Ces sites ne constituent pas seulement des trésors de valeur internationale en matière d’archéologie, de géologie et de géomorphologie ; ils représentent aussi des espaces vivants où se préservent l’histoire et la culture locale, ouvrant ainsi de vastes perspectives pour un tourisme durable associé à la préservation de la nature et de l’identité traditionnelle.
Des ressources géologiques aux destinations touristiques attractives
Les géoparcs mondiaux du Vietnam inscrits au patrimoine de l’UNESCO comprennent : le plateau calcaire de Dong Van (reconnu en 2010), le géoparc Non nuoc Cao Bang (2018), le géoparc Dak Nong (2020) et le géoparc Lang Son (2024).
Chacun d’eux peut être considéré comme un musée géologique vivant, illustrant une harmonie étroite entre la grandeur et la diversité de la nature et la richesse culturelle multicolore des communautés ethniques locales.
Le plateau de Dong Van séduit par ses paysages karstiques majestueux associés aux coutumes, à l’architecture et aux métiers traditionnels des villages H’Mông, Dao, Lô Lô ou encore Tày.
Le géoparc Non nuoc Cao Bang impressionne par son système de montagnes calcaires entremêlées de rivières et de cascades, notamment Ban Gioc, ainsi que par ses nombreux vestiges archéologiques, empreints de la culture des peuples Tày, Nùng et H’Mông.
Le géoparc Dak Nong se distingue par ses grottes volcaniques basaltiques et par l’espace culturel du gông et du tambour, patrimoine immatériel des M’Nông et Ê Đê.
Quant au géoparc Lang Son, il conserve des strates rocheuses anciennes, des grottes spectaculaires et des traits culturels caractéristiques des communautés Tày, Nùng et Dao.
Ces dernières années, en s’appuyant sur les valeurs uniques de ces géoparcs, de nombreux produits touristiques ont vu le jour, transformant progressivement ces zones en atouts compétitifs du tourisme local.
Parmi eux, le plateau calcaire de Dong Van reste l’exemple le plus marquant.De nombreux sites naturels et culturels y sont devenus de véritables « aimants » pour les visiteurs : le canyon Tu San, la rivière Nho Que, le col Ma Pi Leng, le drapeau de Lung Cu, la demeure du clan Vuong, ou encore les villages communautaires de Lung Cam et Lo Lo Chai.
L’administration du plateau a mis en place quatre circuits d’exploration regroupant 59 points d’intérêt.
Au géoparc Non nuoc Cao Bang, quatre circuits touristiques avec 57 sites ont également été aménagés, dont plusieurs très prisés : la cascade Ban Gioc, la grotte Nguom Ngao, le parc national Phia Oac – Phia Den, le site historique Pac Bo, ou encore les villages Khuoi Ky et Hoai Khao.
Pour le géoparc Dak Nong, trois circuits reliant 41 points géologiques ont été développés, mettant en valeur le lac Ta Dung, la cascade Dray Sap, la prison de Dak Mil, le mémorial N’Trang Guh, et les villages Buor et Nui.
Quatre circuits touristiques regroupant 38 sites du géoparc mondial UNESCO de Lang Son sont également en cours de développement prioritaire.
Créer l’attractivité grâce à des produits touristiques distinctifs
En réalité, le développement touristique des géoparcs mondiaux révèle encore un écart considérable par rapport à leur potentiel. Le niveau d’exploitation touristique des quatre géoparcs présente des disparités marquées en termes d’efficacité et de durabilité.
Selon le docteur Nguyen Xuan Hai, de la Faculté de Tourisme et de Langues étrangères de l’Académie d’Agriculture du Vietnam, le principal obstacle réside dans la pauvreté et le manque de qualité des produits touristiques.
Plus préoccupant encore, de nombreuses ressources uniques ne sont pas exploitées à leur juste valeur, c’est le cas du géoparc Dak Nong, où la quasi-totalité des grottes volcaniques (près de 50) n’a fait l’objet d’aucun investissement touristique.
Il est nécessaire de développer des produits touristiques spécifiques dans les géoparcs mondiaux selon une approche de spécialisation, pouvant être répartis en trois niveaux : Haut de gamme (tourisme scientifique axé sur la découverte géologique, destiné aux chercheurs et aux étudiants); intermédiaire (tourisme d’aventure et de bien-être, telles que l’escalade ou le kayak,combiné à la découverte géologique); de base(tourisme culturel, visites de sites historiques, expériences gastronomiques et participation aux festivals locaux).
Docteur Nguyen Xuan Hai (Faculté de Tourisme et de Langues étrangères de l’Académie d’Agriculture du Vietnam)
Le docteur Nguyen Xuan Hai, de la Faculté de Tourisme et de Langues étrangères de l’Académie d’Agriculture du Vietnam, estime qu’il est nécessaire de développer des produits touristiques spécifiques dans les géoparcs mondiaux selon une approche de spécialisation, pouvant être répartis en trois niveaux : Haut de gamme (tourisme scientifique axé sur la découverte géologique, destiné aux chercheurs et aux étudiants); intermédiaire (tourisme d’aventure et de bien-être, telles que l’escalade ou le kayak, combiné à la découverte géologique); de base(tourisme culturel, visites de sites historiques, expériences gastronomiques et participation aux festivals locaux).
De son côté, Cao Quoc Chung, directeur adjoint de la société A Dong Vidotour (succursale de Hanoï), affirme que pour séduire les visiteurs, les produits touristiques des géoparcs doivent être tangibles, permettant au public de voir, toucher et ressentir.
Les valeurs scientifiques, géologiques, géographiques ou historiques, doivent être étroitement associées à la beauté naturelle et aux éléments culturels locaux afin de créer de véritables “histoires de destination”.
Il note enfin que les trois géoparcs de Dong Van, Cao Bang et Lang Son forment ensemble une route touristique du Nord-Est, mais qu’il est essentiel de diversifier les produits pour éviter les chevauchements et la concurrence directe.