En se plaçant sur la position de la classe ouvrière, à rebours des points de vue alors populaires dans le mouvement communiste international sur le rôle et les capacités des classes sociales dans les révolutions coloniales, et en dépassant les limites des patriotes contemporains dans la manière de concevoir et de traiter la relation entre les forces fondamentales et les piliers de l’unité nationale, Ho Chi Minh a affirmé, dès le processus de fondation du Parti, que les ouvriers et les paysans constituaient « la racine de la révolution », et que les intellectuels en étaient « les compagnons de lutte ».
La première Plateforme politique du Parti, rédigée par Ho Chi Minh et adoptée lors de la conférence d’unification fondant le Parti, précise que celui-ci doit établir des liens avec les intellectuels afin de « les rallier au camp du prolétariat », y voyant un facteur décisif pour garantir le succès de la révolution.
Le point de vue développé dans cette plateforme politique ouvre la voie et définit les méthodes pour construire et garantir à la fois le caractère fondamental étendu et la solidité durable du Front national uni, tout en empêchant les tendances étroites et isolées dans la question de l’unité et de la mobilisation des forces populaires.
Parallèlement, il met en garde contre le réformisme et l’unité sans principes dans la lutte pour la libération nationale, la libération des classes et la libération humaine.
Fidèle aux attentes et à la confiance de Ho Chi Minh, le corps intellectuel s’est engagé aux côtés de la classe ouvrière, de la paysannerie et des couches patriotiques, apportant sa contribution aux mouvements de lutte dirigés par le Parti en vue de l’indépendance et de la liberté nationale,
Plus particulièrement, lors de la phase de préparation et de la conduite de la Révolution d’Août 1945, grâce à la création du Front Viet Minh le 19 mai 1941, Ho Chi Minh a offert aux intellectuels l’opportunité de s’impliquer pleinement et de devenir une force essentielle dans la cause de la libération nationale.
La création et les activités de l’Association culturelle du Salut national, de l’organisation « Jeunesse d’avant-garde » au Sud, de la Fédération générale des étudiants de l’Indochine, de l’Association pour la promotion de l’écriture quoc ngu... ainsi que les mouvements des intellectuels, des jeunes et des élèves à travers tout le pays, témoignent clairement de la justesse et de la détermination de Ho Chi Minh dans son appréciation de l’esprit et de la capacité des intellectuels à servir la lutte de libération nationale.
Les mouvements de lutte des paysans, des ouvriers et du corps intellectuel constitue trois mouvements populaires majeurs, coordonnés et étroitement liés tout au long du processus de mobilisation et de victoire de la Révolution d’Août 1945 ; ce qui a concrètement établi l’alliance ouvriers-paysans-intellectuels et joué un rôle central dans la consolidation des forces nationales selon la pensée de Ho Chi Minh.
Après le triomphe de la Révolution d’Août 1945, le Parti est devenu parti au pouvoir. Sur ce nouveau parcours, en tant que chef du Parti et de l’État, le Président Ho Chi Minh s’est constamment attaché à consolider, cultiver et resserrer l’alliance entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels, afin de répondre aux exigences de la révolution nationale démocratique populaire en marche vers le socialisme.
Le renforcement de l’alliance entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels a été affirmé et élevé au rang de stratégie par Ho Chi Minh et le Parti. La ligne politique et les orientations du Parti ont été concrétisées par des politiques et des mesures mises en œuvre par l’État.
Le Programme politique du Parti des travailleurs du Vietnam (troisième Plateforme politique du Parti), adopté lors du IIᵉ Congrès tenu en février 1951, énonce : « Le pouvoir de la République démocratique du Vietnam est un pouvoir démocratique du peuple (…) Ce pouvoir repose sur le Front national uni, prend pour fondement l’alliance entre les ouvriers, les paysans et les travailleurs intellectuels, et est dirigé par la classe ouvrière. »
La plateforme politique incarne la pensée de Ho Chi Minh sur l’alliance ouvriers-paysans-intellectuels, érigeant sa consolidation en une orientation stratégique de principe dans la direction du Parti ; elle constitue par ailleurs un axe fondamental et transversal dans le fonctionnement de l’appareil d’État, du Front et des organisations de masse.
Dans le prolongement de cette pensée, l’alliance entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels joue un rôle essentiel dans l’édification du Parti. Elle constitue un vivier où se forment et se perfectionnent les éléments d’élite issus de ces milieux en vue de renforcer les rangs du Parti.
Lors de la cérémonie de lancement du Parti des travailleurs du Vietnam, le 3 mars 1951, le Président Ho Chi Minh a souligné : « Le Parti des travailleurs du Vietnam est le Parti de la classe ouvrière et des travailleurs, c’est-à-dire les ouvriers, les paysans et les intellectuels les plus résolus, les plus dynamiques, les plus intègres, pleinement dévoués au service de la Patrie et du peuple. »
Le Président Ho Chi Minh a lui-même dirigé, appelé et mobilisé le renforcement de l’alliance entre la classe ouvrière, la paysannerie et le milieu intellectuel. Il a incarné un modèle exemplaire dans la mission de consolider leurs liens, fondée sur les exigences objectives liées à l’objectif de préserver l’indépendance, la liberté, l’unité nationale et de construire un pays prospère.
Dans sa lettre adressée à la deuxième Conférence nationale des paysans patriotes (mars 1951), il a appelé les paysans à « s’unir étroitement à toutes les couches du peuple, en particulier aux ouvriers et aux travailleurs intellectuels, afin de lutter ensemble pour la résistance et la construction nationale ».
Lors d’une allocution prononcée à la première session d’études politiques à l’Université du Peuple du Vietnam, le 21 juillet 1956, Ho Chi Minh a indiqué : « Dans la révolution socialiste, la force fondamentale est constituée par les ouvriers et les paysans (…) Cependant, la révolution requiert également l’appui des intellectuels », « dans la cause révolutionnaire, dans l’œuvre de construction du socialisme, le travail intellectuel occupe un rôle important et prestigieux ; les ouvriers, paysans et intellectuels doivent être étroitement unis en un seul bloc », « il est impératif de faire en sorte que les travailleurs restent solidement unis afin de bâtir ensemble une société nouvelle et meilleure ».
Ho Chi Minh a ordonné la construction et le développement de la classe ouvrière, de la paysannerie et des intellectuels. Parmi eux, la classe ouvrière joue un rôle central, s’inscrivant dans un ensemble de relations organiques, garantissant que le progrès de cette composante entraîne la transformation et l’avancement des autres, et inversement.
Il a écrit : « Les ouvriers, paysans et intellectuels doivent s’influencer mutuellement. Cela signifie que les ouvriers et paysans doivent s’instruire pour élever leur niveau de culture et de connaissance, tandis que les intellectuels doivent se rapprocher des ouvriers et paysans pour apprendre leur esprit, leur courage, leurs initiatives et leur expérience ».
Ho Chi Minh a constamment insisté sur la nécessité d’« unir étroitement le travail intellectuel et le travail manuel », en soulignant l’importance fondamentale de la classe ouvrière et de la paysannerie, tout en reconnaissant pleinement le rôle essentiel des intellectuels.
Il a placé sa confiance dans les intellectuels, estimant que leur implication renforçait le rôle central des ouvriers et des paysans. Parallèlement, il a su prévenir et corriger rapidement toute pensée ou comportement susceptible de nuire à l’alliance entre ouvriers, paysans et intellectuels.
Il a vigoureusement dénoncé les « idées erronées » qui privilégiaient le travail intellectuel au détriment du travail manuel, et s’est opposé fermement à toute forme de formalisme. Grâce à ces efforts, l’alliance ouvriers-paysans-intellectuels est devenue solide, authentique et a pleinement assuré sa fonction de pilier de la révolution.
Le rôle de l’alliance ouvriers-paysans-intellectuels, selon la pensée de Ho Chi Minh, s’est confirmé tout au long des étapes de la révolution vietnamienne à travers des exploits et des victoires d’une portée historique et contemporaine.
Dans le contexte actuel, la grande union nationale est définie par le Parti comme « la ligne stratégique de la révolution vietnamienne ; la source principale de force et de dynamisme, ainsi qu’un facteur décisif garantissant le succès durable de la cause de construction et de défense de la Patrie ».
L’alliance entre la classe ouvrière, la paysannerie et les intellectuels est continuellement affirmée comme le pilier et la base pour construire et renforcer la puissance de la grande union nationale.
La position du Parti reflète une cohérence, une continuité ainsi qu’un développement créatif de la pensée et de l’héritage de Ho Chi Minh concernant cette alliance ouvriers-paysans-intellectuels, dans le but de concrétiser les objectifs et les aspirations du Vietnam à l’ère nouvelle.