Cette information émane du tout dernier rapport de l'Association vietnamienne de la Noix de Coco.
Selon les données du ministère de l'Agriculture et de l'Environnement, le Vietnam compte environ 25 provinces productrices de noix de coco, majoritairement concentrées dans le delta du Mékong. En 2024, le secteur vietnamien de la noix de coco, avec plus de 200 000 hectares, se classe au cinquième rang mondial en termes de superficie. Une récolte de 2 millions de tonnes a propulsé le chiffre d'affaires à l'exportation de l'ensemble du secteur à 1,089 milliard de dollars. Le delta du Mékong demeure la principale région de culture, représentant 88 % de la superficie nationale totale, avec des zones clés comme Ben Tre, Tra Vinh, Tien Giang et Vinh Long.
Le Vietnam figure désormais parmi les dix plus grands producteurs mondiaux de noix de coco, conférant à ce produit un potentiel d'exportation considérable. L'un des atouts majeurs du Vietnam réside dans ses variétés de noix de coco naturellement pures, issues de bouturage et de croisements spontanés, et non de cultures génétiquement modifiées. Cette particularité confère à la noix de coco vietnamienne un arôme distinctif et une saveur naturellement douce, particulièrement prisées par les consommateurs américains et chinois.

Par ailleurs, l'exportation de noix de coco fraîche offre de multiples avantages, notamment une facilité de transport et une longue durée de conservation. De surcroît, ce fruit polyvalent peut être transformé en une myriade de produits dérivés : noix de coco séchée, lait de coco, eau de coco en conserve, ou encore ingrédients pour l'industrie cosmétique et chimique.
Au-delà de ces atouts, le secteur de la noix de coco vietnamienne se réjouit également d'une augmentation significative des prix. L'Association indique que le prix d'achat des noix de coco fraîches directement auprès des cultivateurs a récemment atteint de 180 000 à 190 000 dôngs la douzaine. Après ajout des frais de transport et de tri, le prix de détail peut grimper jusqu'à 25 000 dôngs par noix pour la catégorie supérieure. Les noix de catégorie 2 se vendent entre 140 000 et 170 000 dôngs la douzaine. Ces tarifs, six fois supérieurs à ceux d'il y a quatre ans, marquent une hausse rare dans le secteur agricole.
Monsieur Cao Ba Dang Khoa, Vice-Président Permanent et Secrétaire général de l'Association vietnamienne de la Noix de Coco, observe que la flambée des prix est une excellente nouvelle pour les producteurs vietnamiens, après des années de volatilité du marché. Cependant, il souligne également l'inquiétude des entreprises exportatrices face à cette augmentation, rendant l'approvisionnement en matières premières fraîches incertain.
Monsieur Khoa précise que, alors que la demande mondiale en produits dérivés de la noix de coco, alimentation, cosmétiques et biocarburants, ne cesse de croître, l'offre intérieure est en déclin. Cette situation résulte d'une double peine : les impacts du changement climatique, les sécheresses prolongées, les maladies et des méthodes de culture obsolètes. En effet, la production de noix de coco a chuté de 40 % par rapport à l'année dernière. Seuls 20 % environ des agriculteurs investissent de manière structurée dans l'entretien, la fertilisation et la lutte antiparasitaire, entraînant des rendements faibles et instables.
Monsieur Khoa ajoute qu'outre la baisse de production due aux conditions météorologiques défavorables, la forte augmentation récente des prix est également attribuable à la réouverture des marchés d'exportation vers la Chine, les États-Unis et l'Union européenne, incitant les acheteurs à intensifier leurs acquisitions sur le marché intérieur. Parallèlement, l'Indonésie, premier producteur mondial de noix de coco, applique désormais des taxes élevées sur l'exportation de noix de coco brutes. Cette mesure contraint de nombreuses entreprises de transformation à se tourner vers l'importation de noix de coco vietnamiennes, accentuant la pression concurrentielle sur le marché local.
Pour faire face à cette pénurie d'approvisionnement en matières premières, Monsieur Dang Phuc Nguyen, Secrétaire général de l'Association vietnamienne des Fruits et Légumes, indique que les entreprises nationales sont contraintes d'importer de l'eau de coco, de la chair de coco et de la noix de coco séchée pour les transformer en produits tels que le lait de coco ou le charbon de coco qui seront destinés à l'exportation. En 2024, les exportations de noix de coco et de produits dérivés du Vietnam ont atteint près de 1,1 milliard de dollars, dont 390 millions de dollars pour la seule noix de coco fraîche. Les produits vietnamiens sont désormais présents dans plus de 40 pays et territoires, avec les États-Unis, la Chine et l'Union européenne comme principaux marchés.

Pour un développement durable de l'industrie de la noix de coco, le Vietnam doit intensifier la transformation profonde et la construction de marques pour les produits dérivés, tels que l'huile de coco, l'eau de coco en conserve, les cosmétiques naturels et l'artisanat. En outre, un lien plus étroit entre agriculteurs et entreprises est essentiel, grâce à des contrats d'approvisionnement à long terme et des modèles de production en chaîne. L'objectif est d'assurer une source stable de matières premières nationales pour les entreprises vietnamiennes de transformation et d'exportation de noix de coco.
Il est également crucial de mettre en œuvre des mesures visant à limiter l'exportation de matières premières brutes, car cette forme d'exportation génère une faible valeur ajoutée et réduit l'attractivité des investissements pour les usines nationales. « Parallèlement, il est impératif de stimuler l'investissement étranger et de mobiliser les ressources nationales pour développer davantage d'usines de transformation profonde des produits de la noix de coco, renforcer la notoriété de la marque et améliorer la compétitivité des produits vietnamiens sur le marché international. C'est l'objectif central de l'Association vietnamienne de la Noix de Coco pour la période à venir », conclut Monsieur Khoa.
Enfin, le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement facilitera également les infrastructures et la connexion des chaînes d'approvisionnement pour dynamiser la production et l'exportation de produits de la noix de coco. Il soutiendra les entreprises et les localités dans la construction de marques et l'expansion des marchés, assurant ainsi un développement durable et efficace de l'industrie vietnamienne de la noix de coco.