Les jeunes entrepreneurs vietnamiens s’unissent pour promouvoir une agriculture verte et durable

À l’heure actuelle, la production agricole ne se limite pas à l’amélioration du rendement et de la qualité, mais doit être orientée vers la protection de l’environnement, en garantissant la santé des personnes et l’hygiène alimentaire. C’est la prémisse d’une agriculture verte et durable, dans le monde en général et au Vietnam en particulier.
Le Vietnam s’efforce de développer une agriculture verte et durable. Photo : VNA.
Le Vietnam s’efforce de développer une agriculture verte et durable. Photo : VNA.

En profitant des ressources disponibles dans leurs provinces natales, les jeunes entrepreneurs vietnamiens ont créé de nombreux nouveaux produits, contribuant à développer une agriculture verte basée sur les connaissances et les réalisations scientifiques et techniques avancées.

S’ouvrir à l’échelle mondiale grâce aux avantages locaux

Actuellement, les jeunes jouent le rôle de pionnier dans la promotion d’une agriculture verte et durable pour s’adapter au nouveau contexte où les marchés de consommation nationaux et internationaux évoluent fortement avec des exigences de plus en plus élevées en matière de normes de qualité, de responsabilité sociale, d’environnement et de consommation verte.

Durant les derniers jours de l’année 2023, Trân Thi Hông Tham, directrice générale de la société ABACA Vietnam et son équipe ont achevé les dernières étapes pour leur première commande d’exportation de produits à base de sel moins salé sous la marque Nanosalt, vers la République de Corée.

Production de produits à base de sel moins salé chez la société ABACA Vietnam (dans le district de Quynh Luu, province de Nghê An). Photo: qdnd.vn.
Production de produits à base de sel moins salé chez la société ABACA Vietnam (dans le district de Quynh Luu, province de Nghê An). Photo: qdnd.vn.

Née en 1992, Trân Thi Hông Tham, jeune co-fondateur d’ABACA Vietnam, a partagé : « Notre marque Nanosalt est prête à conquérir le marché international grâce à ses avantages en termes de prix et de matières premières. Nous avons fait le bon choix lorsque nous avons décidé d’installer notre siège social dans le grenier à sel de Quynh Luu, dans la province centrale de Nghê An ».

ABACA Vietnam va exporter son premier lot de produits vers le marché sud-coréen au début de 2024. Toujours cette année, la société ambitionne de renforcer la distribution de ses produits phares via des canaux de commerce électronique international, tels qu’Amazon, pour conquérir d’autres marchés étrangers, en particulier les États-Unis, a souligné Trân Thi Hông Tham.

Figurant parmi les jeunes entrepreneurs exemplaires du Vietnam dans le secteur agricole, Trân Thi Hông Tham a contribué à développer une agriculture moderne avec une approche méthodique. Elle et ses collègues ont appliqué les progrès scientifiques et technologiques modernes pour réduire la salinité et augmenter la teneur minérale dans les produits à base de sel.

Accompagner les agriculteurs pour un développement durable.

Trân Thi Hông Tham, directrice générale de la société ABACA Vietnam

« Accompagner les agriculteurs pour un développement durable », tel est la devise de la jeune entrepreneuse agricole Trân Thi Hông Tham. Elle représente des jeunes qui ont décidé de retourner dans sa province natale pour démarrer une start-up dans le secteur agricole en exploitant les avantages et potentiels locaux.

Un autre exemple réside dans la société Trà Vinh Farm, dont le directeur général est Pham Dinh Ngai. Quatre ans après son lancement sur le marché national, la marque Sokfarm de cette société — la première marque vietnamienne spécialisée dans la fabrication de produits biologiques à partir de nectar de noix de coco — est officiellement présente dans quatre pays, à savoir : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Pham Dinh Ngai a réussi à maximiser les canaux de distribution de ses produits et à élargir la portée du marché en dehors du Vietnam.

Pham Dinh Ngai, directeur général de la société Trà Vinh Farm. Photo : baodautu.vn.

Pham Dinh Ngai, directeur général de la société Trà Vinh Farm. Photo : baodautu.vn.

Siégeant dans la province de Trà Vinh (dans le delta du Mékong, au Sud du Vietnam) qui possède la deuxième plus grande superficie de culture de noix de coco du Vietnam, la société Trà Vinh Farm a restauré et modernisé la technique de collecte du nectar de noix de coco, l’un des métiers traditionnels des Khmers dans cette localité. Ses produits à base de nectar de noix de coco répondent bien aux besoins actuels des consommateurs nationaux et étrangers.

L’indigénéité dans les start-ups agricoles est un facteur important pour leur permettre de s’imposer sur le marché, tant au niveau national que mondial.

Pham Dinh Ngai, directeur général de la société Trà Vinh Farm

Selon le jeune directeur général Pham Dinh Ngai, l’indigénéité dans les start-ups agricoles est un facteur important pour leur permettre de s’imposer sur le marché, tant au niveau national que mondial. En exploitant mieux son atout en termes de matières premières, Trà Vinh Farm peut exporter sa marque Sokfarm vers des pays qui ne possèdent pas de noix de coco comme les États-Unis, le Japon ou l’Europe, a souligné Pham Dinh Ngai.

De produits simples et naturels, les jeunes entrepreneurs comme dans les exemples ci-dessus les ont transformés en différentes gammes de produits de haute qualité et à forte valeur ajoutée, lesquels ont été bien appréciés tant sur le marché domestique qu’à l’étranger. À la différence de la génération précédente, ces jeunes entrepreneurs agricoles ont la capacité d’accéder rapidement aux nouvelles connaissances en matière d’agriculture et de finances et d’appliquer des progrès scientifiques et technologiques pour optimiser la production agricole.

Ils ont notamment tiré le meilleur parti des ressources locales existantes pour apporter de nouvelles valeurs à des choses qui ne semblent pas avoir beaucoup de valeur. Ils ont réussi à moderniser les modèles de production agricole et à renforcer la liaison des chaînes d’approvisionnement nationales et internationales, ciblant un secteur agricole de haute technologie, respectueux de l’environnement, responsable et durable au lieu d’un secteur agricole à haut rendement comme auparavant.

Les projets de start-up de ces jeunes entrepreneurs agricoles se ressemblent sur quatre points, à savoir : le développement de la communauté, l’application de nouvelles technologies, l’attachement à la nature et la priorité d’accroître la force locale. Ces quatre points font partie de grandes tendances de la consommation mondiale actuelle.

Besoin de soutien en termes de capital et de communication

Démarrer une start-up, ce n’est pas un parcours simple et facile, notamment dans le secteur agricole. Même dans un pays doté d’un fort mouvement de start-ups agricoles comme Israël, le taux d’échec s’élève à environ 90 %.

Au Vietnam, un pays fortement touché par le changement climatique et les intempéries, les start-ups en matière agricole doivent se confronter à une multitude de risques.

Ces dernières années, de nombreux fonds d’investissement étrangers sont venus au Vietnam pour chercher des start-ups potentielles, mais l’agriculture n’est pas leur domaine prioritaire. Ils sont souvent intéressés par des projets de haute créativité ou de haute technologie au lieu de ceux dans le secteur agricole qui semblent avoir un taux de croissance lent, une longue durée de remboursement de capital et des risques élevés. À cela s’ajoute le fait qu’il n’y a, jusqu’à présent, pas de critères clairs pour évaluer le niveau de réussite d’un projet de start-up agricole.

Plus que jamais, les jeunes entrepreneurs ont besoin du soutien du gouvernement et de l’État en termes de capital et de communication pour élargir et moderniser leurs modèles de production agricole et rapprocher leurs produits prestigieux et de qualité des consommateurs.

Trân Thi Hông Tham et Pham Dinh Ngai ont émis le souhait que l’État et le gouvernement vietnamiens mettent en place des politiques de prêts plus avantageuses en faveur des jeunes entrepreneurs agricoles, ce qui leur permettra d’optimiser les coûts, d’accélérer la mise à l’échelle de leurs entreprises et de répondre rapidement aux besoins du marché.

Ils ont également proposé aux ministères et secteurs concernés d’organiser davantage de programmes de promotion commerciale pour renforcer la liaison entre l’offre et la demande dans le pays tout comme à l’étranger.

Le Gouvernement et l’État devraient protéger les droits et les intérêts légitimes des jeunes entrepreneurs pour que ces derniers prennent la tête de la réforme du modèle de croissance, de l’innovation, de l’application des sciences et technologies, de la transformation numérique et de la transition verte dans le secteur agricole.