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Fabrication de contreplaqué destiné à l’exportation à la société Son Thuy, province de Hoa Binh. Photo : VU HOANG |
Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, les exportations vietnamiennes de produits forestiers vers les États-Unis ont atteint 9,417 milliards de dollars en 2024, soit 54 % de la valeur totale des exportations du secteur. Sur les trois premiers mois de 2025, ce chiffre s’élève déjà à 2,122 milliards de dollars, en hausse de 7,76 % par rapport à la même période de l’année précédente. Une éventuelle application intégrale de droits de douane à hauteur de 46 % entraînerait une hausse des coûts de production d’environ 4,14 milliards de dollars par an. Cette augmentation se traduirait par un renchérissement des prix et une perte significative de compétitivité des produits vietnamiens sur le marché américain.
Face à ce risque, les autorités vietnamiennes ont pris des mesures proactives. Le Bureau commercial du Vietnam aux États-Unis a engagé des discussions avec le Bureau du Représentant américain au Commerce pour clarifier les modalités de calcul des droits de douane. Parallèlement, le gouvernement vietnamien a promulgué le décret 73/CP visant à réduire les taxes à l'importation sur les produits du bois américains à 0 %, dans le but de favoriser un commerce équilibré et durable.
Face à cette menace, les autorités vietnamiennes ont pris des mesures proactives. Le Bureau commercial du Vietnam aux États-Unis a engagé des discussions avec le Bureau du Représentant américain au Commerce pour clarifier les modalités de calcul des droits de douane. Parallèlement, le gouvernement vietnamien a promulgué le décret 73/CP visant à réduire les taxes à l’importation sur les produits du bois américains à 0 %, dans le but de favoriser un commerce équilibré et durable.
Ngo Sy Hoai, vice-président et secrétaire général de l’Association vietnamienne du bois et des produits forestiers (VIFOREST), souligne l’importance de diversifier les marchés d’exportation pour réduire la dépendance aux États-Unis. Il insiste également sur la nécessité pour les entreprises vietnamiennes de renforcer leurs capacités de défense commerciale et de rester flexibles face aux évolutions du marché.
Parallèlement aux efforts à l’international, le marché intérieur, fort de plus de 100 millions d’habitants, constitue également un relais de croissance important. Une stratégie de distribution mieux structurée, alliée à une meilleure compréhension des attentes des consommateurs urbains et ruraux, pourrait permettre de stimuler durablement la demande locale pour les produits en bois.
Sur le terrain, certaines entreprises ont d’ores et déjà réagi face aux incertitudes. Nguyen Thi Thu Huong, directrice adjointe de la société par actions Son Thuy, implantée dans la province de Hoa Binh, indique que l’annonce de nouveaux droits de douane américains a provoqué de fortes préoccupations, bien que les États-Unis ne soient pas encore son marché principal. Afin d’assurer la stabilité des revenus et de l’emploi, l’entreprise a renforcé ses actions de promotion commerciale, tant à l’échelle nationale qu’internationale, pour élargir ses débouchés de manière durable.
Dans cette perspective, les entreprises vietnamiennes sont encouragées à faire évoluer leur approche industrielle. L’investissement dans la modernisation des outils de production, l’amélioration du design et l’alignement avec les standards de durabilité sont autant de leviers permettant de répondre aux exigences croissantes des marchés d’exportation.
Enfin, une réorientation stratégique plus globale s’avère nécessaire. Passer d’un modèle centré sur la sous-traitance à un modèle axé sur la création de marques, la maîtrise de la chaîne de valeur et l’innovation commerciale apparaît désormais comme une priorité. C’est à cette condition que le bois vietnamien pourra renforcer sa compétitivité et consolider sa place sur la scène internationale.
