100 ANS DE LA PRESSE RÉVOLUTIONNAIRE VIETNAMIENNE

Un siècle au service de la nation

Tout au long de son histoire, la presse révolutionnaire vietnamienne n’a cessé d’être un vecteur puissant d’idéaux, un lien de confiance avec le peuple et un moteur d’évolution constant, accompagnant le développement de la nation.

Un siècle au service de la nation

De Thanh Nien à un écosystème de presse révolutionnaire

Il y a tout juste un siècle, le 21 juin 1925, le premier numéro du journal Thanh Nien, organe de presse de l’Association des jeunes révolutionnaires vietnamiens, paraissait à Canton (Chine), sous la direction éclairée de Nguyen Ai Quoc, éminent révolutionnaire et journaliste visionnaire. Dès l’origine, ce dernier avait perçu la presse comme une arme idéologique tranchante, un moyen essentiel de diffusion du marxisme-léninisme auprès des masses opprimées.

La naissance de Thanh Nien marque ainsi le point de départ d’un écosystème de presse révolutionnaire dans la période précédant l’insurrection. Dès lors, la presse s’est vu confier une mission historique : au-delà du simple reflet de la réalité, elle s’est donnée pour tâche d’éclairer les consciences, de mobiliser le peuple à reconquérir sa souveraineté nationale. De nombreuses publications en ont suivi l’exemple : Cong Nong Binh, Than Ai, Bua Liem, Tap chi Cong hoi Do, Lao dong, Ham mo, Dan cay, Giai thoat, Sao Do, et bien d’autres durant les périodes 1925-1945. Imprimées artisanalement et diffusées clandestinement, ces publications ont représenté une source d’énergie spirituelle formidable dans un contexte de servitude coloniale.

La presse révolutionnaire de cette époque se caractérise par l’alliance de deux qualités fondamentales : une volonté politique inébranlable et un style rédactionnel incisif et accessible, qui ont semé les graines de la conscience révolutionnaire parmi des milliers de jeunes, d’intellectuels, d’ouvriers et de paysans.

Le lancement en 1947 du journal Su That, précurseur de l’actuel Nhân Dân, marque un tournant majeur. Placé sous la supervision directe du Président Hô Chi Minh, ce journal incarnait une presse intimement liée à la vie révolutionnaire et aux aspirations du peuple, à travers des articles d’une clarté et d’une force de persuasion remarquables.

Le pouvoir de la plume et l’esprit de compagnonnage

Dans ses débuts, la presse révolutionnaire fut un flambeau idéologique ; durant les guerres de résistance contre les colonisateurs français et américains, elle devint une arme redoutable aux côtés des forces armées. Journalistes en uniforme de soldats, présents sur les lignes de front, ont immortalisé par leur plume les moments clés de l’histoire, insufflant l’esprit de victoire.

Entre 1940 et 1975, la presse de guerre connut un essor sans précédent. Des bulletins rédigés à la main dans les grottes du Viet Bac, des reportages produits avec d’anciens duplicateurs, des journalistes suivant les troupes en marche, tout cela a constitué une documentation vivante de l’époque héroïque de la libération nationale. Nombre de ces journalistes ont payé de leur vie cet engagement. Leurs récits sont devenus des emblèmes de la presse révolutionnaire : intègre, courageuse, prête au sacrifice.

Après la réunification de 1975, dans un pays désormais en paix et en pleine reconstruction, la presse s’est tournée vers la promotion de l’essor national, participant activement à la guérison des blessures de guerre et à la construction d’un avenir meilleur.

Depuis 1986, sous l’impulsion du Renouveau (Doi Moi), la presse joue un rôle de filtre idéologique, soutenant l’innovation tout en avertissant contre les dérives. Elle contribue à forger une opinion publique éclairée et participe activement à la définition des politiques nationales, représentant ainsi la voix des populations.

Au XXIe siècle, dans un Vietnam pleinement engagé sur la scène internationale, la presse révolutionnaire contribue de manière décisive à promouvoir l’image d’un pays ouvert, dynamique et responsable.

Une presse face à de nouveaux défis

Aujourd’hui, un vaste réseau de journaux, de radios, de télévisions et de plateformes numériques propage la voix du Vietnam dans le monde, défend sa souveraineté, stimule son développement économique et social, renforce la diplomatie culturelle et le « soft power » national.

Cependant, après un siècle de réalisations, la presse révolutionnaire se retrouve confrontée à des défis inédits. Si, autrefois, elle luttait contre des ennemis visibles, elle doit désormais affronter les dangers de la désinformation, des fausses nouvelles et de la perte de repères.

La révolution numérique, l’explosion des réseaux sociaux bouleversent les modes de production, de réception et de diffusion de l’information. Dans cet environnement compétitif, les médias traditionnels doivent rivaliser en rapidité, en influence et en attractivité.

C’est précisément dans ce contexte que le rôle de la presse révolutionnaire est plus crucial que jamais. Face à un flux d’informations souvent contradictoires, le public a besoin d’une source fiable, rigoureuse, profondément humaine. Acquérir et maintenir cette confiance constitue l’un des plus grands défis des professionnels de l’information.

Pour y parvenir, une transformation en profondeur est indispensable : changement de paradigme, passer d’une logique de publication à une logique de service, et adoption des technologies les plus récentes (intelligence artificielle, mégadonnées, blockchain...), afin de proposer des contenus personnalisés, interactifs et pertinents.

Mais au cœur de cette mutation, l’humain demeure essentiel. Les journalistes doivent conjuguer excellence professionnelle et rigueur éthique, maîtrise technologique et solidité idéologique. Rapides, mais jamais superficiels ; modernes, mais toujours fidèles aux valeurs fondamentales de leur métier.

Plus que jamais, la presse révolutionnaire doit rester une force motrice sur le front idéologique et culturel. Alors que les forces hostiles redoublent d’efforts pour saper les fondements de la pensée nationale, il est impératif pour la presse de défendre les valeurs du Parti, de combattre la désinformation, de protéger l’indépendance et la stabilité du pays.

Un siècle s’est écoulé depuis la parution du premier numéro de Thanh Nien, mais l’esprit de dévouement au service de la nation et du peuple reste profondément ancré dans le cœur de ceux qui tiennent la plume. Des maquis du Viet Bac aux métropoles modernes, de l’encre sur papier aux plateformes numériques contemporaines, la presse révolutionnaire vietnamienne continue d’accompagner inlassablement la nation sur la voie de l’édification et de la défense du pays.

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