Dans ce processus, l’agriculture et l’environnement jouent un rôle central, assurant à la fois les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire, et jetant les bases d’une économie verte, circulaire et à faibles émissions.
Il s’agit du contenu partagé par Tran Duc Thang, membre du Comité central du PCV et ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, dans son article adressé au Journal Nhân Dân.
Le pilier du développement national
L'agriculture et le développement rural conservent une position stratégique, constituant un pilier en toutes circonstances. Ils garantissent la sécurité alimentaire nationale, contribuent à la réduction de la pauvreté et à la stabilité sociale, et demeurent un moteur de croissance en période d'industrialisation et d'urbanisation.
Entre 2021 et 2024, le PIB agricole a enregistré une croissance de 3,57 % par an. La valeur des exportations agricoles, forestières et aquatiques a bondi de 10,3 % par an, atteignant 62,5 milliards de dollars en 2024.
Les produits agricoles vietnamiens sont désormais présents dans 196 pays et territoires, plaçant le Vietnam au 2ᵉ rang en Asie du Sud-Est et au 15ᵉ rang mondial.
Le revenu moyen en zone rurale a atteint 54 millions de dongs par habitant en 2024, soit 1,3 fois celui de 2020. Le taux de pauvreté multidimensionnelle est passé de 7,1 % en 2020 à 3,5 % en 2024.
Les conditions de vie des populations rurales se sont nettement améliorées ; les modes de production deviennent plus durables.
La protection de l’environnement, la gestion des ressources naturelles et l’adaptation au changement climatique sont désormais des axes fondamentaux de l’économie nationale.
Les efforts de gestion, de protection et de reboisement des forêts, ainsi que la préservation de la biodiversité, se sont intensifiés. La croissance des énergies renouvelables a triplé par rapport aux objectifs fixés. L’économie circulaire s'intègre progressivement au cadre institutionnel.
Une transformation profonde vers un secteur vert et durable
Forte de ses acquis, ce secteur est entré dans une nouvelle phase de développement, exigeant une transformation globale et l'adoption d'un modèle « vert », écologique et durable. C’est à la fois une exigence du temps présent et la seule voie d'améliorer la compétitivité et de se conformer aux normes internationales.
L'agriculture verte repose sur trois piliers : l'économie, l'environnement et la société.
Sur le plan économique, elle vise à améliorer la productivité, à réduire le gaspillage et à accroître le taux de recyclage des déchets.
Sur le plan environnemental, elle s’attache à restaurer et maintenir la fertilité des sols, à limiter l’érosion et la pollution chimique, à optimiser l’usage de l’eau, à prévenir la déforestation, à préserver la biodiversité et à réduire les émissions.
Sur le plan social, elle crée de nouveaux emplois, améliore le bien-être et favorise l’équité sociale.
La prise de conscience a considérablement évolué, les sous-produits agricoles, forestiers et aquatiques étant désormais considérés comme des ressources renouvelables.
Chaque année, près de 160 millions de tonnes de sous-produits sont générées, dont plus de 50 % des résidus de récolte et 90 % des sous-produits aquatiques sont réutilisés.
Ces sous-produits servent à la production de matières premières pour la biomasse énergétique et d'engrais organiques, contribuant ainsi à la réduction des émissions et à l'augmentation de la valeur ajoutée.
Le développement durable et la transition verte s’imposent comme une tendance irréversible, entraînant des exigences plus strictes en matière d’environnement, de responsabilité sociale, de qualité et de sécurité alimentaire.
Les produits agricoles vietnamiens doivent désormais démontrer des processus de production à faibles émissions et respectueux de l’équilibre écologique.
Valoriser les atouts nationaux et impulser une transition écologique globale
À cette nouvelle ère, l’agriculture vietnamienne doit mettre à profit ses atouts nationaux, affirmer le rôle central des agriculteurs tout en plaçant la protection de l’environnement et la santé publique au cœur de ses priorités.
Les campagnes ne sont plus seulement des espaces de vie, mais aussi des espaces économiques stratégiques, des patrimoines culturels vivants, des havres de paix et de bien-être.
Les agriculteurs deviennent des producteurs professionnels, unis au sein de coopératives, tout en diversifiant leurs activités vers des secteurs non agricoles, liant ainsi développement rural et urbanisation.
Dans le contexte d’une économie mondiale en mutation rapide, l’agriculture vietnamienne ne peut plus se limiter à la production alimentaire, elle doit évoluer vers une agriculture écologique, moderne et à haute valeur ajoutée, une orientation affirmée dans la Résolution no 19-NQ/TW sur l’agriculture, les agriculteurs et le développement rural à l’horizon 2030, avec une vision jusqu’en 2045, ainsi que dans la Stratégie de développement durable de l’agriculture et de la campagne rurale pour la période 2021-2030, vision 2050.
De même, la Stratégie nationale de croissance verte pour la période 2021-2030, avec une vision à l'horizon 2050, identifie cette transition comme un levier de restructuration économique, d’innovation du modèle de croissance et de promotion de la prospérité économique durable, d’un environnement sain et de l'équité sociale, contribuant ainsi à l'objectif mondial de neutralité carbone et à la limitation du réchauffement climatique.
Pour concrétiser cette vision, le secteur agricole doit se concentrer sur quatre piliers stratégiques.
Premièrement, rénover la pensée économique : passer d’une simple « production agricole » à une véritable économie agricole ; d’un développement monosectoriel à une coopération multisectorielle.
Il faut promouvoir l'intégration des multiples valeurs dans les produits agricoles, forestiers et aquatiques, promouvoir une production liée à la demande du marché, et améliorer l'efficacité de la productivité et les revenus des agriculteurs.
Deuxièmement, exploiter et valoriser les services écosystémiques agricoles, tels que l'agritourisme, la conservation de la biodiversité, la séquestration du carbone et le développement d'espaces verts.
Troisièmement, investir dans la science et la technologie comme moteur clé, privilégier les énergies renouvelables, les économies de ressources, les technologies à faible émission de carbone, l'économie circulaire et la transformation numérique, tout en restaurant les écosystèmes et en protégeant l’environnement.
Quatrièmement, soutenir les entreprises en matière de financement, de technologies et de compétences pour réussir la transformation de leurs modèles de production ; encourager l’entrepreneuriat vert et innovant ; élargir la coopération internationale, s'intégrer pleinement à la chaîne d'approvisionnement mondiale et construire une marque nationale associée à des normes vertes et durables.
Avec pour mission d’être à la fois un pilier de la sécurité nationale et un fer de lance de la transition écologique, le secteur agricole et environnemental entend poursuivre la valorisation des atouts nationaux, saisir les opportunités et relever les défis d’une transition verte intégrale et inclusive.