Le 20 juillet, dans le cadre du Camp d’été Vietnam 2025, une délégation de jeunes vietnamiens résidant à l’étranger (jeunes Viet kieu) a visité le sanctuaire de My Son et la vieille ville de Hoi An, dans la province de Da Nang (au centre du Vietnam).
Il s’agit d’une bonne occasion pour les jeunes Viet kieu de découvrir l’histoire et la culture riche et diversifiée du Vietnam.
Le mystérieux sanctuaire de My Son, perle de la culture cham
Situé dans la commune de Thu Bon, district de Duy Xuyen, à environ 70 km au sud-ouest de Da Nang, le sanctuaire de My Son est le plus vaste ensemble architectural cham ancien du Vietnam, et un haut lieu de culture et de spiritualité.
En reconnaissance de sa valeur culturelle, historique et architecturale exceptionnelle, le sanctuaire de My Son a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999. Depuis, My Son s’est imposé comme une destination touristique majeure sur la Route du patrimoine du Centre du Vietnam.
Niché dans une vallée d’environ 2 km de diamètre, le sanctuaire de My Son constitue un ensemble de temples cham en ruines, dont les premières constructions remontent au IVe siècle. Au fil des siècles, de nombreuses tours, grandes et petites, ont été érigées, formant un complexe emblématique de l’ancien royaume du Champa.
Ce lieu était autrefois un centre spirituel majeur, ainsi qu’un site de sépulture pour les rois et moines. Le roi Bhadravarman Ier (règne : 381-413) y fit construire un temple dédié à Shiva. Le complexe, datant du IVe au XIIIe siècle, est principalement bâti en briques cuites, avec des piliers en pierre, et reflète une forte influence de l’architecture indienne. Il est considéré comme l’un des plus importants centres de temples hindous de l’Asie du Sud-Est antique.

Ce n’est qu’en 1889 que l’archéologue et fonctionnaire français Camille Paris, animé par sa passion pour les civilisations anciennes, redécouvrit les majestueuses ruines de My Son lors d’une expédition en territoire cham. Il fut ainsi le premier Français à étudier de près ce lieu sacré. Ses notes ont ouvert la voie à une exploration approfondie de ce site, révélant peu à peu ses secrets enfouis.
En 1899, Louis Finot (1864 – 1935) et Étienne Lunet de Lajonquière (1861 – 1933) mirent au jour la plus ancienne stèle de My Son, érigée par le roi Bhadravarman à la fin du IVe siècle. En 1900, Finot publia Inventaire sommaire des monuments chams de l’Annam, tandis que Lajonquière dessina une carte du sanctuaire pour le projet Atlas archéologique de l’Indochine : monuments du Champa et du Cambodge.
En 1902, l’archéologue Henri Parmentier (1871 – 1949) reçut l’autorisation du gouverneur général de l’Indochine pour mener les premières fouilles complètes du site, qui s'étalèrent de 1903 à 1904. À cette époque, le sanctuaire comprenait 72 monuments répartis en 13 groupes. Les descriptions détaillées de Parmentier, accompagnées de photographies panoramiques réalisées par Charles Carpeaux (1870 – 1904), constituent encore aujourd’hui des documents fondamentaux pour la recherche et la conservation du site.
Comme les autres temples chams, ceux de My Son sont organisés en groupes, avec au centre un sanctuaire principal, le Kalan, dédié à Shiva. Ce temple, dont l’entrée est généralement orientée à l’est, symbolise le mont Meru, centre de l’univers et lieu de résidence des dieux. Il est construit en forme de tour à trois niveaux : le soubassement, le corps et le sommet, représentant respectivement les trois dieux Brahma, Vishnu et Shiva, ainsi que les trois mondes : terrestre, spirituel et divin.
En face du sanctuaire principal se trouve la tour-porte (Gopura), orientée est-ouest. Juste derrière, la maison allongée (Mandapa) servait à accueillir les pèlerins et à recevoir les offrandes. À proximité se trouve également le stupa Kosagraha, à une ou deux salles, orienté vers le nord, où étaient conservés les objets rituels. Des stupas secondaires, dédiés aux divinités des directions (Dikpalaka), aux astres (Grahas) ou à d’autres divinités mineures comme Skanda et Ganesha, entourent le sanctuaire principal.
L’art décoratif de My Son se distingue par sa sophistication et son originalité : sculptures et bas-reliefs en brique et en pierre représentant des motifs floraux, des scènes de danse, de musique, de vie quotidienne brahmanique, de fabrication de remèdes, ainsi que des statues d’éléphants, de divinités et de danseurs. Certaines stèles et piliers portent des inscriptions en ancien sanskrit, qui permettent de retracer l’histoire et les étapes de construction du sanctuaire.

Occasion de sensibiliser les jeunes à la préservation du patrimoine
Le sanctuaire de My Son est un arrêt spécial dans l’itinéraire du Camp d’été Vietnam 2025. La visite de ce site permet de sensibiliser les jeunes à l’importance de préserver et de promouvoir les valeurs culturelles et patrimoniales du pays.
Nguyen Ba Bao, un jeune Vietnamien venu de France, s’est montré ravi de découvrir la culture unique des Chams : « J’aime beaucoup explorer les différentes cultures du monde. La culture vietnamienne m’a toujours profondément marqué. Je suis ravi de visiter le site de My Son, de pouvoir toucher de mes propres mains les pierres qui composent les anciennes tours du sanctuaire, ainsi que d’écouter les histoires sur la culture cham. Ce sont des expériences inoubliables et surtout très enrichissantes ».

Poursuivant leur itinéraire de découverte des paysages emblématiques du pays, dans l’après-midi du 20 juillet, les jeunes Vietnamiens d’outre-mer ont visité la vieille ville de Hoi An.
Se mêlant à la foule des touristes, les jeunes ont arpenté les ruelles, admiré les maisons anciennes à l’architecture unique, visité le pont-pagode japonais, symbole de Hoi An, découvert la culture, l’art et la gastronomie locale.
* Placé sous le thème « Ensemble, écrivons la suite de l’histoire de la paix », le Camp d’été Vietnam 2025 réunit, du 13 au 26 juillet, plus de 100 jeunes Vietnamiens résidant à l’étranger, en provenance de 31 pays et territoires.
Organisé chaque année par le Comité d'État pour les Vietnamiens résidant à l’étranger (relevant du ministère des Affaires étrangères), cet événement vise à renforcer les liens culturels et affectifs entre la jeune génération de la diaspora et leur pays d’origine. L’édition 2025 mène les participants dans un parcours du Nord au Sud du pays, à travers des localités telles que Hô Chi Minh-Ville, Dak Lak, Quang Ngai, Da Nang, Quang Tri, Nghe An, Ninh Binh et Hanoï.
Selon Nguyen Trung Kien, président du Comité d'État pour les Vietnamiens résidant à l’étranger, le thème choisi vise à célébrer les grandes dates historiques du pays : le 50e anniversaire de la Libération du Sud et la Réunification nationale, le 135e anniversaire du Président Hô Chi Minh, ou encore le 80e anniversaire de la Fête nationale, tout en nourrissant l’attachement à la nation, la fierté et la gratitude envers les générations précédentes.
Ce camp d’été constitue un pont entre les jeunes Vietnamiens du monde entier et leur terre d’origine. Par leur participation, ils deviennent aussi les ambassadeurs d’un Vietnam moderne, hospitalier et riche de traditions auprès de la communauté internationale.