Le gong est profondément lié à la vie des Mường, portant la voix de leur âme et de leur spiritualité, exprimant joie et tristesse.
Il est largement utilisé dans la vie communautaire ainsi que dans les rites religieux et spirituels.
Le Thi Nga, membre du club de gong de la commune de Phu Man, dans le district de Quoc Oai, nous en dit plus.
« Le gong est un instrument essentiel, un symbole de la culture Mường, qu'on retrouve dans toutes les grandes fêtes, comme le Nouvel An lunaire, les festivités de la récolte du riz ou de l'inauguration d'une maison neuve.
Depuis des temps immémoriaux, le son du gong fait partie de notre culture. Aujourd'hui, nous continuons à transmettre ce savoir à nos enfants pour préserver l'identité de l'ethnie Mường », déclare-t-elle.
Un ensemble de gongs typique des Mường de Hanoï comprend des unités de tailles variées et avec des hauteurs différentes, allant des sons graves aux sons aigus, comme nous l’explique Nguyen Thi Chanh, présidente du club de gong de Phu Man.
« Chaque ensemble de gongs de Mường se compose de 12 unités, notées de 1 à 12 et réparties en trois registres de hauteurs: aigu, médium et grave. Plus le gong est grand, plus il donne un son grave.
Le plus grand, le gong numéro 12, est indispensable. Sans lui, il est impossible de jouer. Mais l’idéal est que les 12 gongs s’accordent, pour créer des mélodies riches et agréables », nous dit-elle.
La grande particularité des gongs Mường tient au fait qu’ils sont joués par des femmes. Celles-ci se tiennent debout, alignées, jouant avec grâce et se balançant au rythme donné.
Dinh Thi Thanh, chef de l’équipe de gongs du village de Mo Doi, dans le district de Ba Vì, nous donne plus de précisions…
« Il y a un ‘gong d'ouverture’ donnant le tempo. Il est suivi des autres gongs dans un ordre précis, chacun étant frappé 10 fois et à trois reprises », nous dit-elle.
Les Mường des districts de Quoc Oai, Thach That, Ba Vi et My Duc continuent de préserver et de transmettre la tradition du gong dans leurs villages.
Ces dernières années, les échanges culturels et festivals se sont multipliés, ce qui leur a permis non seulement de conserver les techniques traditionnelles de jeu, mais aussi d’innover en composant de nouvelles musiques et en créant de nouvelles manières de jouer.
Il est nécessaire de s’adapter aux évolutions de la société, nous dit Nguyen Thi Chanh, présidente du club de gong de Phu Man.
« Le son du gong Mường résonne comme une mélodie. Il apporte de la joie, aide à surmonter la fatigue et accompagne les fêtes, les récoltes, ainsi que les grandes célébrations.
Un ensemble de gongs joue toutes les chansons de notre peuple, chaque chanson ayant une tonalité différente, adaptée aux différentes festivités.
La joueuse doit être en parfaite harmonie, ressentir la musique et transmettre cette âme dans chaque note, afin que le gong produise le son le plus pur », ajoute-t-elle.
Le gong est l'instrument le plus utilisé dans la vie spirituelle des Mường.
Depuis de nombreuses années, avec l’aide des autorités municipales de Hanoï, des formations et des cours sont organisés pour enseigner et donc perpétuer cet art au sein de cette communauté.