Le Vietnam est le plus grand producteur et exportateur de poivre au monde. Le poivre vietnamien représente environ 60% du volume total dans le monde et environ 45% de la quantité importée en Europe.
L'accord de libre-échange UE - Vietnam (EVFTA), entré en vigueur le 1er août 2020, offre de grandes opportunités aux entreprises nationales impliquées dans la production, la transformation et le commerce de de produit.
Le pays fournit près de la moitié du poivre consommé par l'Europe. Le projet "Promouvoir la production et le commerce durables du poivre au Vietnam" soutiendrait la chaîne d'approvisionnement et contribuerait à la croissance durable de la filière.
Déployé dans trois provinces (Dak Lak, Dak Nông et Gia Lai) au Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), le projet s’intéresse à amplifier la prise de conscience sur la culture durable pour 10.000 foyers.
L’objectif est de les aider à augmenter la recette, d’assurer une production qui respecte l’environnement pour répondre au besoin des pays d’import ; sans oublier renforcer le contrôle et la surveillance de l'utilisation des pesticides, visant à répondre aux demandes des marchés importés en UE. En outre, ce projet permettrait d’augmenter, d'ici 2023, le revenu des foyers bénéficiaires d’environ 15%.
La qualité plutôt que la quantité
La superficie poivrière du pays, située dans les provinces des hauts plateaux du Centre et Nam Bô oriental, atteint, à l’heure actuelle, environ 131.000 ha. Un représentant de l'Association du poivre du Vietnam a déclaré que la production de poivre du Vietnam a connu, ces dernières années, une baisse, soit 180.000 tonnes en 2021 contre 290.000 tonnes en 2019.
La cause de cette diminution provient de l'impact du COVID-19, du changement climatique, des ravages et maladies nuisibles, en plus de la hausse des prix des intrants tels que les engrais. Parallèlement à cela, le coût élevé de la main-d'œuvre, les exigences strictes des marchés d'importation et la compétitivité féroce des grands pays producteurs de poivre dans le monde comme le Brésil, l'Indonésie et le Cambodge sont des facteurs qui y sont abordés.
Dans la province de Dak Lak, le poivre est une plante essentielle cultivée sur une superficie de plus de 30.000 ha. Cependant, elle est plantée encore à petite échelle, seulement environ 25% de superficie. "Ainsi, le développement du poivre à Dak Lak reste encore mineur", informe Nguyên Hac Hiên, directeur adjoint de l’Office provincial de plantation et de protection de plantes.
Avec une totalité de près de 30.000 ha pour une capacité annuelle d’environ 50.000 tonnes, le Comité populaire de la province de Dak Nông a reconnu deux zones de production de poivre (pour une superficie totale de plus de 1.500 ha de poivres), qui s’inscrit dans la haute technologie et répondant aux normes de bonnes pratiques agricoles du Vietnam (VietGAP).
Cependant, il reste encore du pain sur la planche pour les poivres de la province. En effet, selon Nguyên Thi Tinh, vice-directrice du Service provincial de l’agriculture et du développement rural, le manque de professionnalisme dans la production et la consommation se fait principalement par l'intermédiaire des commerçants.
D’après Nguyên Quy Duong, directeur adjoint du Département de protection des plantes, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, il est temps de s’intéresser à améliorer la qualité plutôt que la quantité de la production du poivre pour répondre aux exigences de plus en plus strictes des marchés d'importation, particulièrement celui de l’UE. L’objectif est d’aider les agriculteurs à avoir accès à des revenus stables et durables, dans ce contexte épidémique compliqué.