce du carbone devrait constituer un levier important dans les efforts du Vietnam pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cependant, selon le Pr. assoc. Dr Vien Ngoc Nam, enseignant-chercheur à l’Université d’agriculture et de sylviculture de Ho Chi Minh-Ville, plusieurs questions doivent encore être clarifiées avant que les crédits carbone puissent véritablement faire l’objet d’échanges.

En ce qui concerne la classification des crédits carbone — volontaires ou obligatoires —, il n’existe à ce jour aucun organisme désigné chargé de les catégoriser et d’en mesurer les volumes.

« Ces entités doivent disposer d’une personnalité juridique au Vietnam, mais également être reconnues sur le plan international. Une fois les mesures effectuées, une validation s’impose, non seulement par une instance vietnamienne, mais aussi par un organisme international. La manière dont ces vérifications seront réalisées reste également à définir », a indiqué Vien Ngoc Nam.

Pour lancer officiellement le marché des crédits carbone en 2029, les experts estiment que le Vietnam doit mettre en place une base de données solide, accompagnée de mécanismes de comptabilisation, de surveillance et de mesure, effectués à des échéances fixes sur une période de trois à cinq ans.

En effet, le marché du carbone ne peut être envisagé comme un dispositif à court terme : il exige un engagement sur vingt, voire trente ans. Le développement d’un système national d’enregistrement des crédits carbone, ainsi que d’un mécanisme de suivi transparent, constitue dès lors un facteur déterminant pour garantir l’efficacité de ce marché à l’avenir.

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