Vers un développement durable de la cannelle vietnamienne

Le Vietnam se classe actuellement au premier rang mondial en termes d’exportation de cannelle avec un chiffre d’affaires de près de 300 millions de dollars par an.
Le respect des normes de durabilité est très important pour que les produits vietnamiens comme la cannelle pénètrent le marché mondial. Photo : congthuong.vn.
Le respect des normes de durabilité est très important pour que les produits vietnamiens comme la cannelle pénètrent le marché mondial. Photo : congthuong.vn.

Cette information a été donnée lors de Conférence nationale sur le développement durable du secteur de la cannelle, récemment tenue à Hanoi sous l’égide du ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural.

Dans son discours d’ouverture, le chef adjoint du département de la sylviculture du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Triêu Van Luc, a indiqué que le Vietnam est, pour l’heure, le troisième pays au monde en termes de production de cannelle, occupant 17 % des parts de marché dans le monde.

L’année dernière, les exportations de cannelle ont atteint 292,2 millions de dollars, faisant du Vietnam le premier exportateur mondial. La cannelle vietnamienne a représenté 18,2 % de la production et 34,4 % du volume des exportations dans le monde.

Au cours des dix premiers mois de cette année, le Vietnam a exporté 74 744 tonnes de cannelle, rapportant 220,3 millions de dollars, soit une hausse de 19,2 % en volume, mais en baisse de 1,3 % en valeur en glissement annuel.

Avec une superficie totale d’environ 180 000 hectares, la culture de la cannelle est à présent le moyen de subsistance de centaines de milliers de ménages issus de minorités ethniques dans les provinces reculées, contribuant au développement socioéconomique de nombreuses localités.

Cette épice a de nombreuses utilisations culinaires, médicales ou encore agricoles.

L’Inde est le plus grand importateur de cannelle du Vietnam, représentant 43,9 % de la part de marché, suivie par les États-Unis, le Bangladesh, le Brésil et l’Indonésie.

Outre ces marchés traditionnels, le Vietnam ambitionne d’exporter sa cannelle vers l’Union européenne (UE). Le produit doit être de bonne qualité et répondre au règlement sur l’interdiction de l’importation de produits agricoles liés à la déforestation et à la dégradation des forêts (EUDR), délivré par la Commission européenne.

Le secteur de la cannelle présente encore beaucoup de potentiels. Pourtant, le Vietnam manque d’une stratégie nationale pour le développement durable de ce secteur.

Hoàng Thi Liên, présidente de l’Association vietnamienne du poivre et des épices (VPSA), a précisé les difficultés et défis auxquels le secteur est confronté. Selon elle, le secteur de la cannelle manque de chaînes de transformation modernes, de liens étroits entre les entreprises de transformation et d’exportation et les agriculteurs, ainsi que de technologies et de capitaux pour augmenter la valeur du produit. Le secteur doit également faire face aux pertes de récoltes en raison des ravageurs, à l’exploitation déraisonnable ou à la surexploitation.

La superficie de cannelle biologique commence à croître, mais reste encore très réduite, n’occupant que moins de 7 % de la superficie totale, tandis que les produits de cannelle ne sont pas diversifiés, a fait savoir Hoàng Thi Liên.

Vue générale de la conférence. Photo : congthuong.vn.

Vue générale de la conférence. Photo : congthuong.vn.

Des suggestions pour le développement durable de la cannelle vietnamienne

Le responsable du ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural, Triêu Van Luc, a donné des orientations pour le développement durable du secteur de la cannelle, notamment la détermination du fonds foncier et l’échelle de la superficie de plantation ; le perfectionnement des institutions, politiques et mécanismes ; la recherche, la sélection et la production des variétés ; la création des zones de matières premières et le développement des installations de semi-transformation et de transformation ainsi que les marchés de consommation.

Pour sa part, Huynh Tiên Dung, directeur de l’Initiative pour le commerce durable (IDH) au Vietnam a affirmé que l’IDH s’était activement coordonnée ces derniers temps avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les localités, les entreprises domestiques et étrangères dans le développement durable de certaines filières agricoles vietnamiennes, dont la cannelle en particulier. De nombreuses initiatives ont été mises en œuvre : l’organisation des dialogues et l’élaboration des documents de formation à l’intention des agriculteurs, des projets de coopération dans la production durable de la cannelle, ou la mise en service à titre d’essai des outils destinés à mesurer les émissions de carbone dans la chaîne de production de la cannelle.

Des experts étrangers, quant à eux, se sont engagés à accompagner le Vietnam pour accélérer le développement durable de la filière cannelle du pays.

À l’issue de la conférence, le groupe de travail sur le partenariat public-privé (PPP) sur le poivre et les épices a vu le jour. Les coprésidents de la sous-commission de la filière cannelle dans le cadre du PPP ont été également élus à cette occasion.