Après le succès de l’Insurrection générale à Hanoi, le 20 août, le Comité populaire révolutionnaire du Nord (présidé par le camarade Nguyen Khang) et le Comité populaire révolutionnaire de Hanoi (présidé par le camarade Nguyen Huy Khoi) furent créés et présentés à la population.
La victoire éclatante de l’insurrection pour la prise du pouvoir dans la capitale eut un effet d’entraînement puissant sur l’ensemble du mouvement insurrectionnel à l’échelle nationale.
À Thai Nguyen, à 4 heures du matin, les forces de l’Armée de libération du Vietnam, épaulées par la population, encerclèrent le chef-lieu.
À 5 h 30, le gouverneur de province et les soldats de la garde locale déposèrent les armes et se rendirent à la révolution. Peu après, le chef de district de Dong Hy et le chef du poste de la garde firent de même.
Immédiatement, les 600 fusils confisqués à la garde furent distribués aux forces révolutionnaires. Le pouvoir fantoche aux ordres des Japonais dans le chef-lieu s’effondra.
L’après-midi, un grand rassemblement se tint au centre du chef-lieu. Le régime aux ordres des fascistes japonais fut aboli.
Le Comité insurrectionnel proclama la formation du gouvernement révolutionnaire et le présenta à la population. Deux unités de l’Armée de libération, les détachements 3 et 4, furent constituées.
À Nam Dinh, face à la tournure extrêmement rapide et bouillonnante de la situation révolutionnaire, le camarade Ha Ke Tan (membre du Comité régional du Parti pour le Tonkin) retourna dans la ville pour rencontrer les dirigeants du mouvement révolutionnaire et fonda un Comité insurrectionnel de sept membres, dont il fut le président.
Le même jour, une unité de la Garde d'honneur et de l'Association culturelle pour la démocratie et le salut national de Hanoi, mandatée par le Comité régional du Parti, arriva également à Nam Dinh pour coordonner et soutenir l’insurrection et la prise du pouvoir.
L'armée insurgée dépêcha rapidement un représentant à la résidence du gouverneur provincial Nguyen Huy Xuong pour exiger sa reddition.
À Ninh Binh, dès la nuit du 19 au matin du 20 août, le Comité provincial du Parti se réunit pour évaluer les succès des insurrections de Gia Vien et Nho Quan, tirer les leçons et arrêter un plan d’action.
Les camarades Pham Van Hong et Nguyen Thi Hoa furent chargés de diriger directement les forces insurrectionnelles pour attaquer le centre provincial et les districts restants. La réunion décida que, le 20 août, mobiliser les masses pour l’insurrection pour prendre le pouvoir dans la province et les districts encore sous contrôle.
Au matin, plus de dix mille manifestants et groupes d'autodéfense armés de bâtons et de lances se rassemblèrent devant la grotte de Thien Ton (Ninh My, Gia Khanh).
Dès que l'ordre fut donné, la foule entonna des slogans et marcha en masse vers le centre provincial de Ninh Binh.
Sur la route, des milliers d’habitants des villages de Bach Cu, Phu Gia, Doi Nhan, Cam Gia, Thu Dien, Ky Vi, Phuc Am et Truc Do rejoignirent la marche révolutionnaire.
Une fois arrivée à Phuc Am, une partie des insurgés prit le contrôle du district de Gia Khanh.
Face à la puissance irrésistible des masses révolutionnaires, le chef du district capitula et leur remit les sceaux et les registres.
L’insurrection triompha rapidement : la force du Viet Minh du district rassembla la population et les insurgés pour proclamer que le pouvoir à Gia Khanh appartenait désormais au peuple et que le gouvernement révolutionnaire était établi.
Les masses se réjouirent dans l'atmosphère de victoire.
Au chef-lieu de Ninh Binh, la force du Viet Minh mobilisa les masses et les troupes révolutionnaires pour prendre le contrôle de la province.
Des militants furent dépêchés au camp de la garde pour y surveiller la situation, d’autres escortèrent l’Armée de libération qui encercla la résidence du gouverneur, l’obligeant à se rendre.
Le gouverneur prit la fuite. Les soldats déposèrent les armes. Dao Trong Huong dut représenter le gouverneur provincial pour remettre sceaux, documents, papiers et registres.
Dans les provinces du Centre, bien que les forces révolutionnaires y fussent plus dispersées qu’au Tonkin, l’atmosphère bouillonnante des journées insurrectionnelles envahit villages, bourgs et recoins des localités.
À Thanh Hoa, le pouvoir passa entre les mains du peuple dans les districts de Tho Xuan, Yen Dinh, Vinh Loc, Quang Xuong, Hau Loc, Ha Trung, Thach Thanh, Nga Son, Dong Son, Tinh Gia et Cam Thuy.
Dans le chef-lieu de Thanh Hoa (aujourd’hui la ville de Thanh Hoa), face à la montée irrésistible de la révolution qui plongea l’ennemi dans la stupeur, dès l’aube, les troupes japonaises fascistes acceptèrent l’ultimatum de la révolution et se retirèrent de leurs positions.
À la suite de l'ordre du Comité insurrectionnel du chef-lieu, les forces d’autodéfense, soutenues par les masses populaires, attaquèrent les casernes de la garde de sécurité : officiers et soldats déposèrent leurs armes et se rendirent.
Ensuite, les forces d’autodéfense libérèrent tour à tour les lieux stratégiques, tels que la Résidence et le siège du gouverneur.
Dans l’après-midi, l’insurrection remporta la victoire à Thanh Hoa.
À Thua Thien, un Comité insurrectionnel provincial fut constitué, composé de cinq membres et présidé par To Huu.
La mobilisation pour l'abdication de Bao Dai, la démission du cabinet de Tran Trong Kim et la mobilisation des forces de sécurité pour soutenir la révolution furent menées dans l'urgence.
Au Sud, la nouvelle de la victoire de Hanoi galvanisa le mouvement révolutionnaire. Le même jour, à Saigon, l’organisation « Thanh nien Tien phong » déclara publiquement rejoindre le Front Viet Minh.
En soirée, au théâtre Nguyen Van Hao, le Viet Minh fit sa première apparition publique à Saigon, présenta son programme d’action et appela la population à se soulever pour l’indépendance sous son drapeau.
Dans toute la ville, des voitures arborant le drapeau rouge frappé d’une étoile jaune du Viet Minh et le drapeau à la faucille et au marteau sillonnaient les rues, véhiculant l’ardeur révolutionnaire et l’aspiration ardente à l’indépendance.
La force et l’élan de la révolution devinrent irrésistibles.
