Les investisseurs français s’intéressent aux projets de développement durable

Adam Koulaksezian, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam (CCIFI), a partagé avec la presse vietnamienne les nouvelles tendances d’investissements, ainsi que les initiatives, des entreprises françaises au Vietnam.
Adam Koulaksezian, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam. Photo : baodautu.
Adam Koulaksezian, directeur de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam. Photo : baodautu.

Que pensez-vous de l’intérêt des entreprises françaises à promouvoir le développement durable au Vietnam ?

Adam Koulaksezian : Le développement durable est une préoccupation de premier ordre de nombreuses entreprises françaises au Vietnam. Ces dernières souhaitent aider le Vietnam à réaliser son engagement à ramener ses émissions nettes à zéro d’ici 2050. L’engagement est très ambitieux, mais il donne une orientation au Gouvernement vietnamien pour soutenir le développement durable.

Selon le ministère du Plan et de l’Investissement et de la Banque mondiale (BM), le Vietnam aura besoin d’environ 30 milliards de dollars pour mettre en œuvre sa stratégie de croissance verte d’ici 2030. C’est une opportunité pour attirer des investissements français durables au Vietnam.

Il est inspirant d’avoir des initiatives réussies d’associations locales et de PME qui parviennent à promouvoir des initiatives durables sans aucune aide gouvernementale.

Notre comité de développement durable répond à la demande des membres de partager les meilleures pratiques. Il regroupe une trentaine de nos membres corporatifs, tant des PME que des grands groupes, sensibles au développement durable.

D’après vous, quels sont les domaines dans lesquels les entreprises françaises souhaitent investir au Vietnam ?

Adam Koulaksezian : Le premier domaine d’investissement est celui des énergies renouvelables. Les entreprises françaises disposent d’un haut niveau d’expertise et de pénétration des marchés de l’éolien et du solaire. La forte présence d’EDF, d’Air Liquide, de Qair et de GreenYellow en est l’illustration. Il existe également des acteurs plus petits comme HYVITY avec une expertise spécifique dans l’hydroélectricité.

Le deuxième domaine où les entreprises françaises ont une expertise concrète qu’elles ont apportée au Vietnam est la gestion des déchets et le traitement de l’eau, par exemple, avec la présence de la société Veolia à Hô Chi Minh-Ville.

Cependant, il existe des investissements durables dans tous les domaines. Lors du Green Economy Forum & Exhibition (GEFE) 2022, qui a eu lieu en novembre à Hô Chi Minh-Ville. Les entreprises françaises ont exprimé leur intérêt pour le développement vert dans divers domaines comme la pharmacie, la banque, la transformation agroalimentaire, la construction ou encore la finance.

Quelles initiatives vertes les entreprises françaises ont-elles mises en place au Vietnam ?

Adam Koulaksezian : Sanofi en est un excellent exemple avec son initiative percutante « le riz — nouvelle source d’énergie verte ». Sanofi Vietnam a mis en œuvre la toute première solution d’énergie circulaire issue de la biomasse. Il existe d’autres exemples très pertinents.

Si l’on catégorise les grands axes du développement durable, il y a trois principes. La première grande initiative d’investissement durable des entreprises françaises concerne la protection de l’environnement. C’est le cas de Gemalink, une joint-venture entre le groupe vietnamien GEMADEPT et CMA Terminals de France, qui s’engage dans la protection des mangroves en plantant de nouveaux palétuviers dans le delta du Mékong pour compenser les coupes effectuées pour construire son nouveau terminal.

Le deuxième axe est la redéfinition de la manière dont les entreprises délivrent leurs services ou produits pour répondre aux préoccupations éthiques et écologiques. Par exemple, diverses entreprises s’approvisionnent en ingrédients naturels et qualitatifs et travaillent en étroite collaboration avec les agriculteurs pour assurer le respect des ressources humaines et une rémunération adéquate. Elles comprennent Les Vergers du Mékong pour les boissons, la confiture et la production de miel et Aroha Sourcing pour l’approvisionnement en différents ingrédients végétaux.

Une troisième initiative durable consiste à mettre en œuvre un plan de surveillance dans l’usine d’une entreprise pour mieux suivre la consommation d’énergie et de matières premières afin de réduire les déchets. C’est ce que Bel Vietnam a fait dans ses usines. Parallèlement, certaines entreprises ont également modifié leurs services et leurs activités pour fournir une solution durable. C’est le cas aussi bien des grandes entreprises que des PME, dont Schneider Electric ou encore HRK, qui est une entreprise fournissant des emballages durables.

Nous vous remercions !