Le 27 juin dans la province de Tây Ninh (au sud), le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural et le Comité populaire provincial de Tây Ninh ont organisé une conférence sur le développement durable de l’industrie du manioc d’ici 2030, avec une vision jusqu’en 2050.
Selon les données du département d’Import-Export du ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce, au cours des cinq premiers mois de l’année, les exportations nationales de manioc et de produits à base de manioc ont atteint 1,24 million de tonnes, pour une valeur de 562,06 millions de dollars, soit une baisse de 8,4 % en volume, mais une augmentation de 6,4 % en valeur en glissement annuel.
Le prix moyen à l’exportation de ces produits était de 451,4 dollars la tonne, soit une hausse de 16,2 % sur un an.
Toujours entre janvier et mai 2024, les exportations vietnamiennes de manioc et de produits à base de manioc ont connu une bonne croissance tant en volume qu’en valeur sur tous les marchés traditionnels. Taïwan (Chine) et la Malaisie continuent de maintenir leur position en tant que premier débouché de manioc du Vietnam.
Toutefois, les exportations vietnamiennes vers la Chine, la République de Corée, les Philippines et le Japon ont fortement diminué par rapport à la même période de 2023.
Hoàng Trung, vice-ministre vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural, a fait savoir que ces dernières années, l'industrie du manioc avait obtenu des acquis remarquables : « Le manioc figure toujours parmi les produits agricoles ayant le chiffre d’affaires à l’exportation le plus élevé du Vietnam. Le pays est également l’un des premiers producteurs mondiaux de manioc ».
Actuellement, le Vietnam est le 3e exportateur mondial de manioc et produits dérivés en volume, après la Thaïlande et le Cambodge, et le 2e en valeur après la Thaïlande.
Cependant, cette filière est confrontée à de nombreuses difficultés : trop d’intermédiaires, des coûts logistiques élevés, ou encore une concurrence féroce avec les marchés voisins.
94 % du manioc vietnamien est exporté vers le marché chinois, ce qui représente un risque. Il est donc nécessaire d’améliorer la qualité du manioc pour promouvoir les exportations de ce produit vers d’autres marchés, en particulier l’Union européenne, a souligné le vice-ministre Hoàng Trung.
Afin de diversifier les débouchés et ne plus dépendre que du marché chinois, il est important que les entreprises profitent des accords de libre-échange pour acheminer leurs produits vers un certain nombre d’autres pays tels que la Biélorussie, la Russie, le Japon, l’Indonésie, les Philippines, le Moyen-Orient, ou encore l’Afrique.
Le vice-ministre Hoàng Trung a jugé nécessaire d’accélérer le développement stable et durable de l'industrie du manioc. Selon lui, il faut établir des liens étroits entre la production, la transformation et la consommation de ce produit afin de créer une valeur économique plus élevée, ainsi que de contribuer à la création d'emplois, à la réduction de la pauvreté, et à l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs. Il faut également mettre l’accent sur l’augmentation de la valeur des exportations et la protection de l'environnement.
Au cours des cinq premiers mois de l’année, les exportations vietnamiennes de manioc et de produits à base de manioc ont atteint 1,24 million de tonnes, pour une valeur de 562,06 millions de dollars, soit une baisse de 8,4 % en volume, mais une augmentation de 6,4 % en valeur en glissement annuel. Photo; congthuong.vn |
Vers le développement durable de l’industrie du manioc
Depuis de nombreuses années, le manioc et les produits à base de manioc se trouvent dans la liste des produits agricoles clés du Vietnam, qui comprend également le riz, le café, le caoutchouc, les noix de cajou, le poivre, le thé, les fruits et légumes, le porc, la viande et les œufs, le poisson tra, les crevettes, le bois et les produits dérivés du bois. Ces produits jouent un rôle extrêmement important dans le développement de la ruralité et de l’économie agricole, contribuant ainsi à améliorer la vie des agriculteurs.
Actuellement, la superficie totale récoltée pour le manioc au Vietnam était de 520 000 à 550 000 hectares, tandis que la productivité nationale a atteint de 19 à 20 tonnes/ha.
Le pays compte à ce jour plus de 140 usines de transformation de manioc, avec une capacité de conception de 13,4 millions de tonnes de tubercules de manioc frais par an, et une capacité réelle de 9,3 millions de tonnes par an. Ces usines sont principalement installées dans la région du Nam Bô occidental, dont la plupart sont équipées de machines modernes et de technologies avancées.
Nguyen Thi Thu Huong, directrice adjointe du département de la production végétale du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a indiqué : « Aujourd’hui, le manioc n’est pas une culture destinée à l’éradication de la faim et de la pauvreté. Il s’agit d’un produit agricole à valeurs multiples et à haute efficacité économique, qui a généré un chiffre d'affaires à l’exportation de 1 à 1,4 milliard de de dôngs par an ».
Pour accélérer le développement de l'industrie du manioc, le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural vient d’approuver le projet « Développement durable de l’industrie du manioc jusqu’en 2030, vision pour 2050 ».
L’ambition de ce projet est de bâtir une industrie du manioc stable, efficace et durable, ainsi que de renforcer les liens entre la production, la transformation et la consommation pour générer une valeur économique significative, contribuant à la création d’emplois, à lutter contre la faim, à diminuer la pauvreté et à améliorer la qualité de vie des populations rurales. Le projet vise également à augmenter la valeur des exportations nationales et à protéger l’environnement.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’est fixé comme objectif qu’à l’horizon 2030, la production nationale de manioc frais atteindra environ 11,5 à 12,5 millions de tonnes. Le chiffre d’affaires des exportations de manioc et de produits à base de manioc devrait s’élever entre 1,8 et 2 milliards de dollars.
D’ici 2050, l’industrie vietnamienne du manioc continuera de se développer de manière durable, 70 à 80 % des superficies de culture du manioc appliqueront des méthodes agricoles durables et les recettes d’exportation de manioc et de produits à base de manioc devraient atteindre environ 2,3 à 2,5 milliards de dollars.
Cinq régions clés ont été identifiées pour le développement du manioc : la région moyenne et les régions montagneuses du Nord, la partie septentrionale du Centre, la région côtière du Sud, le Tây Nguyên (Hauts plateaux du Centre) et le Sud-Est.
Pour favoriser la transformation du manioc, l’industrie incite les différents secteurs économiques à investir dans la construction de nouvelles usines ou dans la modernisation des usines existantes traitant les produits du manioc (amidon, éthanol, glutamate monosodique…).
Le projet propose aussi des mesures concernant l’organisation de la production, les sciences et technologies, les marchés de consommation, la gestion de l’État, l’investissement dans le renforcement des capacités et la coopération internationale.