Le 27 janvier 1973 au Centre des Congrès Kléber à Paris, les Accords sur la cessation de la guerre et le rétablissement de la paix au Vietnam sont officiellement signés. Cette victoire résultait des grandes contributions des politiciens, et aussi de la participation silencieuse de nombreux amis français et des Vietnamiens résidant en France, qui étaient comme de petites hirondelles contribuant à faire le printemps pacifique du Vietnam.
M. Michel Strachinescu s’est rappelé les 4 ans de travail à la délégation vietnamienne en tant que chauffeur de l'ancienne Vice-Présidente Nguyên Thi Binh, alors cheffe de la délégation du Front national de libération du Sud-Vietnam, puis du Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud-Vietnam, participant à la Conférence quadripartite sur la paix à Paris durant la période 1968 - 1973.
Pour lui, c'était la période de la vie la plus belle, la plus fière et la plus honorable. Il a déclaré : « Nous avons été affectés par le Parti communiste français pour servir la délégation du Gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam. A cette époque, le mouvement communiste se développait très fortement en France et j'étais secrétaire d'une cellule du Parti à Aulnay-sous-Bois, où j'habitais. Parce que j’ai connu très bien les rues de Paris, on m'a demandé de travailler comme chauffeur pour la délégation vietnamienne et notamment pour Mme Nguyên Thi Binh, la cheffe de la délégation.
Pour M. Michel Strachinescu, la signature des Accords de paix de Paris a été le jour le plus heureux et le plus merveilleux, car c'était une étape marquante de la victoire de la délégation vietnamienne. Après près de 5 ans de négociations acharnées, intenses, tantôt ouvertes, tantôt secrètes, négociant en se battant, réussissant et échouant parfois, le plus long processus de négociation de l'histoire du Vietnam et du monde a abouti à une fin heureuse. « Pour fêter l'événement au lendemain, j'ai fait un gâteau en forme de tour et j'ai ouvert une bouteille de champagne », se souvient-il.
M. Pascal Lê Phat Tân est un enfant de deuxième génération de Vietnamiens d'outre-mer qui ont servi les délégations vietnamiennes participant aux négociations de l'Accord de Paris.
Il a confié : « Bien que je n’aie été qu'un enfant, j'ai aussi ressenti la douleur des Vietnamiens résidant en France qui ont vu que le Vietnam devait encore endurer la guerre. Mes parents et beaucoup de Viêt kiêu en France étaient prêts à se porter volontaires pour aider la délégation vietnamienne.
Pour M. Pascal Lê Phát Tân, le jour de la signature des Accords de Paris est un jour inoubliable. Il a rappelé, étouffé par ses émotions : Lorsqu'on a entendu l'annonce de la signature des Accords, tout le monde a éclaté de joie. Dès le petit matin, nous avons pris le métro pour nous rassembler à l'avenue Kleber pour assister à l'événement et féliciter la délégation vietnamienne. L'avenue Kleber ce jour-là était remplie de drapeaux et de photos du Président Hô Chi Minh et de partisans du Vietnam. La joie était alors grande !
Mme Nicole Trampoglieri est présidente de la branche de l'Association d'amitié France-Vietnam (AAFV) de la ville de Choisy-le-Roi et de la province du Val-de-Marne. Elle représentait une génération de jeunes français épris de paix, soutenant le juste combat du peuple vietnamien.
Mme Nicole Trampoglieri a rappelé : « Lorsque les Accords ont été signés, nous étions très heureux, mais nous avons aussi compris qu'il fallait encore beaucoup aider le Vietnam car le pays devait encore surmonter de nombreux défis. Par conséquent, nous avons établi un jumelage avec l’arrondissement de Dông Da, de la capitale Hanoï, qui a subi des bombardements en tapis des B-52 américains en 1972, en les aidant à reconstruire des écoles et à fournir les équipements nécessaires ».
Le 26 janvier, Cora Weiss, une célèbre militante pacifiste américaine du début des années 60 du siècle dernier, a évalué les Accords de Paris comme un processus de négociation difficile et long, mais très important. Elle a déclaré que, pour le gouvernement américain de l'époque, les Accords de Paris l'avaient aidé à trouver une issue à une guerre illégale et insensée qui a duré 10 ans. Et plus important encore, les accords ont ouvert la voie à la fin de la guerre et au rétablissement de la paix au Vietnam.
Selon Cora Weiss, au moment des négociations de l'Accord de Paris, le mouvement anti-guerre aux États-Unis était au plus haut niveau sans précédent. Depuis 1969, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour manifester à Washington, D.C. Le nombre de personnes participant aux mouvements anti-guerre a ensuite continué d'augmenter et les protestations contre l'implication des États-Unis dans la guerre au Vietnam ont continué à se propager dans de nombreuses autres villes, y compris New York.
Un demi-siècle s'est écoulé, les récits sur les Accords de Paris des témoins restants aident les jeunes à connaître une histoire héroïque des générations de leurs ancêtres, qui ont contribué à l’œuvre de lutte pour la libération, le rétablissement de la paix pour le peuple vietnamien, tout en jetant les bases des relations d'amitié franco-vietnamienne, qui se sont toujours consolidées et cultivées au cours du dernier demi-siècle.