Lors de l’atelier, des experts des deux musées ont partagé leurs connaissances et leurs expériences en matière de préservation des documents photographiques ainsi que des objets en papier et en photo conservés au sein de la communauté de Lai Xa et dans les collections du Musée de Hanoï.
L’atelier comprenait à la fois des sessions théoriques approfondies sur les causes de dégradation et les principes de conservation ainsi que des séances pratiques sur le stockage et le traitement des collections photographiques.
Mme Barbara Joan Phodes, spécialiste de la conservation photographique au Musée américain d’Histoire naturelle, s’est dite honorée de participer au projet « Préserver et conserver la mémoire 50 ans après la guerre d’Indochine » à Lai Xa. Elle a salué les résultats positifs obtenus lors de la première phase, qui constituent une base solide pour la poursuite du projet.

Mme Barbara Joan Phodes (2 à droite), spécialiste de la conservation photographique au Musée américain d’Histoire naturelle, s’est dite honorée de participer au projet
Se tenant du 15 au 17 octobre, l’atelier vise non seulement à renforcer les compétences techniques en conservation photographique, mais aussi à créer un lien entre musées et centres d’archives, dans le but de rendre la préservation des images historiques plus professionnelle et plus efficace, contribuant ainsi à sauvegarder la mémoire collective de la communauté.
Le professeur associé, docteur Nguyen Van Huy, directeur du Musée Nguyen Van Huyen, a souligné que Lai Xa, célèbre village de photographes, était aujourd’hui confronté au risque de “perte de mémoire”.
Le projet « Préserver et conserver la mémoire 50 ans après la guerre d’Indochine », lancé le 12 septembre 2025, consacre sa première phase à l’étude, à l’inventaire et à la documentation des patrimoines matériels et mémoriels, notamment les archives photographiques des martyrs du village.
Une équipe du projet a déjà rendu visite aux familles de 44 martyrs, écouté leurs récits, inventorié et numérisé les collections de 39 familles, tout en partageant des connaissances sur la conservation des photos directement au sein de la communauté.
Selon M. Huy, les causes du risque de « perte de mémoire » sont multiples : guerre, catastrophes naturelles, conditions de vie difficiles, humidité des habitations ou déplacements passés des familles. Mais la cause principale réside dans le fait que la conservation des documents, notamment des photos, reste souvent spontanée et non professionnelle.
Fort de plus de 120 ans d’histoire, Lai Xa est reconnu comme le berceau de la photographie vietnamienne. Son cas illustre un défi plus large de la préservation du patrimoine communautaire, et rappelle le rôle essentiel des musées comme passerelles entre l’expertise scientifique et la population.
La conservation ne doit pas être perçue comme une mission isolée des musées, mais comme un processus collaboratif à double sens, contribuant à construire un écosystème durable “Musée – Communauté”.